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Intégrité: mes 12 questions à Philippe Couillard

Phillipe Couillard a dit deux choses au sujet du passé trouble de son parti en matière éthique. Pour être poli, je dirai qu'il a été paradoxal. Interrogé ce dimanche à savoir s'il était «à l'aise avec l'héritage de Jean Charest», il a répondu: «Je suis à l'aise avec tout l'héritage du PLQ». Donc, c'est oui.
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Phillipe Couillard a dit deux choses au sujet du passé trouble de son parti en matière éthique. Pour être poli, je dirai qu'il a été paradoxal. Interrogé ce dimanche à savoir s'il était «à l'aise avec l'héritage de Jean Charest», il a répondu: «Je suis à l'aise avec tout l'héritage du PLQ». Donc: c'est oui.

Mais il ne semble pas parfaitement à l'aise avec le passé, car il a cru bon de dire aussi, la veille, que le PLQ, «c'est mon parti maintenant». Ce qui peut laisser croire qu'il fait une distinction claire entre «son» parti et celui de son prédécesseur.

Toujours prêt à rendre service, je voudrais aider M. Couillard à tirer les choses au clair sur ces questions d'intégrité en lui posant des questions précises qui ne concernent que lui et son propre jugement éthique. Les voici:

1. Les méthodes de financement de Charest

Lorsque vous étiez ministre de Jean Charest, et que ce dernier vous obligeait à récolter 100 000 $ par année pour la caisse électorale du parti, une pratique inédite qui vous mettait, vous et vos collègues, en position éthique très équivoque, avez-vous obtempéré ? Avez-vous protesté ? Lorsque cette pratique fut rendue publique, pourquoi n'avez vous pas exprimé de réserves ? En aviez-vous ?

2. La Clause Couillard

Lorsque vous avez démissionné du gouvernement en mai 2008, vous êtes allé travailler pour une société privée de santé avec laquelle vous aviez eu des rencontres peu avant votre démission. Vous aviez suivi les règles éthiques en vigueur à l'époque, dites-vous. Depuis, cette pratique est interdite par une nouvelle clause du code d'éthique surnommée « Clause Couillard ». Rétrospectivement, admettez-vous que vous auriez dû être exemplaire et ne pas négocier votre emploi dans le secteur de la santé alors même que vous étiez ministre de la santé, même si cela était permis à l'époque ? Si vous êtes élu, comptez-vous modifier la Clause Couillard ?

3. Le silence sur le salaire secret

Vous avez démissionné en juin 2008, soit trois mois après que le public eut appris que votre chef, Jean Charest, recevait depuis dix ans un salaire secret du PLQ, tiré à même les généreuses donations, de 75 000 $ par an. On ne vous a jamais entendu à ce sujet. Approuviez-vous cette pratique ? Quand l'avez-vous apprise ? Êtes-vous intervenu pour qu'elle cesse ? Après votre démission, pourquoi n'en avez vous jamais parlé ? Lorsque vous dites que vous êtes «à l'aise» avec tout l'héritage du PLQ, cela inclut-il le fait d'avoir caché ce salaire aux Québécois pendant 10 ans ?

LIre la suite de ce billet sur le blogue personnel de Jean-François Lisée

>Élections 2014: les nouvelles et les blogues du HuffPost sur la campagne.

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