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Fête des Travailleurs : 5 bonnes raisons de vraiment fêter le travail

Pourquoi fêter le travail?
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ImagesBazaar via Getty Images

Nous ne trompons personne. En ce 1er mai, la seule chose que nous célébrons, c'est la grasse matinée. Et le muguet, peut-être. Nous sommes ravis de profiter d'un week-end de trois jours grâce à cette fête du travail qui tombe particulièrement bien en 2015.

Si le premier mai est une journée de célébration de tous les combats menés par les travailleurs, aujourd'hui, on ne peut pas dire que ce soit la première chose qui traverse notre esprit... Surtout à une époque où travail équivaut souvent à burn-out et mal-être.

Alors pourquoi devrait-on fêter le travail? Voici 5 bonnes raisons.

Travailler peut rendre heureux

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En 2006, un professeur de l'université de Cardiff (pays de Galles) montrait que les jeunes adultes sans emploi étaient plus susceptibles de commettre une tentative de suicide ou de souffrir de dépression, que ceux qui travaillaient.

Le travail nous rendrait donc "heureux", ou du moins, moins malheureux, car selon lui, nous aurions un seuil de bonheur qui nous limite. "Les gens peuvent encore penser que le travail est mauvais pour eux, mais en fait, ils ont un réseau de collègues, ils se sentent mis en valeur, et ils font quelque chose qui en vaut la peine", indique-t-il sur le site Standard.

L'économiste Todd Buchholz soutenait dans son livre paru en 2011 Why You Need and Love the Rat Race, l'idée un peu contre-intuitive que le calme et la tranquillité d'esprit pouvaient nous rendre vraiment misérables, contrairement au travail qui serait, selon lui, l'une des clés du bonheur.

Contre l'idée que le travail et le stress freinent notre bonheur, Buchholz montre que nos cerveaux, le lobe frontal en particulier, seraient frustrés si l'on ne devait pas sans cesse réfléchir au lendemain, planifier, penser. Selon lui, la retraite entraîne le déclin de nos fonctions cognitives.

Alors si vous rêvez d'une vie sans travail, et donc sans contraintes, Buchholz vous répondrait qu'il n'y a "pas d'évidence qu'une vie simple rend les gens plus heureux."

Le travail peut améliorer notre santé

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Les conclusions d'un compte-rendu de 2006 de plus de 400 études scientifiques sur le rapport entre travail et santé intitulé "Le travail-est il bon pour votre santé et bien-être?" sont plutôt positives: les gens qui travaillent seraient plus en bonne santé que ceux qui ne travaillent pas.

Les personnes avec des problèmes de santé tels que maux de dos, stress, dépression, forte pression artérielle, auraient même comme moyen de s'en sortir de travailler. Dans ce rapport, il est indiqué que les risques de dépression ou de stress, qui peuvent s'empirer au travail, sont en fait surpassés par les effets de l'emploi sur le bien-être.

Ne pas travailler pendant une assez longue période de temps entraînerait les problèmes suivants:

  • deux à trois fois plus de risques d'être en mauvaise santé
  • deux à trois fois plus de risques d'être en mauvaise santé mentale
  • taux de mortalité accru de 20%

"De nombreuses personnes sans travail perdent contact avec qui ils sont et ce qu'ils sont", explique le professeur Kim Burton, co-auteur de cette étude. Quand vous rencontrez quelqu'un dans un bar, vous commencez par lui demander son nom, et ce qu'il fait. Le travail nous définit. Il donne aux gens une structure dans leur vie."

Evidemment, nous parlons ici du travail de façon générale. En aucun cas nous ne sous-entendons que les emplois dits pénibles, dangereux pour la santé, ou de nuit, sont bons pour la santé.

Aimer son travail peut booster la créativité

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"Il y a définitivement des aspects positifs au travail, dit Susan Weinschenk, auteur de How to Get People to Do Stuff. D'abord, il y a le fait d'avoir une certaine perception de soi. Si on aime son travail, alors il devient un jeu. Si on peut approcher son travail de façon créative, alors il devient le lieu de la créativité, ce qui nous maintient positif et engagé dans la vie."

Et les gens créatifs, selon cet article de nos confrères du HuffPost américain, ont souvent des comportements qui favorisent le bien-être, tels que la tendance à réaliser ses passions, la prise de risque qui va déboucher sur un changement positif, la recherche de nouvelles expériences...

La réussite professionnelle mène au bien-être? Non, le contraire

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On pense à tort que la recherche du succès mène au bonheur, mais il s'avère que c'est plutôt le contraire. Shawn Achor, auteur du livre The Happiness Advantagema, a étudié le bonheur pendant 12 ans à l'université de Harvard. Il a découvert qu'une attitude positive permettrait d'augmenter le bien-être global et les performances des travailleurs, que ce soit en termes de productivité, de créativité ou d'implication.

