Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

La session de la petite révolution

Philippe Couillard agit comme le grand timonier, mais il lui manque souvent ce flair ou ce réflexe nationaliste qu'avaient des prédécesseurs comme Robert Bourassa ou Jean Charest.
|
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Le gouvernement Couillard a repris là où celui de Jean Charest a baissé les bras en 2003, déclenchant une petite révolution dans la politique québécoise.

Les électeurs ont voté pour du changement le 7 avril et du changement il y en a eu durant cette courte session parlementaire de 6 semaines. Petit retour en arrière: modification des régimes de retraite des puissants syndicats municipaux (loi 3), récupération d'une partie de la hausse salariale des médecins, abolition des Agences de santé (projet de loi 10), récupération de 300 millions$ dans les budgets des municipalités, fusion annoncée des commissions scolaires, transfert des CLD aux municipalités, obligation pour les entités de l'état de dénombrer leurs employés (projet de loi 15), transformation des Carrefours Jeunesse-Emploi, abolition anticipée de 1150 postes dans la fonction publique, projet de loi pour forcer les médecins à faire plus d'heures (projet de loi 20), introduction de la modulation dans les frais de garderie, présentation d'un mini-budget qui va chercher 600 millions$ de revenus supplémentaires...

Tant au plan législatif que politique, le nouveau gouvernement a bousculé et provoqué, aussi, bien des grincements de dents. L'Assemblée nationale a pourtant ajourné ses travaux sans que le gouvernement ne recoure au traditionnel bâillon de fin de session!

Il profite encore de la poussée que lui a donnée la population en lui donnant une majorité, majorité couplée à un deuxième parti d'opposition, la CAQ, qui partage son analyse sur l'inévitable redressement des finances publiques. Quant au PQ, il est encore en pleine introspection.

Le premier ministre Philippe Couillard n'aime pas le terme «austérité» qui réfère souvent aux coupes brutales dans certains pays européens. C'est une «vue de l'esprit», dit-il. Il est vrai que son administration n'a pas réduit drastiquement le budget de l'État, mais limité sa croissance. Mais elle a donné un sérieux coup de frein qui a des conséquences.

L'ennemi principal de ce gouvernement c'était le scepticisme des électeurs à qui on a promis tant de fois des réformes, avant de plier les genoux devant tous les lobbies. En dressant son bilan, le premier ministre s'est montré inflexible sur un report du déficit zéro, précisant «le gouvernement ne se défilera pas».

On a très bien senti cette semaine l'exaspération des contribuables qui n'ont plus beaucoup de sang à donner.

La mise à jour financière n'avait qu'un objectif: convaincre les Québécois que les ponctions les plus dures ont été faites et que les «vallées verdoyantes» sont à l'horizon.

Au bunker on est convaincu que le mini-budget est la pièce maîtresse qui démontrera que le gouvernement sait où il va.

Au cours des dernières semaines, cette cohésion faisait défaut. Des ministres ont démontré qu'ils n'étaient pas à leur place. On a beaucoup joué dans les structures sans que les résultats ne soient garantis.

La refonte de la carte scolaire est déjà bordélique. En Santé, il faut espérer que le traitement-choc du Dr Gaétan Barrette soit le bon.

Philippe Couillard agit comme le grand timonier, mais il lui manque souvent ce flair ou ce réflexe nationaliste qu'avaient des prédécesseurs comme Robert Bourassa ou Jean Charest.

Il devra vivre avec l'image de celui qui a brisé ses promesses électorales. Toutefois, il demeure le meilleur «vendeur» aux yeux de la population.

Menée par Stéphane Bédard, l'opposition officielle a joué son rôle mais la présence de Pierre Karl Péladeau dans ses rangs a occupé presque tout l'espace médiatique.

Quant à la CAQ de François Legault, elle est condamnée à voir le gouvernement appliquer son programme et redoute l'effet PKP sur son membership.

À la reprise de la session, le défi pour le gouvernement sera de sortir du discours sur l'austérité et de mettre l'accent sur la relance de l'économie.

