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Zunera Ishaq prête le serment de citoyenneté avec son niqab

Zunera Ishaq prête serment avec son niqab
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Radio-Canada

Celle qui est devenue un personnage central, bien malgré elle, dans la campagne électorale fédérale, la Pakistanaise d'origine Zunera Ishaq, devient Canadienne. Elle vient de prêter serment, à visage couvert, à Mississauga, en banlieue de Toronto. Elle se bat devant les tribunaux depuis 2013 afin de pouvoir prêter serment en portant le niqab.

La Cour fédérale et la Cour d'appel fédérale lui ont donné raison, non sur le fond, mais sur la directive ministérielle visant à interdire aux femmes de prêter serment en étant voilées. Le gouvernement demande maintenant l'avis de la Cour suprême du Canada.

Zunera Ishaq espérait pouvoir prêter serment avant le scrutin du 19 octobre afin de pouvoir voter.

Mme Ishaq a accepté de se dévoiler pour s'identifier - ce qu'elle avait déjà fait par le passé - mais disait ne pas comprendre pourquoi elle devrait montrer son visage à plusieurs personnes lors de la prestation du serment de citoyenneté.

Sujet central de la campagne électorale

La question du niqab a éclipsé les autres enjeux de la campagne électorale fédérale pendant trois semaines.

Le Parti conservateur s'est engagé à déposer dans les 100 jours un projet de loi pour forcer la prestation du serment de citoyenneté à visage découvert. Stephen Harper a également affirmé qu'il pourrait interdire à ses fonctionnaires de porter le niqab, ce que demande aussi le Bloc québécois.

Le chef libéral, Justin Trudeau, pour qui l'enjeu constitue une question de protection des droits des minorités, a accusé les deux formations de pratiquer une « politique de peur et de division ».

Mis dans l'embarras, le chef néo-démocrate, Thomas Mulcair, qui ne s'oppose pas au niqab si la femme qui le porte accepte de s'identifier à visage découvert avant la cérémonie, comme le stipule la réglementation actuelle, a dû défendre sa position. Il a accusé les conservateurs d'hypocrisie dans ce dossier, en affirmant que ces derniers s'en servaient comme « arme de distraction massive ».

Des sondages montrent qu'une majorité de Canadiens s'opposent à la prestation du serment de citoyenneté le visage voilé.

Depuis 2011, seules deux femmes ont refusé de se dévoiler pour obtenir leur citoyenneté.

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Hijab, burqa, niqab ou tchador?
Le hijab(01 of04)
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Formé à partir de la racine arabe «hajaba» (cacher, dérober aux regards, mettre une distance), ce voile cache les cheveux, les oreilles et le cou, ne laissant voir que l'ovale du visage.Il s'est généralisé dans le monde musulman, remplaçant les tenues traditionnelles comme le "haïk" en Afrique du Nord, grande pièce de laine ou de coton qui dissimule les formes du corps et voile le visage. (AFP) (credit:AFP)
La burqa(02 of04)
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La burqa est le vêtement traditionnel des tribus pachtounes en Afghanistan. Bleu ou marron, il couvre complètement la tête et le corps, un grillage dissimulant les yeux. (AFP) (credit:AFP)
Le niqab(03 of04)
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Voile intégral complété par une étoffe ne laissant apparaître qu'une fente pour les yeux, il s'est répandu sous l'influence de l'islam wahhabite, surtout en milieu urbain. Certaines femmes y ajoutent des lunettes de soleil et des gants, voire un masque. (AFP) (credit:AFP)
Le tchador(04 of04)
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En Iran, le tchador est un vêtement traditionnel porté essentiellement aujourd'hui par les pratiquantes. Il s'agit d'une grande pièce de tissu posée sur la tête, laissant apparaître l'ovale du visage. La tête est tenue fermée à l'aide des mains, voire des dents si la femme a besoin d'utiliser ses bras. Le port du tchador n'est pas obligatoire en Iran, à la différence du port d'un voile sur la tête. (AFP) (credit:AFP)

Voir aussi:

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