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Défense du français: François Legault se comporte en péquiste, selon un député libéral

Legault est un péquiste ?
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QUÉBEC - Avec son appui à la réforme de la loi 101, François Legault montre qu'il est prisonnier de ses «racines péquistes», a soutenu vendredi le député libéral Marc Tanguay.

L'opposition officielle, isolée dans le dossier linguistique depuis son rejet catégorique et sans appel du projet de loi 14 sur la protection du français, accuse le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) de jouer le jeu du Parti québécois.

En annonçant plus tôt cette semaine que sa formation allait appuyer l’adoption de principe du projet de loi, François Legault s'associe au Parti québécois «dans son désir de diviser les Québécois en deux groupes, soit les francophones et les anglophones», a déclaré le député de LaFontaine.

«François Legault, à terme, va permettre au PQ de continuer sur cette voie qui divise les Québécois», a-t-il dénoncé lors d'un entretien avec La Presse Canadienne.

En plus de remettre en cause l'équilibre linguistique, le leader caquiste appuie la mise en place de mesures «qui retirent des droits aux citoyens» en plus d'alourdir «le fardeau réglementaire» des entreprises, a souligné M. Tanguay, porte-parole de l'opposition officielle pour la Charte de la langue française.

Le Parti libéral du Québec (PLQ) juge le projet de loi 14 inacceptable entre autres parce qu'il impose «de la paperasserie» aux petites entreprises de 26 à 49 employés, adopte une approche «coercitive», introduit une «police linguistique politique» et restreint l'accès des francophones aux cégeps de langue anglaise.

De surcroît, les libéraux du Québec estiment que le projet de loi constitue un obstacle au bilinguisme, «un atout indispensable» pour la société québécoise, selon le chef Philippe Couillard.

Avec le PLQ dans le camp du refus, le gouvernement minoritaire de Pauline Marois a besoin de l'appui de la CAQ pour espérer mettre en oeuvre sa nouvelle loi 101, plus de 35 ans après l'adoption de la version originale.

Pour s'assurer du soutien de la Coalition pour la suite des choses, la ministre responsable de la Charte de la langue française, Diane De Courcy, a commencé à diluer la portée de certaines dispositions de sa pièce législative, notamment au chapitre des militaires et des règles entourant le statut bilingue des municipalités.

Les caquistes ont ajouté quelques autres conditions à leur appui mais ont néanmoins accepté mercredi de poursuivre l'étude du projet de loi.

Cette décision illustre combien François Legault, ancien ministre sous les couleurs du Parti québécois, reste «un péquiste dans l’âme», selon les libéraux.

«Rappelons-nous que François Legault a longtemps été membre du Parti québécois et qu’il est un fervent défenseur de ses politiques. Aujourd’hui, ce sont les racines péquistes de François Legault qui refont surface», a dit M. Tanguay.

L'opposition libérale n'entend pas abandonner la lutte contre la réforme proposée par Mme De Courcy et compte utiliser tous les moyens parlementaires à sa disposition pour faire obstacle à l'adoption de ce «mauvais» projet de loi.

«On va utiliser le temps qui, en vertu de la lettre et de l'esprit du règlement, nous est alloué pour dire ce que nous avons à dire sur ce mauvais projet de loi et prendre le temps d'expliquer pourquoi on va voter contre», a expliqué M. Tanguay.

Par la voix de son député Gérard Deltell, la CAQ a tenu à répliquer à l'attaque libérale. Selon lui, Philippe Couillard nage en pleine contradiction dans ce dossier. Il lui reproche d'avoir laissé entendre le mois dernier qu'il pourrait consentir à l'étude du projet de loi.

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La Loi 101 au Québec
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Camille Laurin lors de son entrée à l'Assemblée nationale, le 27 avril 1977, jour où il déposa son projet de loi sur la langue française. (credit:PC)
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Un vétéran de la Seconde guerre mondiale proteste contre la Loi 101. (credit:PC)
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Camille Laurin appose un badge YES sur le veston de René Lévesque, lors de la campagne du référendum sur l'indépendance du Québec en février 1980. (credit:PC)
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Camille Laurin s'adresse au caucus du PQ lors du 20ème anniversaire de la Loi 101, célébré le 26 août 1997. (credit:PC)
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Un restaurateur montréalais montre les sous-bock en anglais qui lui ont valu, en mars 2000) d'être réprimandé par les inspecteurs de l'Office de la langue française. (credit:PC)
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Gilles Duceppe, Louise Harel et Pauline Marois en tête de la manifestation montréalaise organisée le 26 août 2007, pour les 30 ans de la Loi 101. (credit:PC)
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Des partisans de la Loi 101 manifestent pour la défense de la Charte de la langue française, le 26 août 2007 à Montréal. (credit:PC)
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Un défenseur du Québec francophone, lors de la manifestatiom organisée pour les 30 ans de la Loi 101. (credit:PC)
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Le premier ministre Jean Charest, le 3 juin 2010, lors d'un débat houleux à l'Assemblée nationale portant sur une décision de la Cour supérieure qui a autorisé les enfants de neuf familles à fréquenter une école anglophone. (credit:PC)
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Pauline Marois, le 3 juin 2010, lors d'un débat houleux à l'Assemblée nationale portant sur une décision de la Cour supérieure qui a autorisé les enfants de neuf familles à fréquenter une école anglophone. (credit:PC)
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L'édifice de l'Office québécois de la langue française, à Montréal, porte le nom du père de la Loi 101. (credit:PC)
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Le député indépendant, et ex-péquiste, Pierre Curzi présente, le 27 mai 2012, un projet de loi visant à modifier la Charte de langue française qui élargirait la portée de ses dispositions. (credit:PC)
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La ministre responsable de la Charte de la langue française, Diane De Courcy, a présenté le 5 décembre 2012 un projet de loi visant à modifier la Loi 101, et notamment à inclure l'usage du français Charte québécoise des droits et libertés. (credit:PC)

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