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Le gouvernement de Stephen Harper a encore une fois changé les règles du jeu démocratique pour tenter de mettre toutes les chances de son côté en vue des élections générales prévues pour 2015.
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Le gouvernement de Stephen Harper a encore une fois changé les règles du jeu démocratique pour tenter de mettre toutes les chances de son côté en vue des élections générales prévues pour 2015.

Le gouvernement conservateur a modifié le mandat du Directeur général des élections (DGE) du Canada de façon à ce qu'il lui soit maintenant impossible, entre autres choses, de faire la promotion du simple fait de voter. L'actuel DGE, Marc Mayrand, a dit la chose suivante du projet de loi C-23 des conservateurs : «Je pense qu'il y a des dispositions qui vont limiter l'accès au vote dans ce projet de loi là». Monsieur Mayrand a même affirmé que C-23 rendra plus difficile l'exercice du droit de vote de certains groupes d'électeurs, notamment les Autochtones, les jeunes et les personnes âgées.

Sortir le vote

Vous connaissez sans doute ces campagnes qui, élection après élection, tentent de briser le cynisme ambiant et d'encourager les citoyennes et citoyens à aller s'exprimer sur l'avenir de leur pays. Eh bien, le DGE n'aura plus le droit d'en faire ! Parce que le taux de participation a été de 61 % aux dernières élections fédérales (le plus faible de l'histoire du pays) et que le coût de ces campagnes est faible (8,4 millions de dollars annuellement), inévitablement, on en vient à se demander en quoi une telle interdiction est dans l'intérêt du public. Et avec raison !

Cette décision ne peut être qu'électoraliste. Stephen Harper et ses ministres savent très bien que leur parti possède une « machine » très efficace quand vient le temps de « sortir le vote ». C'est ce genre d'appareil qui fait défaut chez les autres partis fédéraux.

Le problème, c'est que cette machine conservatrice ne joue pas toujours franc jeu. Nous n'avons qu'à penser aux différents scandales concernant de faux appels robotisés afin de dissuader certains électeurs de se rendre aux urnes en leur fournissant, par exemple, de fausses dates ou des adresses erronées pour les bureaux de vote. On comprend mieux pourquoi M. Harper a cet empressement à vouloir restreindre le libre accès à ces renseignements par l'entremise des campagnes du DGE...

Des dons plus élevés ?

La réforme conservatrice prévoit également de retirer les coûts nécessaires à l'organisation de soirée de financement des dépenses électorales (dans le cas où un parti ferait appel à ses donateurs des cinq dernières années). Les dons maximums possibles pour un individu passeraient également de 1 200 $ à 1 500 $ par année. Les conservateurs ayant toujours eu un talent particulier pour recueillir des dons politiques, il est assez simple de penser qu'une telle mesure les favoriserait au détriment des autres partis.

Un DGE édenté

Le projet de réforme de la Loi électorale des conservateurs vient également mettre en péril le pouvoir d'enquête du DGE du Canada, en lui retirant la responsabilité du commissaire aux élections fédérales. Désormais, le commissaire relèvera du directeur des poursuites pénales. Cela peut sembler anodin, mais ça compliquera la tâche du DGE qui conserve la responsabilité de faire appliquer les divers règlements et lois en période électorale.

Il n'y a jamais eu de grande histoire d'amour entre le Parti conservateur du Canada (PCC) et le DGE par le passé, mais depuis 2006, il existe un plus grand froid. Élections Canada avait alors constaté que le parti de Stephen Harper a largement dépassé le budget autorisé pour mener une campagne électorale. Sachant que l'argent est le nerf de la guerre lors d'une élection, ça a de quoi inquiéter ! Quel est le véritable but de cette réforme ? Serait-ce de préparer le terrain pour la réélection des troupes de M. Harper ?

