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La Chine et l'Inde sont des "partenaires naturels", selon Pékin

La Chine et l'Inde sont des "partenaires naturels", selon Pékin

Le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi a déclaré lundi que l'Inde et la Chine, deux puissances nucléaires voisines, étaient des "partenaires naturels" plutôt que des rivaux, à l'issue de sa rencontre avec le Premier ministre indien Narendra Modi à New Delhi.

Lors d'une conférence de presse, le ministre chinois des Affaires Etrangères a déclaré que Pékin avait senti le "vent" du changement après la victoire de M. Modi aux élections le mois dernier et était prêt à aider "à la rénovation nationale" en Inde.

"Le message le plus important que je vous transmets est que la Chine se tient à vos côtés, sur votre voie vers la rénovation nationale", a déclaré M. Wang au nom du président chinois Xi Jinping.

"La Chine et l'Inde sont des partenaires de coopération naturels", a ajouté M. Wang. "Nous sommes des voisins amicaux l'un pour l'autre et des partenaires par nécessité stratégique".

Le chef de la diplomatie chinoise a fait ces déclarations à l'issue d'un entretien de 45 minutes avec le Premier ministre indien, expression de la volonté des deux pays d'améliorer des relations détériorées par les querelles frontalières et le concours d'influence qu'ils se livrent dans la région.

Mais peu avant cette rencontre, le gouvernement indien du nationaliste hindou Narendra Modi avait promis une politique étrangère forte et un engagement "énergique" dans ses relations avec la Chine.

Le nouveau gouvernement indien veut entretenir des relations pacifiques et cordiales avec ses homologues étrangers mais n'évitera pas la confrontation si nécessaire, a dit le président indien Pranab Mukherjee lors d'un discours écrit par M. Modi et prononcé devant le parlement.

Le gouvernement "s'est engagé à construire une Inde forte, autonome et confiante" qui veut "occuper la place qui lui revient dans le concert des nations", a-t-il déclaré.

M. Modi et son parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP) ont beaucoup reproché au gouvernement précédent du parti du Congrès de ne pas avoir permis à l'Inde d'occuper la place qu'elle mérite sur la scène mondiale et d'avoir cédé du terrain face à son voisin chinois.

"Mon gouvernement va s'engager énergiquement avec les autres voisins de notre région, y compris la Chine avec qui nous allons travailler pour développer notre partenariat stratégique et de coopération", a-t-il dit.

De son côté, M. Wang a assuré que la Chine était prête à "investir réellement en Inde", rappelant l'expérience chinoise en matière de trains à grande vitesse, dont le gouvernement Modi veut encourager le développement.

Le ministre des Affaires étrangères a aussi indiqué qu'il avait "bon espoir" que le président chinois pourrait se rendre en Inde dans le courant de cette année, ajoutant que les deux gouvernements discutaient de cette visite.

Dimanche, le ministre chinois avait rencontré son homologue indienne Sushma Swara pour un premier entretien depuis l'entrée en fonction de M. Modi. Ces discussions ont été "productives et substantielles", selon la diplomatie indienne.

En dépit de l'importance des échanges économiques entre les deux pays, leurs relations diplomatiques sont toujours marquées par la suspicion, héritée de la brève guerre frontalière de 1962.

La Chine est le premier partenaire commercial de l'Inde avec des échanges bilatéraux de 70 milliards de dollars US. Mais le déficit commercial de l'Inde avec la Chine atteint 40 milliards de dollars alors qu'il n'était que de 1 milliard en 2001-2002.

M. Modi veut s'assurer un meilleur accès au marché chinois. Les deux pays escomptent des échanges commerciaux de 100 milliards de dollars en 2015.

Dimanche soir, M. Modi avait estimé que si les deux pays devaient être concurrents, cette compétition devrait porter sur "les compétences, la taille et la rapidité".

L'Inde et la Chine ont tenté à plusieurs reprises de régler leur conflit frontalier mais les tensions subsistent. Lors d'un meeting électoral en février, M. Modi avait mis la Chine en garde contre son "esprit expansionniste".

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