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La CSQ s'en prend aux politiques du gouvernement de Stephen Harper

La CSQ s'en prend aux politiques du gouvernement de Stephen Harper
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MONTRÉAL - La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) reproche au gouvernement Harper de tout faire pour saboter le mouvement syndical, mais sa présidente reconnaît que les témoignages entendus à la Commission Charbonneau ont aussi terni son image.

Comme l'avait fait la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) la veille, la CSQ a amorcé l'année 2014 en sonnant la charge contre les politiques «antisyndicales» du gouvernement fédéral.

«On tente par tous les moyens d'affaiblir le mouvement syndical pour le réduire à sa plus simple expression», a lancé d'entrée de jeu, lundi, la présidente de la centrale, Louise Chabot, qui a dénoncé des attaques «féroces» et «jamais vues depuis des années» en provenance d'Ottawa.

Après avoir servi une volée de bois vert aux troupes de Stephen Harper en conférence de presse, Mme Chabot a admis que les révélations faites par d'anciens dirigeants de la FTQ devant la juge France Charbonneau avaient sali l'image du mouvement syndical.

«C'est sûr que ce qu'on a entendu peut troubler. Nos membres peuvent poser plus de questions, mais je pense que le fait d'individus qui ont voulu soit s'infiltrer ou qui ont voulu agir de mauvaise foi (...), c'est ça qu'on peut déplorer», a-t-elle dit en marge de son allocution.

«Même si ça peut nous avoir choqués sur certains faits, je pense qu'il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Et il y en a aussi qui veulent s'acharner. (...) Je pense que parfois, ça fait l'affaire de certains, de 'manger du syndicat'», a ajouté Mme Chabot.

La leader syndicale a néanmoins plaidé que la CSQ était «moins à risque» de voir le crime organisé étendre ses tentacules au sein de son organisation puisque celle-ci représente majoritairement des travailleurs qui oeuvrent dans les services publics, dont près de 130 000 employés du secteur de l'éducation.

Le regroupement sera par conséquent l'un des principaux à devoir composer avec l'épineux dossier du projet de charte des valeurs et de la laïcité défendu par le gouvernement péquiste.

À la mi-décembre, forte de 69 pour cent d'appuis dans ses rangs, la CSQ s'est prononcée en faveur de la mesure législative. L'organisation syndicale a soumis un mémoire à la Commission des institutions de l'Assemblée nationale afin de prendre part aux audiences publiques sur le projet de loi 60, qui auront lieu à compter du 14 janvier.

Louise Chabot perçoit le projet de charte comme une composante fondamentale du «bien commun» et du «vivre ensemble» et souhaite que son aménagement se fasse de façon graduelle.

Elle est néanmoins consciente que les syndicats du milieu de l'enseignement et des services à la petite enfance pourraient être confrontés à des situations où un employé qui refuse de se plier à l'interdiction du port de signes ostentatoires serait menacé de licenciement.

Serait-elle à l'aise d'être à la tête d'une organisation syndicale qui met à la porte des travailleurs qui refusent de se délester des symboles de leur foi?

«Je pense qu'il ne faut pas en arriver là, a-t-elle laissé tomber. Il ne faut pas en arriver à cet espace-là de congédiement. Lorsque nous irons en commission parlementaire, ça va être très important pour nous de voir comment on peut gérer la situation.»

Le rôle d'un syndicat «sera toujours de défendre les membres», mais à «partir du moment où c'est une loi, nul n'est censé ignorer la loi», a poursuivi Mme Chabot.

La leader syndicale a somme toute tenu des propos assez tendres à l'égard du gouvernement de Pauline Marois. Elle a notamment affirmé que le ministre des Finances, Nicolas Marceau, avait fait un pas dans la bonne direction en reportant l'atteinte du déficit zéro.

Il y a toutefois nécessité de réinvestir en santé et en éducation, a indiqué Mme Chabot. L'année 2014 sera notamment le théâtre de négociations dans le secteur de la petite enfance, a-t-elle fait remarquer.

Et s'il n'en tient qu'à la CSQ, l'année 2014 sera aussi et surtout celle de l'offensive; celle de «tous les combats».

Des états généraux sur le syndicalisme réunissant les grandes centrales et d'autres acteurs des mouvements sociaux devraient se tenir au cours des prochains mois, histoire de brosser un portrait de l'état du mouvement à l'échelle nationale.

«On a réussi à maintenir un taux de syndicalisation autour de près de 40 pour cent au Québec. C'est moins vrai dans d'autres provinces canadiennes», a affirmé Mme Chabot.

«Est-ce que le mouvement syndical risque de s'affaiblir? Comment peut-on le renforcer? On ne se met pas la tête dans le sable. On sait qu'on n'a pas toujours la cote, que bien souvent, il faut se défendre du travail qu'on fait», a-t-elle déclaré.

De son côté, le gouvernement conservateur à Ottawa accuse les regroupements de travailleurs de défendre leurs propres intérêts et non ceux de leurs membres.

«Je pense que les centrales sont simplement concernées (par la défense de) leurs intérêts corporatifs. C'est tout ce qui les préoccupe. Nous, on voit toutes les mesures qu'on prend comme étant des mesures qui favorisent l'économie et la création d'emplois», a déclaré lundi Carl Vallée, l'attaché de presse du premier ministre Stephen Harper.

Après la FTQ et la CSQ, ce sera au tour de l'autre grande centrale syndicale québécoise, la Confédération des syndicats nationaux (CSN), de faire le bilan de l'année 2013 et de présenter ses priorités pour l'année qui vient de se mettre en branle. Son président, Jacques Létourneau, a convié les médias à une conférence de presse mardi à 11 h.

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