Ce n'est pas acquis, il reste plus de 1 milliard à récupérer dans la machine et 689 millions$ dans la négociation avec ses 500,000 (environ) employés.

«On va avoir le vent de face», constatait, lucide et fataliste, un conseiller politique.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Les compressions du gouvernement Couillard
Réforme des régimes de retraite(01 of11)
Open Image Modal
Le projet de loi 3 déposé par le ministre Pierre Moreau prévoit une réforme importante des régimes de retraite des employés municipaux. S\'il est adopté, les employés municipaux devront désormais payer 50% de leur cotisation au fond de retraite. Les employés et les retraités devront également participer à renflouer le déficit passé accumulé par les villes. (credit:Patrick Bellerose)
Abolition des agences de la santé(02 of11)
Open Image Modal
Le ministre Gaétan Barrette veut abolir les 18 agences de santé et fusionner les CSSS pour les remplacer par 19 centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS).
Étalement de l'augmentation salariale des médecins(03 of11)
Open Image Modal
Le ministre Gaétan Barrette a réussi à s\'entendre avec les fédérations de médecins sur l\'étalement de leurs hausses salariales. Alors que les médecins devaient initialement recevoir leur hausse de 1,2 milliard$ sur une période de deux ans, l\'étalement se fera plutôt sur une période de huit ans.
Fini les plantes vertes(04 of11)
Open Image Modal
Le gouvernement Couillard a mis fin à l\'achat, la location et l\'entretien des plantes vertes au sein des ministères. Il espère ainsi économiser jusqu\'à 500 000$ par année.
Compressions dans les universités(05 of11)
Open Image Modal
Les universités doivent composer avec un manque à gagner de 172 millions$. En conséquence, certaines institutions prévoient abolir des charges de cours.
Compressions dans les écoles(06 of11)
Open Image Modal
Compressions dans l\'aide aux devoirs ou l\'aide alimentaire, les rumeurs sont nombreuses. Les commissions scolaires doivent trouver le moyen d\'appliquer les compressions exigées sans couper dans les services aux élèves, a répété le ministre de l\'Éducation, Yves Bolduc.
Fermeture des conservatoires en région(07 of11)
Open Image Modal
Le ministère de la Culture et des Communications pourrait fermer les conservatoires en région? L\'idée a flotté dans les médias pendant plusieurs jours avant que la ministre Hélène David ne la rejette catégoriquement.
Le MRI transformé en secrétariat(08 of11)
Open Image Modal
Le ministère des Relations internationales pourrait être rétrogradé au niveau de simple secrétariat, rapportait le quotidien Le Devoir au début du mois de septembre. Ni le premier ministre, ni la ministre des Relations internationales, Christine St-Pierre, n\'ont démenti les informations.
Modulation des tarifs des CPE(09 of11)
Open Image Modal
Le premier ministre Philippe Couillard a laissé la porte ouverte à une modulation des tarifs des garderies, présentement à 7$. À l\'avenir, le coût pourrait être modulé en fonction des revenus, probablement au moment de remplir le rapport d\'impôts.
Réduction des congés parentaux(10 of11)
Open Image Modal
Le gouvernement pourrait revoir la durée des congés parentaux, actuellement de douze mois, de même que le pourcentage du salaire qui est versé durant cette période. Le premier ministre Couillard a refusé de confirmer les informations publiées par le Journal de Québec, mais a précisé que le Régime québécois d’assurance parentale est «très généreux».
Coupes à l'aide sociale(11 of11)
Open Image Modal
D\'autres reportages affirment que le gouvernement Couillard a mis de côté l\'idée de couper dans l\'assurance parentale pour plutôt couper dans l\'aide sociale. Le gouvernement espère ainsi aller chercher 211 millions$ en 2015-2016. Ces compressions incluraient des mises à pied au ministère et une révision du mandat des Carrefours Jeunesse-Emploi.

Open Image Modal
Open Image Modal
-- Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.