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Allemagne : le rival social-démocrate de Merkel hérite de la transition énergétique

Allemagne : le rival social-démocrate de Merkel hérite de la transition énergétique

Le chef du Parti social-démocrate allemand (SPD) Sigmar Gabriel aura la charge du dossier délicat de la transition énergétique dans le nouveau gouvernement de "grande coalition" dirigé par Angela Merkel, en partie dévoilé dimanche après-midi.

Egalement chargé de l'Economie, et porteur du titre honorifique de vice-chancelier, M. Gabriel tentera d'imposer une inflexion sociale, dans un gouvernement où prédominera la continuité dans la gestion de la crise de l'euro. L'Allemagne a été abondamment critiquée récemment pour s'être trop serré la ceinture ces dernières années au détriment des exportations de ses partenaires.

Le Parti social-démocrate, allié des conservateurs pour les quatre années à venir, a annoncé dimanche en début d'après-midi les portefeuilles qui lui étaient réservés dans le nouveau gouvernement.

Frank-Walter Steinmeier retrouvera notamment le poste de ministre des Affaires étrangères qu'il occupait pendant le premier mandat de Mme Merkel (2005-2009), déjà dans une "grande coalition".

En creux, il se confirmait que les conservateurs gardaient les Finances, conservées avec une quasi-certitude par le ministre sortant Wolfgang Schäuble.

Avec le poste de chancelière, les Unions chrétiennes (CDU/CSU, Union chrétienne-démocrate, Union chrétienne-sociale), arrivées largement en tête des législatives du 22 septembre avec 41,5% des voix, disposaient donc des principaux leviers de la politique allemande.

Ainsi, "la gestion de la crise de l'euro se fait d'abord à la chancellerie et ensuite elle se fait aux Finances", soulignait dimanche pour l'AFP Claire Demesmay, experte du Conseil allemand des relations internationales (DGAP), un centre de réflexion berlinois. Elle tablait sur une continuité de la politique allemande, d'autant plus que le SPD a "soutenu le gouvernement précédent dans pratiquement toutes les mesures de gestion de crise".

"Le SPD renonce au ministère des Finances. C'est le poste le plus important après celui de chancelier", relevait le grand quotidien de Munich Süddeutsche Zeitung.

Mme Demesmay s'attendait toutefois à "des inflexions qui vont venir de la politique intérieure" avec des dépenses supplémentaires "pour les infrastructures ou la politique sociale". Selon elle, cela "aura forcément un impact sur la politique européenne et la situation des pays voisins".

A la tête du ministère du Travail, la secrétaire générale du SPD, Andrea Nahles, sera notamment chargée de concrétiser la principale avancée sociale du contrat de coalition : la mise en place d'un salaire minimum universel, fixé à 8,50 euros de l'heure.

L'amélioration des petites retraites et un mécanisme de limitation de la hausse des loyers figurent aussi au programme du nouveau gouvernement.

Les milieux d'affaires allemands et une grande partie de la presse ont beaucoup critiqué les dépenses et investissements évalués à 23 milliards d'euros d'ici à 2017.

Le quotidien conservateur Die Welt fustigeait dimanche "un gouvernement dirigé par la droite qui mène une politique de gauche" et qui va "coûter cher" à l'Allemagne.

M. Gabriel, qui pourrait défier Mme Merkel aux prochaines élections de 2017, prend un risque en choisissant d'endosser la responsabilité de la transition énergétique, l'un des plus gros chantiers de l'Allemagne pour les années à venir, et l'un des plus délicats, estimait aussi le journal.

Cette transition à marche forcée est une conséquence de l'abandon du nucléaire décidé en 2011 par la chancelière Angela Merkel après la catastrophe de Fukushima.

"C'est une tâche immense", a reconnu dimanche M. Gabriel, qui était chargé de l'Environnement dans le premier gouvernement Merkel.

Il devra combiner essor des énergies renouvelables et maintien de prix raisonnables pour les ménages et les entreprises, tout en développant les infrastructures manquantes pour le transport de l'électricité et endiguer la hausse des émissions de gaz à effet de serre constatée depuis deux ans.

Plus symboliquement, le SPD a choisi Mme Aydan Özuguz pour être secrétaire d'Etat auprès de la chancellerie chargée des Migrations, des Réfugiés et de l'Intégration. Elle devient la première femme d'origine turque à faire partie d'un gouvernement allemand.

Après des semaines de négociations parfois tendues, l'accord de coalition entre conservateurs et sociaux-démocrates, conclu fin novembre, avait été approuvé samedi par les adhérents du SPD à une très large majorité (76%) au cours d'un référendum interne.

Les Unions chrétiennes CDU/CSU de la chancelière devaient dévoiler les postes qu'ils ont obtenus dans le nouveau gouvernement dimanche vers 17H15 GMT.

hap-aro/sym

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