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Des nanorobots pour administrer des médicaments anticancéreux

Des nanorobots pour administrer des médicaments anticancéreux
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RADIO-CANADA/JÉRÔME LABBÉ

Des chercheurs montréalais viennent de réaliser une percée scientifique qui pourrait rendre la chimiothérapie plus efficace, en plus d'en réduire les effets secondaires. Pour ce faire, ils ont eu recours à la nanotechnologie.

Un texte de Jérôme Labbé

Combattre une tumeur sans endommager les organes et les tissus environnants, les oncologues en rêvent depuis longtemps. Or, une équipe multidisciplinaire basée à Montréal a mis au point une nanotechnologie qui permet de faire circuler dans le système sanguin des bactéries transportant un médicament qui détruit les cellules actives des tumeurs cancéreuses.

Cette percée a été réalisée grâce au travail conjoint de plusieurs spécialistes, dont Anne-Sophie Carret, hémato-oncologue à l'Hôpital Sainte-Justine. « En fait, les nanotechnologies, ici, utilisent des bactéries. [...] Et la technologie se sert de la résonnance magnétique et des champs magnétiques pour guider ces robots – qui sont naturels en fait – et les amener à l'endroit de la tumeur. Donc, on combine la science, la médecine, des microorganismes et les nouvelles technologies que les polytechniciens ont été capables de nous offrir pour développer cette plateforme », résume-t-elle.

Cette plateforme, c'est un appareil d'imagerie par résonance magnétique (IRM), qui permet de guider les bactéries chargées d'agents thérapeutiques vers l'intérieur des tumeurs.

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C'est le professeur Sylvain Martel, directeur du Laboratoire de nanorobotique de Polytechnique Montréal, qui a dirigé les travaux. Ce projet lui est cher; il y a consacré 15 ans de sa vie.

« Ce qu'il faut comprendre, c'est que 85 % des cancers sont localisés. Il y a beaucoup de molécules ou d'agents thérapeutiques qui sont développés, qui sont très efficaces, mais qui vont au mauvais endroit », déplore-t-il.

Le professeur Martel a lui-même perdu son père, emporté par le cancer. Il espère que cette nouvelle approche permettra de réduire la dose de médicaments requis dans les traitements de chimiothérapie, une invasion hautement toxique pour le corps humain.

« Nous, on croit fermement [qu'on] pourrait diminuer la dose, l'injecter du point A et aller directement au point B, et l'amener exactement dans des endroits critiques où l'efficacité va être maximum pour un agent thérapeutique donné, tout en minimisant ou en éliminant toute la toxicité pour le patient. Autrement dit, il y aurait moins d'effets secondaires, moins de jours passés à l'hôpital, plus de qualité de vie avec leur famille », souhaite-t-il.

Les recherches se sont pour l'instant limitées à des tests sur des souris, chez lesquelles on a administré des agents nanorobotiques dans des tumeurs colorectales. Le succès de cette expérience a d'ailleurs été souligné par la prestigieuse revue scientifique Nature, il y a deux semaines.

La prochaine étape sera de réaliser les mêmes tests chez des primates, voire de véritables humains – de quoi redonner un peu espoir aux 200 000 Canadiens qui recevront un diagnostic de cancer cette année.

Voir aussi:

