En Suisse, la prostitution est légale et encadrée. Les prostituées ont un permis de travail, paient des impôts et acquittent des charges sociales.
Les prostituées travaillent au grand jour à Genève. On les trouve surtout dans le quartier des Pâquis, au centre de la ville. Les filles sont chez elles ici. La majorité vient d'Europe, d'Europe de l'Est surtout, grâce à des ententes entre la Communauté européenne et la Suisse.
Certaines, comme Angelina, pratiquent ici depuis une vingtaine d'années. Originaire de la Colombie, elle s'estime privilégiée de travailler à Genève. Écoutez son témoignage ci-dessous.
Pour écouter les propos d'Angelina sur votre appareil mobile, cliquez ici.
Les prostituées qui veulent exercer leur métier à Genève doivent obtenir un permis de travail. Elles sont considérées comme des travailleuses indépendantes. Elles doivent donc acquitter leurs charges sociales, comme n'importe quel autre citoyen.
Les filles qui travaillent dans les salons érotiques doivent aussi se déclarer. En fait, c'est le ou la propriétaire du bordel qui se charge d'inscrire les filles.
Un métier comme un autre
J'ai rencontré une jeune Parisienne au salon Vénusia, qui a pignon sur rue dans un quartier résidentiel de Genève. « Ici, dit-elle, j'ai le sentiment d'être acceptée, de pratiquer un métier comme un autre. Ce n'était pas le cas en France. » Écoutez ses propos ci-dessous.
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Des policiers pour la sécurité des filles
Régulièrement, les salons comme le Vénusia reçoivent la visite des policiers de la brigade des moeurs. Ils vérifient si les filles sont en règle. Ces policiers patrouillent aussi dans les rues. Leur présence assure la sécurité des filles.
Les policiers affirment qu'il se crée une complicité entre eux et les prostituées. Les filles qui travaillent sans permis ou les cas d'abus seraient rapidement signalés.
La Ville finance l'Aspasie, une association genevoise de défense des droits des prostituées. Ses intervenants sont également présents sur le terrain pour venir en aide aux prostituées dans le besoin et surveiller les cas d'abus.
J'ai demandé à Denis Fragnière, de la brigade des mœurs, et au responsable de l'Aspasie, Michel Félix, de nous dire ce qu'ils pensaient du modèle suédois où on pénalise le client. Écoutez leurs commentaires ci-dessous.
Pour écouter les commentaires du policier et du responsable d'Aspasie sur votre appareil mobile,
'>cliquez ici
Le débat sur la prostitution est loin d'être clos en Suisse. À Genève , il y a un consensus social sur les vertus d'une légalisation balisée. À Zurich, les contrôles sont de plus en plus serrés, et on essaie de réduire les lieux où les prostituées peuvent pratiquer.
Certains parlementaires remettent ouvertement en question la légalité de la prostitution, cette loi votée, il y a plus de 20 ans.
Quel modèle devrait choisir le Canada pour assurer la sécurité des prostituées? Faites-nous part de vos commentaires ci-dessous.
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