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S'il est vrai que la centralisation du pouvoir a atteint son apogée sous la gouverne de Stephen Harper, qui contrôle tout et décide tout, la prédominance de l'exécutif dans notre système politique en soi n'est pas un phénomène récent. C'est l'un des fondements du parlementarisme britannique.
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Avec raison, la démission du député conservateur Brent Rathgeber a surtout retenu l'attention pour le dommage politique qu'elle a causé au premier ministre Harper. Dans la foulée du fiasco Duffy-Wright et le scandale des dépenses au Sénat, cette démission a le mérite d'exposer au grand jour ce que l'on soupçonnait déjà: un mode de gestion autocratique du PM où les députés - et les ministres - sont relégués au rôle de figurants à qui l'on demande de réciter les messages du jour émanant de son bureau. Lors de sa conférence de presse, M. Rathgeber a affirmé que les députés conservateurs étaient devenus ni plus ni moins des «phoques entraînés».

S'il est vrai que la centralisation du pouvoir a atteint son apogée sous la gouverne de M. Harper, qui contrôle tout et décide tout, la prédominance de l'exécutif dans notre système politique en soi n'est pas un phénomène récent. C'est l'un des fondements du parlementarisme britannique.

La ligne de parti - ce mécanisme par lequel les députés doivent être solidaires et voter en bloc sur certains enjeux clés - est essentielle à la stabilité de notre système parlementaire. Quand un député se présente sous la bannière d'un parti, il s'engage aussi à accepter ses positions, ses valeurs et ses engagements électoraux.

Mais il ne fait aucun doute que son utilisation abusive et excessive au fil des ans a dénaturé le fondement et le rôle du Parlement.

Dans notre système politique, c'est le Parlement qui est souverain. Le premier ministre et le cabinet n'ont la légitimité démocratique de gouverner qu'à la seule condition de pouvoir démontrer qu'ils détiennent la confiance d'une majorité de députés en Chambre. Quand nous nous rendons aux urnes, nous ne votons pas pour un premier ministre, mais pour un député. C'est le chef du parti qui remporte le plus de sièges qui est appelé à former le gouvernement.

En un mot, le rôle du législatif est de rendre l'exécutif imputable, pas de s'y subordonner aveuglément et bêtement.

Les députés qui siègent du côté gouvernemental (les backbenchers) ont différents mécanismes à leur disposition pour assurer cette imputabilité.

D'abord, au sein des réunions du caucus hebdomadaires, ils doivent se faire entendre et exprimer leurs désaccords, propositions, etc. Il s'agit d'un forum idéal pour influencer les politiques gouvernementales parce qu'il permet des discussions franches à portes closes.

Ensuite, au sein des comités parlementaires, ils doivent assumer leurs responsabilités de législateurs et voir à l'amélioration des projets de loi et, tout comme dans le système américain, rendre réellement imputables les membres de l'exécutif qui comparaissent devant eux.

Enfin, ils peuvent proposer des projets de loi privés et forcer la main du gouvernement. Un exemple probant est le projet de loi récent émanant d'un député de l'opposition sur le bilinguisme des agents du Parlement qui a reçu un appui unanime aux communes.

En démocratie représentative, nos représentants sont les fiduciaires de notre volonté collective. Il nous faut redonner un sens à la fonction de représentant, qui est fondamentale à notre démocratie parlementaire.