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Quelques controverses du gouvernement Harper
La réforme de l’assurance-emploi(01 of15)
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Le gouvernement de Stephen Harper a adopté, à la fin de 2012, sa réforme de l’assurance-emploi afin d’intensifier les efforts de recherche d’un travail chez les prestataires. \n\nLes conservateurs ont minimisé les critiques disant que ces changements mèneraient des travailleurs qualifiés à accepter des emplois loin de leurs compétences ou… de leur maison. La grogne contre Ottawa n’a fait que s’intensifier à ce sujet depuis le début de 2013.\n (credit:PC)
Idle No More(02 of15)
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C’est à la fin de 2012, après l’adoption du projet de loi C-45, qui viole des traités ancestraux selon les autochtones, que les Premières Nations débutent le mouvement de protestation Idle No More. \n\nLe 11 décembre 2012, la chef crie Theresa Spence entreprend une grève de la faim, souhaitant une rencontre avec le premier ministre Harper. Le silence et l’inaction du gouvernement sont décriés par plusieurs, d’autant plus que, pendant ce temps, le premier ministre reçoit à son bureau les gagnants de la téléréalité Occupation double. \n\nLes Premières Nations réclament toujours un vaste chantier sur leurs conditions et leurs droits.\n (credit:PC)
Le débat sur l’avortement refait surface(03 of15)
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En septembre 2012, un député conservateur d’arrière-ban lance un pavé dans la mare en déposant une motion sur le statut du fœtus. \n\nLa motion est rejetée, mais l’appui de 91 députés, dont la ministre de la Condition féminine Rona Ambrose, inquiète certaines personnes qui craignent la réouverture du débat sur l’avortement. Le premier ministre balaie cette possibilité en réaffirmant la légalité de l’avortement au pays. \n
Le registre des armes d’épaule aboli(04 of15)
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Arguant qu’il était désuet et coûteux et qu’il faisait passer les «chasseurs pour des criminels», les conservateurs ont profité de leur majorité pour voter un projet qu’il leur était cher depuis longtemps : l’abolition du registre des armes d’épaule et de ses données. Les réactions ont été vives, surtout au Québec et chez les groupes de victimes de crimes armés. Québec a demandé le rapatriement des données pour créer son propre registre.\n (credit:Alamy)
La reine au goût du jour(05 of15)
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En juillet 2011, le ministre John Baird remplace des tableaux d’Alfred Pellan par un portrait de la reine, aux bureaux du ministère des Affaires étrangères. \n\nAu cours de la même année, plusieurs gestes sont posés pour remettre la royauté au goût du jour. La Défense appose le mot «royale» à la marine et à la force aérienne du Canada et les ambassades canadiennes sont sommées d’ajouter un portrait d’Élisabeth II à leurs murs.\n
Des statistiques moins précises(06 of15)
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En 2010, le gouvernement a décidé de mettre fin à l’obligation pour les Canadiens de remplir le formulaire long lors du recensement, qui se fait tous les cinq ans. Cette politique était en vigueur lors du dernier coup de sonde, en 2011, privant ainsi les statisticiens de nombreuses données précieuses. \n
Le G20 à Toronto(07 of15)
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Les coûts pour la sécurité ont atteint près d’un milliard de dollars. Le choix de tenir le sommet du G20 au centre-ville de Toronto avait été vertement critiqué. Des dépenses extravagantes à Huntsville, pour le sommet du G8 qui avait précédé, avaient aussi été décriées. \n\nMais ce sont les quelque 1100 arrestations massives, les plus importantes de l’histoire du pays, qui ont marqué l’imaginaire collectif. \n (credit:Getty Images)
Le fiasco des F35(08 of15)
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En 2010, le gouvernement conservateur annonce l’intention de remplacer ses vieux jets CF18 en faisant l’acquisition de 65 nouveaux F35. Coût de l’opération : 16 G$. \n\nAprès de nombreux débats aux Communes et un rapport indiquant que les coûts s’élèveraient plutôt à 45 G$, les conservateurs ont choisi de freiner le projet et de revenir à la case départ. Pour le moment, on prévoit débloquer des fonds pour maintenir la flotte de CF-18 en opération jusqu’en 2020. \n
