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Des coupures à la CSDM pourraient nuire aux élèves en difficultés

Des coupures à la CSDM pourraient desservir les élèves en difficultés
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Les écoles de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) présentent actuellement leurs prévisions budgétaires à leur personnel avant qu'elles soient adoptées en mai. Et des enseignants constatent que les postes qui desservent les élèves handicapés ou en difficultés d'adaptation ou d'apprentissage (EHDAA) sont particulièrement touchés.

Un texte de Pasquale Harrison-Julien

À l'école Irénée-Lussier, un établissement spécialisé qui accueille notamment des élèves autistes, on prévoit supprimer huit postes. Plus de la moitié le seront pour répondre à une baisse du nombre d'élèves. Mais les autres postes disparaissent, car les horaires des enseignants titulaires seront resserrés : ils avaient deux périodes par semaine pour faire des suivis qui devront bientôt être consacrés à l'enseignement. Ce qui entraîne une baisse dans la demande des effectifs.

Marilène Prévost, dont le poste ne sera pas renouvelé cet automne, s'est étonnée de cette situation alors que des investissements majeurs sont annoncés en éducation.

Avec sa collègue Marie-Claude Perron, elles ont décidé de créer un groupe Facebook, nommé « Le livre noir des coupures en éducation ». Question de savoir si les autres écoles de la région étaient aussi touchées.

En quelques jours, le nombre de membres a atteint presque 2000 personnes, pour la plupart des enseignants. Et les informations partagées n'augurent rien de bon : la liste des postes que les écoles prévoient réduire ou supprimer est longue.

Sur le groupe Facebook, on parle aussi de postes de bibliothécaires, de classes régulières, de secrétaires, de directeurs adjoints, mais la majorité des commentaires sont vraiment reliés aux élèves en difficultés. C'est là que je trouve que c'est choquant.

Marilène Prévost, enseignante à l'école Irénée-Lussier

« Mais ce sont les élèves du régulier qui vont payer aussi, ajoute Marie-Claude Perron. Quand tu n'a pas de service d'éducateurs spécialisés pour venir en support dans ta classe, qu'est-ce que tu fais avec l'enfant en trouble de comportement qui est en train de faire une crise quand tu enseignes? »

Des prévisions qui deviendront réalité?

Les prévisions budgétaires de la Commission scolaire de Montréal seront présentées la semaine prochaine au conseil des commissaires, avant d'être adoptées le 11 mai prochain. D'ici là, la CSDM refuse de faire des commentaires là-dessus.

Un document prévoit la suppression possible de 20 postes à temps plein d'orthopédagogues. Mais les informations recueillies au compte-gouttes par l'Alliance des professeurs et professeures de Montréal laissent croire que jusqu'à 40 postes pourraient être suppromés, alors qu'elle réclame plutôt la création de 40 postes. Les chiffres avancés ne sont pas définitifs.

C'est énorme. Il va y avoir des centaines d'élèves qui ne recevront plus de services l'an prochain. Il va falloir annoncer aux élèves et aux parents que même s'ils ont des services cette année, ils n'en auront plus l'an prochain, même s'ils ont des besoins.

Catherine Renaud, présidente de l'Alliance des professeures et des professeurs de Montréal.

La CSDM reconnaît depuis plusieurs années que ses moyens ne sont pas suffisants pour répondre aux besoins de sa clientèle en difficultés. Jusque-là, la commission scolaire pigeait dans ses poches pour offrir des services, quitte à s'endetter. Un scénario qui n'est plus possible dans un contexte où elle doit éliminer son déficit.

Au bureau du ministre de l'Éducation, on nous répond qu'un réinvestissement de 70 millions de dollars pour l'exercice 2016-2017 a déjà été annoncé. Les règles budgétaires restent à être adoptées, mais le ministère souhaite que cet argent soit destiné aux services directs aux élèves, notamment à ceux qui éprouvent des difficultés.

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