10 idées reçues sur le cancer du sein
1. La double mastectomie est-elle vraiment plus prudente?(01 of10)
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Ce que l'on entend : "Oh bah c'est quand même plus prudent", "Regarde Angelina Jolie, elle l'a fait", "Au moins on est sûre de pas en avoir"...
Ce qu'il en est vraiment : Il faut remettre les choses dans leurs contextes. Non la double mastectomie n'est pas plus prudente. En tout cas "elle n'est pas nécessaire pour les femmes qui n'ont pas de mutations génétiques. Pour celles qui malheureusement en ont, il faut alors en discuter", précise le docteur Espié. Mais la double mastectomie mesdames, c'est comme les antibiotiques, c'est pas automatique.
Pour ce qui est d'Angelina Jolie, elle est un cas à part. À cause d'un gène particulier, la star hollywoodienne avait, selon les médecins, 87% de risques de développer un cancer du sein si elle gardait sa poitrine. Un diagnostic qui heureusement concerne peu de femmes.)
(credit:DR)
2. Votre corps est-il détruit à jamais après un cancer du sein ?(02 of10)
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Ce que l'on entend : "Ça doit être horrible ", "T'imagine...", "Tu dois plus te reconnaître"...
Ce qu'il en est vraiment : Halte là ! Doucement les idées reçues! C'est l'une des questions qui angoissent le plus les femmes. Et si mon corps changeait à jamais? En réalité, tout est une question de psychologie, explique le docteur. "Forcément si une femme a reçu une ablation d'un sein son corps change à jamais mais le plus important c'est sa façon de l'accepter. À chaque femme sa réaction. Certaines ayant subi une mastectomie vont accepter leur corps mutilé plutôt facilement tandis que d'autres auront été traumatisées par une cicatrice pourtant pas si imposante." Tout est une question de ressenti mais malheureusement avant de l'avoir vécu on ne sait pas quelle sera notre réaction.
(credit:DR)
3. Les fruits et légumes ont-il vraiment un impact ?(03 of10)
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Ce que l'on entend : "Les fruits et légumes c'est anti-cancérigène"
Ce qu'il en est vraiment : "Rien n'est démontré pour le cancer du sein. En termes d'alimentation, on préconise d'éviter les aliments gras et sucrés, les plats préparés, l'huile de palme, l'alcool... En revanche il n'est pas encore réellement prouvé que tel ou tel aliment est anti-cancérigène. L'important est surtout de changer notre appréhension de la nutrition. Ne pas penser nutriment par nutriment mais plutôt considérer l'alchimie entre les aliments".
(credit:DR)
4. L'auto examen et la mammographie sont-ils les meilleurs moyens de le prévenir?(04 of10)
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Ce que l'on entend : "On est parfois sur-diagnostiqué", "L'auto-examen c'est pas forcément nécessaire mieux vaut voir un médecin" ...
Ce qu'il en est vraiment : On n'est pas tous médecin et capable de déterminer si l'on souffre ou non d'un cancer du sein. Mais observer son corps, garder un œil dessus est une des étapes de la prévention. "Aujourd'hui, la mammographie est considérée comme le meilleur diagnostique en matière de rapport coût-efficacité, explique le docteur. Cet examen est aussi peu toxique et pas trop mal toléré par les femmes qui y sont soumises. L'IRM peut être aussi recommandé, en revanche il augmente le risque de faux positifs dû à son analyse plus profonde. L'examen le plus conseillé est l'échographie doublée d'une mammographie."
(credit:DR)
5. Le fait d'avoir des enfants réduit-il vraiment les risques?(05 of10)
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Ce que l'on entend : "Il paraît qu'avoir des enfants réduit les risque"
Ce qu'il en est vraiment : C'est vrai. Enfin... pas dans tous les cas. Mais "statistiquement, avoir son premier enfant avant 25 ans et en mettre au monde plusieurs (environ 5) divise les risques par 2". Alors les filles, au boulot!
(credit:DR)
6. Les déodorants et anti-transpirants peuvent-ils entraîner un cancer du sein?(06 of10)
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Ce que l'on entend : "c'est hyper nocif", "ça provoque le cancer" ...
Ce qu'il en est vraiment : On ne sait pas. Point. Certaines études expliquent que oui, d'autres clament le contraire. "Les seuls composants réellement remis en question sont les sels d'aluminium à cause de leur structure chimique proche des œstrogènes. Ils pourraient alors influencer l'activité des hormones sexuelles féminines mais il s'agit simplement d'une hypothèse."
(credit:DR)
7. Les implants mammaires sont-ils dangereux?(07 of10)
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Ce que l'on entend : "Une belle poitrine ok mais si c'est pour avoir un cancer du sein, non merci"
Ce qu'il en est vraiment : "Les implants n’entraînent pas de cancer du sein. Ils rendent simplement la surveillance plus difficile mais pour les radiologues habitués, cela ne pose pas de problème. Des cas exceptionnels de lymphomes associés à ces implants ont été relevés. Mais les études sont à poursuivre, on ne sait pas encore s'il s'agit d'un réel danger ou d'un pur hasard."
(credit:BR)
8. Le soutien-gorge joue-t-il un jeu dans le développement du cancer du sein?(08 of10)
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Ce que l'on entend : "Les filles qui dorment avec leur soutien-gorge augmentent leurs risques", "C'est pas bon de garder sa poitrine étriquée"
Ce qu'il en est vraiment : Encore une fois c'est une idée reçue. "L'armature du soutien-gorge peut créer des microtraumatismes au niveau des tissus adipeux et de mini-cicatrices peuvent alors apparaître. Mais c'est le seul défaut avéré du soutien-gorge."
(credit:DR)
9. La pilule augmente-t-elle les risques?(09 of10)
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Ce que l'on entend : BEAUCOUP DE CHOSES!
Ce qu'il en est vraiment : Elle en a pris pour son grade la pilule ces dernières années! "Concernant le cancer du sein, si l'on considère l'ensemble des femmes, elle n'augmente pas les risques. En revanche, chez les femmes jeunes (-40 ans) selon certaines études, on peut observer des excès de risques chez les individus sous pilule. Elle pourrait alors provoquer l'accélération de la vitesse de croissance de cellules cancérigènes déjà présentes dans l'organisme. Mais encore une fois pas d'alarmisme, le risque est faible."
(credit:DR)
10. Les femmes plus grandes ont-elles vraiment plus de risque d'en développer un?(10 of10)
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Ce que l'on entend : "Plus t'es grande, plus t'as de risques"
Ce qu'il en est vraiment : Malheureusement pour les femmes grandes, c'est vrai. Pas de panique, encore une fois les risques sont faibles. La théorie est valable pour de nombreux cancers, pas uniquement celui du sein. Le phénomène s'explique simplement: "le cancer étant lié à la croissance, plus on développe des hormones plus on a de risques d'être touché par un cancer."
(credit:DR)

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