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Stephen Harper brasse les cartes ministérielles

Remaniement ministériel à Ottawa
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CP

OTTAWA - Le premier ministre Stephen Harper va procéder à un remaniement ministériel, mettant en place l'équipe qui mènera le gouvernement conservateur aux élections de 2015.

M. Harper a d'ailleurs convoqué les médias à Rideau Hall à compter de 11 h, moment où il annoncera sa nouvelle équipe ministérielle.

Ray Novak, le chef de cabinet de M. Harper, a commencé à appeler les ministres et les nouveaux venus pour leur donner leur poste samedi soir.

La rumeur court que des visages plus jeunes feront leur apparition, alors que les conservateurs, désormais au pouvoir depuis plus de sept ans, désirent injecter du sang frais au sein du cabinet pour couper l'herbe sous le pied des libéraux requinqués par Justin Trudeau et des néo-démocrates de Thomas Mulcair.

Le remaniement est vu comme la première étape d'une série de trois pour mettre fin à un certain marasme dans lequel sont englués les conservateurs. Un nouveau discours du trône contenant de nouveaux énoncés de politiques est largement attendu cet automne, suivi par le congrès du parti à Calgary à la fin d'octobre.

Un changement de garde ministériel était prévu depuis longtemps par M. Harper, mais alors que les conservateurs se classent régulièrement derrière les troupes de M. Trudeau dans les sondages du printemps, et que se fait sentir l'impact du scandale des dépenses du Sénat, le sentiment d'urgence s'est accru.

«Vous allez voir les équipes et les gens qui vont véritablement se battre pour obtenir le pouvoir en 2015», affirme Jason Lietaer, un associé principal à la firme de relations gouvernementales ENsight Canada et un des stratèges de la campagne conservatrice en 2011.

«Le premier ministre dévoile ses troupes pour la bataille à venir.»

M. Lietaer fait partie de ceux qui croient que M. Harper continuera de jouer sa carte gagnante des élections de 2011 ayant enfin permis aux conservateurs d'obtenir une majorité: la compétence économique et la stabilité.

Cela signifie que plusieurs joueurs clés demeureront en place, tandis que des portefeuilles de moindre importance changeront de mains.

Tous les yeux sont tournés vers le ministre des Finances, Jim Flaherty.

Un récent exode du personnel du bureau de ce dernier a alimenté les spéculations concernant son départ, mais le seul ministre des Finances à avoir été nommé par Stephen Harper a fait campagne pour conserver son poste, et dit vouloir garder le fort jusqu'à ce que l'équilibre budgétaire soit atteint, sans doute en 2015.

M. Flaherty souffre cependant d'une grave maladie de peau, et plusieurs s'attendent à ce qu'il ne se représente pas aux élections.

Il faudra également surveiller les ministres Jason Kenney (Citoyenneté et Immigration), John Baird (Affaires étrangères), Tony Clement (Conseil du trésor) et James Moore (Patrimoine).

M. Harper a déjà des vides à combler. Le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, a annoncé la semaine dernière qu'il quittait la politique. Keith Ashfield (Pêches et Océans) a démissionné pour des raisons de santé, et Peter Kent a mentionné qu'il ne serait plus à l'Environnement, ce qui a été confirmé par des sources, dimanche.

Le ministre d'État aux Finances, Ted Menzies, a lui aussi annoncé son départ du cabinet, tout comme la leader du gouvernement au Sénat, Marjory LeBreton.

