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Tueries et chaos: le temps presse pour les enfants du Soudan du Sud

Les enfants au Soudan du Sud sont au bord d'une crise alimentaire. Jusqu'à 50 000 d'entre eux pourraient mourir d'ici la fin de l'année en raison de la malnutrition.
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L'horrible violence ethnique ciblée combinée à une famine imminente au Soudan du Sud pousse les enfants vers une catastrophe.

Au cours des quatre derniers mois, la nation la plus jeune du monde a sombré dans un chaos mortel, dont souffrent les plus jeunes et les plus vulnérables. En décembre, une rumeur de coup d'État et les retombées politiques ont entraîné une violence inouïe et un nombre incroyable de déplacements.

Des enfants sont massacrés, recrutés dans des groupes armés, blessés et mutilés lorsqu'ils sont coincés au cœur des coups de feu. Nous avons vu des images horribles de cadavres empilés et avons eu la confirmation de tueries ciblées en fonction de l'origine ethnique. Des rapports font état de la diffusion de messages de haine et d'ordres d'assassiner de la part de stations de radio locales. Cette nouvelle escalade terrifiante rappelle la période qui a précédé le génocide au Rwanda.

Nous craignons le pire pour les enfants.

Les enfants au Soudan du Sud sont au bord d'une crise alimentaire. Les combats et les déplacements ont perturbé la saison agricole de cette année. Les familles fuient leur maison pour sauver leur vie et elles n'ont rien à manger. Les enfants ont déjà recours à des aliments pour soi-disant « lutter contre la famine » : ils se nourrissent de plantes sauvages, comme des bulbes et de l'herbe, pour survivre.

Jusqu'à 50 000 enfants sud-soudanais pourraient mourir d'ici la fin de l'année en raison de la malnutrition. Le secrétaire général des Nations Unies, monsieur Ban Ki-moon, a prévenu la communauté mondiale qu'un million de personnes souffriront de la famine si des mesures d'urgence ne sont pas prises dès maintenant.

Le temps presse pour les enfants au Soudan du Sud.

Le Soudan du Sud s'est séparé du Soudan et est devenu la plus jeune nation du monde en juillet 2011. Le nouveau pays a célébré la perspective de croissance, de prospérité et de paix qui accompagnait l'indépendance.

Personne ne pensait que ce serait facile. Le Soudan du Sud se classait presque au bas de pratiquement chaque indicateur en matière de santé et de développement, affichant des taux de mortalité chez les mères et les enfants parmi les plus élevés du monde, et des taux d'accès à l'éducation et aux services de santé de base parmi les plus bas à l'échelle mondiale. Plus des deux tiers de la population est analphabète.

L'indépendance de régions riches en pétrole, comme Abiyé, étant toujours contestée par le nord, des centaines de milliers de réfugiés du sud retournant chez eux ont eu besoin d'une aide humanitaire, alors que les politiques nationales étaient marquées par les tensions ethniques et les luttes de pouvoir.

Il existait toutefois un optimisme prudent, et la communauté internationale, dont le gouvernement du Canada, a investi dans le Soudan du Sud et ses enfants.

Depuis 2006, le Canada a versé près d'un milliard de dollars pour l'aide humanitaire, le développement, le renforcement de la paix et la promotion des droits de l'homme au Soudan et au Soudan du Sud. Le gouvernement canadien porte toujours un grand intérêt à ces deux pays.

Le gouvernement du Canada, par l'entremise de l'UNICEF, a fourni une aide d'urgence essentielle et a investi dans la santé de la mère et de l'enfant, de même que dans des programmes primordiaux de protection de l'enfant. L'aide canadienne a contribué à faire en sorte que le Soudan du Sud est exempt de poliomyélite depuis 2009 et a contribué à la prestation de programmes essentiels d'aide psychosociale et de réintégration pour des milliers d'anciens enfants soldats.

Il y a toujours eu d'énormes défis, mais les investissements stratégiques et soutenus du Canada au Soudan du Sud ont permis de sauver la vie de mères et d'enfants vulnérables.

La complexité de la crise qui sévit actuellement et les besoins qui en découlent s'intensifient chaque jour. Les progrès ayant été réalisés afin de sauver la vie de millions de personnes, dont beaucoup sont des enfants, sont menacés.

L'UNICEF et ses partenaires de l'aide humanitaire ont un besoin urgent de davantage de ressources et de fournitures essentielles à la survie, d'un meilleur accès aux personnes les plus vulnérables, et d'une pression diplomatique accrue et soutenue afin d'atteindre un certain degré de paix et de sécurité.

Tandis que nous soulignons ce mois-ci les 20 années écoulées depuis le génocide au Rwanda, nous sommes au bord d'une crise humaine à grande échelle en raison de la guerre civile et de la famine au Soudan du Sud.

Les sirènes sont assourdissantes. Des mesures diplomatiques et humanitaires sauveront des vies. Le temps presse pour les enfants au Soudan de Sud; il faut agir dès maintenant.

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Des images du quotidien au Soudan
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A woman carries belongings as she walks through a deserted street in Bor on February 1, 2014. (Carl de Souza/AFP/Getty Images)
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People are silhouetted at dawn on February 20, 2014 as they walk on the main road to the Dinka stronghold of Cueibet, Lakes state, South Sudan. Independent for nearly three years as of mid-last December when South Sudan\'s fell into wide-spread, deadly ethnic violence the shortlived peace is seen to be sacrificed at the altar of a corrupt albeit fledgling government. Independent for nearly three years as of mid-last December when South Sudan fell into wide-spread, deadly ethnic violence the shortlived peace is seen to be sacrificed at the altar of a corrupt albeit fledgling government. Influenced principally by the two largest ethnic groups, Dinka and Nuer respectively, also traditionally fierce rivals -- government efforts to contain simmering intercommunal resentment, led to rifts within the ruling SPLM, according to US special envoy to Sudan and South Sudan, Donald Booth. (Tony Karumba/AFP/Getty Images)
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Pedestrians and motorcycle taxi drivers are silhouetted by oncoming traffic in Juba, South Sudan, Monday, July 11, 2011. South Sudan became the world\'s newest country when it gained independence from Sudan on Saturday July 9, 2001. (David Azia/AP)
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Didinga tribesmen from Budi county, Eastern Equatoria state pose for a photograph during post-independence celebrations in Juba, South Sudan, Monday, July 11, 2011. South Sudan formally declared independence from the north on Saturday, July 9. (David Azia/AP)
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A youth takes photographs of a fountain on a roundabout in Juba, South Sudan, Tuesday, July 12, 2011. (David Azia/AP)
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Sudanese workers from Darfur and Kordofan work in a traditional brick factory on the banks of the Nile in the Shambat area, north of Khartoum, Sudan, Wednesday, Feb. 26, 2014. (Abd Raouf/AP)
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A Sudanese shepherd leads his flock at a farm outside Khartoum, Sudan, Tuesday, April 13, 2010. (Amr Nabil/AP)
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