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Les controverses du Sénat
Pierre-Hugues Boisvenu(01 of11)
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Au début du mois de mars 2013, le sénateur conservateur Pierre-Hugues Boisvenu faisait déjà l\'objet de soupçons quant à ses allocations de dépenses. Le sénateur bien connu affirmait que son condo de Sherbrooke constituait toujours son lieu de résidence principal, bien que celui-ci soit occupé par son ex-femme. Pierre-Hugues Boisvenu réside plutôt dans la région de l\'Outaouais, tout près d\'Ottawa. (credit:PC)
Une relation interdite(02 of11)
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Au mois de mai 2013, c\'est la relation amoureuse de Pierre-Hugues Boisvenu avec son adjointe au Sénat qui a mis le sénateur dans l\'eau chaude. En effet, le code d\'éthique de la Chambre haute interdit aux sénateurs d\'embaucher un proche. La dame a finalement été mutée à d\'autres fonctions et le sénateur affirme avoir mis un terme à leur relation. (credit:PC)
Patrick Brazeau(03 of11)
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Avant même le scandale des dépenses au Sénat, le jeune sénateur Patrick Brazeau avait fait la manchette après avoir été arrêté à son domicile au mois de février 2013. Il a été accusé de voie de fait simple et d\'agression sexuelle. Dès le lendemain, le sénateur a été expulsé du caucus conservateur du Sénat. (credit:PC)
Mike Duffy(04 of11)
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Patrick Brazeau était également parmi les trois premiers sénateurs ciblés par un audit indépendant sur les dépenses des membres du Sénat. Des doutes ont été soulevés sur les réclamations effectuées par Brazeau, le conservateur Mike Duffy et le libéral Marc Harb au sujet de leurs résidences secondaires. On les soupçonne d\'avoir déclaré que leurs résidences principales se trouvaient éloignées de la région de la Capitale nationale, afin de réclamer une allocation destinée aux sénateurs qui doivent maintenir une résidence secondaire près d\'Ottawa. \n\nDe nouveaux documents déposés à la cour indiquent que Mike Duffy a facturé les contribuables pour un entraîneur personnel, un artiste du maquillage ainsi que pour des frais de déplacements personnels pour assister à des funérailles et à d\'autres cérémonies. (credit:PC)
Nigel Wright(05 of11)
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Les allocations de dépenses de Mike Duffy ont rattrapé le gouvernement Harper quand son chef de cabinet, Nigel Wright, a émis un chèque personnel au montant de 90 000$ au sénateur afin de rembourser ses dépenses de résidences. L\'affaire a fait un tollé dans les médias. Nigel Wright a finalement dû démissionner de son poste de chef de cabinet, tandis que Mike Duffy est suspendu du caucus conservateur. (credit:PC)
Pamela Wallin(06 of11)
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À peine 24 heures après la démission de Mike Duffy, en 2013, une autre ex-journaliste devenue sénatrice conservatrice, Pamela Wallin, a quitté le caucus conservateur. La sénatrice subit un audit pour des dépenses totalisant 321 000$ depuis septembre 2010. (credit:PC)
Brent Rathgeber(07 of11)
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Au début du mois de juin 2013, la controverse au Sénat a coûté un premier élu au gouvernement de Stephen Harper. Le député albertain Brent Rathgeber a quitté le caucus conservateur, reprochant au gouvernement «son manque d\'engagement en matière de transparence». (credit:PC)
Jacques Demers(08 of11)
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Même l\'ancien coach du Canadien Jacques Demers a affirmé, en mai 2013, être «en période de réflexion». Il songeait alors à quitter le caucus conservateur, mais s\'est rapidement ravisé, rassuré par la gestion des scandales et des mesures entreprises par le gouvernement. M. Demers dit toujours avoir confiance en Stephen Harper. (credit:PC)
Caisse secrète(09 of11)
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Au mois de juin 2013, le réseau CBC révélait l\'existence d\'une caisse secrète du Parti conservateur dédiée au cabinet du premier ministre Stephen Harper. Le chef du NPD, Thomas Mulcair, n\'a pas hésité à se questionner sur les liens possibles entre cette caisse secrète et le chèque émis par Nigel Wright à Mike Duffy. Selon lui, l\'ex-chef de cabinet aurait pu se rembourser à même cette caisse secrète. (credit:Getty)
Colin Kenny(10 of11)
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Le sénateur libéral Colin Kenny a utilisé les ressources du Parlement à des fins qui ne sont pas liées à son travail. Une ex-adjointe affirme qu\'elle passait la moitié de sa journée à faire des tâches qui n\'avaient rien à voir avec son travail au Sénat.\n\nPascale Brisson devait notamment régler les factures d\'Hydro, les factures d\'eau, de Rogers, d\'ADT pour le système d\'alarme, des frais de condo et la Visa du sénateur.\n\nPlus de détails ici. (credit:Radio-Canada)
Fille illégitime(11 of11)
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Karen Duffy avait fait une sortie remarquée dans le magazine Maclean\'s le 15 juillet 2014 dans laquelle elle affirmait être la fille du sénateur suspendu. Mike Duffy avait alors rejeté ces allégations du revers de la main, discréditant les propos de la mère, une ex-vendeuse de drogue.\n\nMike Duffy a depuis pris contact avec sa fille illégitime. (credit:PC)
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