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Quelques controverses du gouvernement Harper
La réforme de l’assurance-emploi(01 of15)
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Le gouvernement de Stephen Harper a adopté, à la fin de 2012, sa réforme de l’assurance-emploi afin d’intensifier les efforts de recherche d’un travail chez les prestataires. \n\nLes conservateurs ont minimisé les critiques disant que ces changements mèneraient des travailleurs qualifiés à accepter des emplois loin de leurs compétences ou… de leur maison. La grogne contre Ottawa n’a fait que s’intensifier à ce sujet depuis le début de 2013.\n (credit:PC)
Idle No More(02 of15)
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C’est à la fin de 2012, après l’adoption du projet de loi C-45, qui viole des traités ancestraux selon les autochtones, que les Premières Nations débutent le mouvement de protestation Idle No More. \n\nLe 11 décembre 2012, la chef crie Theresa Spence entreprend une grève de la faim, souhaitant une rencontre avec le premier ministre Harper. Le silence et l’inaction du gouvernement sont décriés par plusieurs, d’autant plus que, pendant ce temps, le premier ministre reçoit à son bureau les gagnants de la téléréalité Occupation double. \n\nLes Premières Nations réclament toujours un vaste chantier sur leurs conditions et leurs droits.\n (credit:PC)
Le débat sur l’avortement refait surface(03 of15)
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En septembre 2012, un député conservateur d’arrière-ban lance un pavé dans la mare en déposant une motion sur le statut du fœtus. \n\nLa motion est rejetée, mais l’appui de 91 députés, dont la ministre de la Condition féminine Rona Ambrose, inquiète certaines personnes qui craignent la réouverture du débat sur l’avortement. Le premier ministre balaie cette possibilité en réaffirmant la légalité de l’avortement au pays. \n
Le registre des armes d’épaule aboli(04 of15)
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Arguant qu’il était désuet et coûteux et qu’il faisait passer les «chasseurs pour des criminels», les conservateurs ont profité de leur majorité pour voter un projet qu’il leur était cher depuis longtemps : l’abolition du registre des armes d’épaule et de ses données. Les réactions ont été vives, surtout au Québec et chez les groupes de victimes de crimes armés. Québec a demandé le rapatriement des données pour créer son propre registre.\n (credit:Alamy)
La reine au goût du jour(05 of15)
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En juillet 2011, le ministre John Baird remplace des tableaux d’Alfred Pellan par un portrait de la reine, aux bureaux du ministère des Affaires étrangères. \n\nAu cours de la même année, plusieurs gestes sont posés pour remettre la royauté au goût du jour. La Défense appose le mot «royale» à la marine et à la force aérienne du Canada et les ambassades canadiennes sont sommées d’ajouter un portrait d’Élisabeth II à leurs murs.\n
Des statistiques moins précises(06 of15)
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En 2010, le gouvernement a décidé de mettre fin à l’obligation pour les Canadiens de remplir le formulaire long lors du recensement, qui se fait tous les cinq ans. Cette politique était en vigueur lors du dernier coup de sonde, en 2011, privant ainsi les statisticiens de nombreuses données précieuses. \n
Le G20 à Toronto(07 of15)
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Les coûts pour la sécurité ont atteint près d’un milliard de dollars. Le choix de tenir le sommet du G20 au centre-ville de Toronto avait été vertement critiqué. Des dépenses extravagantes à Huntsville, pour le sommet du G8 qui avait précédé, avaient aussi été décriées. \n\nMais ce sont les quelque 1100 arrestations massives, les plus importantes de l’histoire du pays, qui ont marqué l’imaginaire collectif. \n (credit:Getty Images)
Le fiasco des F35(08 of15)
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En 2010, le gouvernement conservateur annonce l’intention de remplacer ses vieux jets CF18 en faisant l’acquisition de 65 nouveaux F35. Coût de l’opération : 16 G$. \n\nAprès de nombreux débats aux Communes et un rapport indiquant que les coûts s’élèveraient plutôt à 45 G$, les conservateurs ont choisi de freiner le projet et de revenir à la case départ. Pour le moment, on prévoit débloquer des fonds pour maintenir la flotte de CF-18 en opération jusqu’en 2020. \n
Le dossier Omar Khadr(09 of15)
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Le Canada a été montré du doigt pour avoir tardé à rapatrier au pays Omar Khadr, emprisonné à Guantanamo depuis 2002 et reconnu coupable, en 2010, de crimes de guerre qu’il a commis à l’âge de 15 ans. \n\nKhadr était le dernier ressortissant d’un pays occidental prisonnier à Guantanamo. Lors de son retour au Canada, en septembre 2012, il s’était écoulé un an depuis le moment où son rapatriement avait été permis. \n (credit:AFP)
Des journalistes contrôlés?(10 of15)
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Depuis son arrivée au pouvoir, Stephen Harper ne s’est pas fait d’amis auprès des journalistes. Dès ses premières conférences de presse, le premier ministre est critiqué sur le nombre de questions auxquelles il répond. \n\nLes professionnels de la presse condamnent aussi les difficiles demandes d’accès à l’information et le fait que certaines personnes, comme les ministres ou les fonctionnaires scientifiques, soient difficiles à rejoindre.\n (credit:PC)
Le retrait de Kyoto(11 of15)
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Stephen Harper a déjà indiqué que le protocole de Kyoto était un complot socialiste qui visait à soutirer de l’argent aux pays riches. Pas surprenant, donc, qu’en décembre 2011, après avoir ignoré maintes fois ses cibles, le Canada se retire officiellement de Kyoto. \n\nDans les grandes réunions environnementales, le Canada s’attire la foudre de la communauté internationale et rafle bon nombre de prix fossiles.\n (credit:AFP)
Durcissement des lois(12 of15)
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La position des conservateurs sur les jeunes contrevenants et sur les questions carcérales a divisé les Canadiens. Si plusieurs se réjouissent que le parti de Stephen Harper ait tenu ses promesses en durcissant certaines lois, d’autres croient que l’on devrait investir dans des programmes sociaux et des mesures de prévention. \n\nLe projet de loi C-10, adopté début 2012 et qui durcit les peines de certains crimes en plus de rendre le pardon plus difficile, a été vivement critiqué. Le projet C-30 sur la surveillance Internet a pour sa part été abandonné en février 2013, après plus d’un an de débats et de controverses.\n
Nominations unilingues(13 of15)
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En octobre 2011, Stephen Harper nomme Michael Moldaver, un juge unilingue anglophone, à la Cour suprême du Canada. En 2006, alors qu’il est au pouvoir que depuis un mois, le premier ministre avait posé un geste similaire. \n\nLa nomination de Michael Ferguson, aussi unilingue anglophone, au poste de vérificateur général, en novembre 2011, avait ajouté l’insulte à l’injure et rouvert le débat sur le bilinguisme. \n (credit:PC)
Les artistes en colère(14 of15)
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Les artistes n’ont jamais été de fervents défenseurs des politiques des conservateurs. Dès 2008, des chanteurs, acteurs et autres artistes se liguent et présente la vidéo Culture en péril. Ils dénoncent les coupures dans le milieu de la culture et, plus tard, les politiques qui nuisent aux droits d’auteur. \n\nLes coupes dans les budgets de nombreux organismes, dont Radio-Canada, mettent également le feu aux poudres.\n (credit:Capture d\'écran)
La prorogation(15 of15)
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Fin 2009, le premier ministre Harper choisit de fermer la Parlement. Résultat? Les députés ne siégeront pas pendant 63 jours. On veut reprendre les travaux une fois les Jeux de Vancouver passés. Mais plusieurs indiquent que les conservateurs souhaitent faire tomber la poussière sur le transfert de détenus afghans. \n\nFin 2008, Harper avait également demandé la prorogation – qu’il obtint – à la gouverneure générale Michaëlle Jean, alors que son gouvernement minoritaire est menacé par une coalition formée par les libéraux de Stéphane Dion et les néo-démocrates de Jack Layton et appuyée par les bloquistes de Gilles Duceppe.\n (credit:PC)

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