Le dossier Omar Khadr(09 of15)
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Le Canada a été montré du doigt pour avoir tardé à rapatrier au pays Omar Khadr, emprisonné à Guantanamo depuis 2002 et reconnu coupable, en 2010, de crimes de guerre qu’il a commis à l’âge de 15 ans. \n\nKhadr était le dernier ressortissant d’un pays occidental prisonnier à Guantanamo. Lors de son retour au Canada, en septembre 2012, il s’était écoulé un an depuis le moment où son rapatriement avait été permis. \n (credit:AFP)
Des journalistes contrôlés?(10 of15)
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Depuis son arrivée au pouvoir, Stephen Harper ne s’est pas fait d’amis auprès des journalistes. Dès ses premières conférences de presse, le premier ministre est critiqué sur le nombre de questions auxquelles il répond. \n\nLes professionnels de la presse condamnent aussi les difficiles demandes d’accès à l’information et le fait que certaines personnes, comme les ministres ou les fonctionnaires scientifiques, soient difficiles à rejoindre.\n (credit:PC)
Le retrait de Kyoto(11 of15)
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Stephen Harper a déjà indiqué que le protocole de Kyoto était un complot socialiste qui visait à soutirer de l’argent aux pays riches. Pas surprenant, donc, qu’en décembre 2011, après avoir ignoré maintes fois ses cibles, le Canada se retire officiellement de Kyoto. \n\nDans les grandes réunions environnementales, le Canada s’attire la foudre de la communauté internationale et rafle bon nombre de prix fossiles.\n (credit:AFP)
Durcissement des lois(12 of15)
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La position des conservateurs sur les jeunes contrevenants et sur les questions carcérales a divisé les Canadiens. Si plusieurs se réjouissent que le parti de Stephen Harper ait tenu ses promesses en durcissant certaines lois, d’autres croient que l’on devrait investir dans des programmes sociaux et des mesures de prévention. \n\nLe projet de loi C-10, adopté début 2012 et qui durcit les peines de certains crimes en plus de rendre le pardon plus difficile, a été vivement critiqué. Le projet C-30 sur la surveillance Internet a pour sa part été abandonné en février 2013, après plus d’un an de débats et de controverses.\n
Nominations unilingues(13 of15)
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En octobre 2011, Stephen Harper nomme Michael Moldaver, un juge unilingue anglophone, à la Cour suprême du Canada. En 2006, alors qu’il est au pouvoir que depuis un mois, le premier ministre avait posé un geste similaire. \n\nLa nomination de Michael Ferguson, aussi unilingue anglophone, au poste de vérificateur général, en novembre 2011, avait ajouté l’insulte à l’injure et rouvert le débat sur le bilinguisme. \n (credit:PC)
Les artistes en colère(14 of15)
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Les artistes n’ont jamais été de fervents défenseurs des politiques des conservateurs. Dès 2008, des chanteurs, acteurs et autres artistes se liguent et présente la vidéo Culture en péril. Ils dénoncent les coupures dans le milieu de la culture et, plus tard, les politiques qui nuisent aux droits d’auteur. \n\nLes coupes dans les budgets de nombreux organismes, dont Radio-Canada, mettent également le feu aux poudres.\n (credit:Capture d\'écran)
La prorogation(15 of15)
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Fin 2009, le premier ministre Harper choisit de fermer la Parlement. Résultat? Les députés ne siégeront pas pendant 63 jours. On veut reprendre les travaux une fois les Jeux de Vancouver passés. Mais plusieurs indiquent que les conservateurs souhaitent faire tomber la poussière sur le transfert de détenus afghans. \n\nFin 2008, Harper avait également demandé la prorogation – qu’il obtint – à la gouverneure générale Michaëlle Jean, alors que son gouvernement minoritaire est menacé par une coalition formée par les libéraux de Stéphane Dion et les néo-démocrates de Jack Layton et appuyée par les bloquistes de Gilles Duceppe.\n (credit:PC)
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