Figure très présente dans l'œuvre de l'écrivain d'origine haïtienne, la mère de Dany Laferrière, Marie Nelson, est décédée le 11 mai à Port-au-Prince. Elle avait 90 ans.
Tout comme la grand-mère Da, Marie Nelson est dans Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, en train d’écrire des lettres à son fils parti à Montréal. On la retrouve aussi dans L’odeur du café, Pays sans chapeau, Le goût des jeunes filles ou encore L’Énigme du retour.
Dans un texte publié sur le site internet de la maison d’édition de Dany Laferrière, Mémoire d’encrier, il y est rappelé que Marie Nelson avait toujours refusé de se rendre à Montréal, bien que son fils en ait fait sa ville de résidence depuis 40 ans. Elle ne consentait à décrire la métropole québécoise qu’avec les mots « là-bas » : « Elle n’a pas pu se résoudre à regarder cette ville rivale. Pourtant, Marie a toujours gardé une grande affection pour Montréal qui a accueilli son fils. »
Elle portait « les mêmes cicatrices que Dany : la dictature, le père et le mari absent », pouvait-on lire samedi dans le quotidien haïtien Le Nouvelliste qui a rapporté la nouvelle.
Les funérailles de Marie Nelson Laferrière auront lieu lundi 15 mai 2017, à 9h, à l’Église Notre Dame D’Altagrace, à Port-au-Prince.
Je fais le va-et-vient entre l’hôtel
et la maison cachée derrière les lauriers roses.
Ma mère s’étonne que je ne couche pas
à la maison.
C’est que je ne veux pas lui donner l’illusion
qu’on vit à nouveau ensemble
quand ma vie se passe loin d’elle
depuis si longtemps.
Je ne cesse de revenir à elle
dans mes écrits.
Passant ma vie à interpréter le moindre nuage sur son front.
Même à distance.
Dany Laferrière dans « L’Énigme du retour »