"Les gens qui cultivent une mentalité positive sont mieux équipés pour faire face aux défis, expliquait Shawn Achor dans le Harvard Business Review, en 2012. C'est ce que j'appelle l'avantage du bonheur, et toutes les décisions professionnelles bénéficient d'un état d'esprit positif."

Etre heureux au travail améliore la productivité: cela a d'ailleurs été prouvé récemment par le département d’économie de l'Université de Warwick, au Royaume-Uni. L'équipe de chercheur a déterminé que le fait d'être heureux augmentait la productivité de près de 12%.

Voici donc une autre manière de penser le travail: ce n'est pas intrinsèquement qu'il nous rend heureux, mais c'est en étant bien dans sa peau qu'on va mieux réussir au travail, et être potentiellement plus heureux. Un cercle vertueux, donc.

Travailler pour s'accomplir

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Vous ne le savez peut-être pas, mais pour certains philosophes, le travail est mis sur un piédestal. "Le travail forme", selon Hegel. C'est-à-dire, selon Philosophie Magazine, que "l'homme qui travaille s'extériorise et transforme la nature à son image. Il peut ainsi se reconnaître dans son oeuvre et atteindre la véritable conscience de soi." Dit comme ça, c'est un peu compliqué, mais il s'agit au fond d'une forme d'accomplissement de soi.

Pour le psychanalyste Christophe Dejours, interviewé dans un autre article de Philosophie Magazine, le travail est aussi l'oeuvre d'une vie. "Travailler, c'est toujours mobiliser son intelligence, et ceci ne concerne pas seulement le travail salarié, c'est le cas de toute activité, domestique, associative, artistique..."

Cette intelligence, explique-t-il, est celle de "ruser avec les règles et d’anticiper les solutions face à un réel qu'on ne maîtrise pas". Par exemple, le travail nous apprend à échouer, et à apprendre de cet échec.

Plus loin dans l'article, le psychanalyste s'attarde sur la notion de reconnaissance, qui est souvent difficile à obtenir, mais qui se présente sous des formes indirectes, comme, par exemple, lorsque quelqu'un reprend l'une de nos idées pour un projet. "L'enthousiasme, le plaisir d'un travail bien fait, d'une coopération qui fonctionne bien, d'une convivialité... Tout cela, ce sont des formes indirectes de reconnaissance psychiquement très puissantes. Dans cette attente partiellement déçue, vous avez au moins gagné de vous être davantage reconnu vous-même."

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Autre risque sur lequel des progrès peuvent être faits, les troubles musculosquelettiques (TMS), toujours plus nombreux. De nombreuses applications permettent de les diagnostiquer à l'image de Posture Screen. Un autre service, iPosture, se présente sous la forme d'un boitier qui prévient l'usager lorsqu'il est resté trop longtemps dans une mauvaise position. Même chose avec "Lumoback patch and app" qui associe smartphone, coaching et bonnes pratiques. Quant à l'écran ergosensor, commercialisé par Philips, il calcule posture, éloignement par rapport à l'écran, temps passé devant l'écran bref une vraie "maman électronique" comme le disent les auteurs. (credit:Shutterstock)
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Aux Etats-Unis c'est déjà une réalité? Les entreprises font de plus en plus appel à des entreprises extérieures qui veillent sur le bien être des salariés. À distance, celles-ci assurent un suivi personnalisé des employés les incitent à pratiquer des activités physiques, à manger moins ou plus équilibré. Des plateformes telles que Keas, Virgin Healthmiles, Humana Vitality ou Healthrageous permettent aux entreprises d'organiser des concours entre leurs employés afin de relever des défis sportifs ou sanitaires. Ce type de pratiques serait particulièrement efficace sur certaines addictions comme le tabagisme. Une étude de 2009 estime que les économies en termes de coût pour la santé étaient de l'ordre de 200 dollars par an et par employé. Un chiffre particulièrement signification pour les entreprises américaines dont les frais de santé représentent 60% de leur bénéfice net après impôt. (credit:Shutterstock)
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Difficile de mesurer le stress. Certains de ses marqueurs sont continus, comme la présence de certains hormones dans le sang ou la pression artérielle, tandis que d'autres sont plus difficile à interpréter, à l'image des variations du rythme cardiaque, de la respirations ou du sommeil. En Finlande, l'entreprise Firstbeat, a développé plusieurs services permettant de prévenir certains risques et d'améliorer la performance des employés. Elle a ainsi pu identifier les périodes de stress et le temps de récupération nécessaire à leur suite. Une gamme de produits utiles agrémentés de solution d'accompagnement pour permettre aux employés de récupérer plus rapidement. Si le service est payant, il doit être considéré comme un investissement puisqu'il assure une performance constante de l'employé. (credit:Shutterstock)
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Par Jean-Baptiste Stuchlik et Christophe Deshayes (Armand Colin, 19,90 euros).Leur site internet, complet, fouillé et plein de fiches pratiques. (credit:DR)

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