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La végé-intimidation II

À la suite du survol des commentaires reçus, j'ai compris que mon dernier billet était quelque peu malhabile.
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Il y a quelques semaines, un de mes textes titré «La végé-intimidation» était publié sur l'Anticønførmiste et sur le Huffington Post Québec. Une réflexion qui se penchait sur la radicalité du mouvement de la protection des animaux, en particulier sur celle colportée par les sous-mouvements reliés à la négation de se nourrir de viande.

Un nouveau culte

Après lecture des nombreux commentaires reçus, j'ai fait le constat que ma dénonciation de l'inflexibilité du discours proanimal était bien fondée. Puisqu'elle existe bel et bien chez une bonne partie de ses membres. Plusieurs arborent le costume du missionnaire, ils doivent imposer la «bonne nouvelle» quoiqu'il en coûte. De nouveaux curés débarqués pour éduquer les insignifiants «sauvages». Tout ça au nom de «l'Amour», de la «Paix universelle». Dans cette nouvelle religion, l'homme est intrinsèquement méchant, et la bête est remplie de grâce et de bonté (on le sait, souvent dans les religions l'homme est mauvais et mérite d'être puni). C'est blanc ou noir, il n'y a pas de place au débat. Puisque Dieu est bon, qu'il s'appelle Allah ou Simba!

On trouve ici le moteur de cette radicalisation: puisque les animaux (lire tous les êtres sentients existants) sont les égaux des hommes, que les hommes causent beaucoup plus d'atrocités (crises environnementales, génocides, manipulations des masses, etc.) que les animaux, les hommes sont vilains et les animaux sont gentils.

En établissement ce fondement on vient de distinguer le bien et le mal. Ne reste plus qu'à partir en croisade.

Le hic dans cette construction idéologique, c'est d'abord qu'elle oppose les «mauvaises actions» humaines sans bien prendre compte des «bonnes actions» du genre humain, et aussi qu'elle compare des êtres qui détiennent une capacité d'agir (bonne ou mauvaise) bien supérieure sur leur environnement à des êtres qui ont très peu de pouvoir relativement aux premiers.

En clair, il serait plus sage de juger de la bonté des girafes par rapport à celle des hommes la journée où elles détiendront des capacités semblables à faire le bien et le mal. D'ici là, cessons de mélanger les pommes et les poires, freinons les excités et rassoyons-nous à la table des débats!

La possibilité de débattre

Il est important de souligner que le mouvement proanimal n'est pas l'exclusivité des enragés. À la suite du survol des autres commentaires (ceux sortis des têtes plus performantes) et de la pertinente réponse de Virginie Simoneau, j'ai compris que mon dernier billet était quelque peu malhabile. Puisqu'il ne répondait pas clairement à la question centrale: pourquoi les animaux ne méritent pas les mêmes droits que les hommes? Je tenterais donc de me rattraper ici.

Le non sens législatif

Le fondement des réclamations de la mouvance proanimale est que tous les êtres sentients (tous ceux qui ressentent la douleur) doivent être reconnus comme étant égaux à l'homme et donc obtenir les mêmes droits et protections. Car, comme ils ressentent les choses, il est égoïste de les faire souffrir pour notre propre intérêt. Nous verrons un peu plus loin que poser ainsi le critère d'accès aux droits, c'est édifier une notion législative essentiellement asymétrique, donc insoutenable. Une tour Eiffel en plein sable mouvant!

Les règles qui encadrent nos vies actuellement, qu'elles soient enchâssées dans nos constitutions, dans nos coutumes ou autres, sont presque exclusivement humaines (exception faite des règles naturelles). Les droits et libertés qui nous sont donnés sont une construction sociale, une entente entre des êtres ayant obtenu une conscience d'eux même assez grande pour les créer. On a souvent tendance à l'oublier puisque notre monde semble aller de soi, être naturel. Mais notre réalité porte nos empreintes.

La nature ne pose que très peu de règles. En fait, elle nous oblige à répondre à nos besoins de base (ceux que l'on trouve au seuil de la pyramide de Maslow) pour survivre. C'est simple, c'est ça la loi de la jungle: vivre, peu importe les moyens, puisqu'il n'existe aucune autre conséquence à ses actions que celle qu'elles ont sur nos besoins de base. Si demain l'entièreté des règles humaines tombait, qui vous jugerait pour meurtre, viol, vol, nécrophilie, cannibalisme? Le p'tit Jésus? Non... puisqu'il est, lui aussi, une construction de l'homme!

Le seul critère acceptable pour donner des droits et des libertés à un être ne doit pas être la sentience, mais bien la capacité à assumer la contrepartie du contrat (les devoirs). Toute personne (dans un cadre juste) doit conserver ses droits et libertés tant qu'elle est en mesure de respecter celle des autres. C'est pourquoi on emprisonne, réprime, exécute. Les membres de notre espèce qui ne respectent pas leur part du contrat se voient soutirer leurs droits et libertés. C'est l'équilibre qui permet l'existence du contrat social. Qu'on pense à celui de Locke [1], de Hobbes [2], de Rousseau [3]. Dans cette optique, est-ce raisonnable d'offrir des droits et libertés à des êtres qui n'ont pas les capacités de respecter leurs contrats?

L'exception et non la norme

On soulèvera sûrement cette question: «mais pourquoi protéger les enfants, les handicapés mentaux et les animaux de compagnies alors qu'ils ne peuvent remplir leurs contrats?» D'abord, puisqu'ils ont des tuteurs qui prennent en charge leurs responsabilités du contrat. Pour les enfants, c'est acceptable puisqu'ils se dirigent vers une majorité qui leur permettra de remplir leurs devoirs. C'est donc une incapacité temporaire.

Pour les handicapés, c'est acceptable puisqu'ils devraient avoir normalement les capacités de respecter le contrat et qu'on travaille actuellement à leur redonner. C'est donc ici une incapacité à plus long terme.

Pour les animaux de compagnie, il s'agit d'une liberté qui découle entièrement de la responsabilité de leurs propriétaires. En cas de rupture de contrat (par exemple un chien qui attaquerait un enfant), l'animal est exécuté, le propriétaire peut être poursuivi et voir ses droits et libertés être minimisés à cause de son animal.

La seule façon d'intégrer des êtres sentients dans notre État de droit serait donc qu'il soit possédé et parrainé par quelqu'un qui possède l'intelligence de remplir les conditions du contrat. Il est aussi important de comprendre qu'il s'agit ici d'exception. En cas de dons de droits et libertés aux animaux, il s'agirait alors de norme, une norme insensée.

Au final, manger de la viande est un choix personnel. Ce dernier dépend simplement de l'amour que le décideur porte aux animaux. C'est un choix émotionnel, basé sur des valeurs et non sur une quelconque vérité transcendantale. Donc à tous ceux qui désirent partir en guerre ouverte contre les omnivores, vous feriez mieux de soutirer vos habits de totalitaristes arriérés et devriez plutôt vous louer quelques kiosques dans des espaces fréquentés pour vendre vos préférences à vos semblables afin de sauver vos dissemblables.

[1] LOCKE, John, Traité du gouvernement civil, Paris, Flammarion, 1984.

[2] HOBBES, Thomas, Léviathan, France, Édition Gallimard, 2000.

[3] ROUSSEAU, Jean-Jacques, Du contrat social, Paris, Librairie générale française, 1996.

Ce billet de blogue a été précédemment publié sur l'Anticønførmiste

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