Le dirigeant de gauche Hamdine Sabahi a annoncé samedi qu'il était candidat à l'élection présidentielle égyptienne, où il affrontera notamment le maréchal Abdel Fattah Al-Sissi, grand favori du scrutin.
Ce nassérien était arrivé à la troisième place de la dernière présidentielle qui avait vu en 2012 la victoire de l'islamiste Mohamed Morsi, déposé en juillet dernier par l'armée à la suite de manifestations monstres dans le pays.
« Ma décision personnelle, en tant que citoyen, est de me présenter à la prochaine élection présidentielle », a annoncé M. Sabahi lors d'un discours devant ses partisans. « Le combat de Hamdine Sabahi, c'est le combat pour la révolution », a-t-il ajouté.
L'élection présidentielle, qui se tiendra avant les législatives contrairement à ce que prévoyait la feuille de route présentée après le renversement de Mohamed Morsi, devrait avoir lieu d'ici le mois de juin.
Âgé de 59 ans, M. Sabahi a su en 2012 mobiliser de nombreux partisans malgré des difficultés pour financer sa campagne.
Abdel Moneim Aboul Fotouh, un islamiste modéré arrivé en quatrième position en 2012, a fait savoir qu'il n'avait pas l'intention de se présenter cette année, affirmant que les conditions d'un scrutin libre et démocratique n'étaient pas réunies.
M. Fotouh, qui a quitté les Frères musulmans en 2011, a passé six années en prison sous Hosni Moubarak.
Le maréchal Sissi, chef d'état-major des forces armées et ministre de la Défense, a expliqué cette semaine dans une interview à un journal koweïtien qu'il avait de se porter candidat.
Il a dit n'avoir « pas d'autre choix » que celui de répondre à l'appel du peuple égyptien en se portant à présent candidat à la magistrature suprême.
« Je ne rejetterai pas cet appel », ajoute dans les colonnes du quotidien Al-Seyassah celui qui a déposé Mohamed Morsi, premier président civil élu librement de l'histoire de l'Égypte.
La candidature d'Abdel Fattah Al-Sissi ne faisait plus guère de doute depuis l'adoption mi-janvier de la nouvelle Constitution par référendum, suivie quelques jours plus tard du feu vert du Conseil suprême des forces armées (CSFA).