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Le bouton de panique s'appelle encore Québec solidaire

Ce billet de blogue est une réaction à celui de Steve Fortin intitulédans lequel il accuse encore le parti orange de tous les maux politiques du Québec, et cela en raison d'une défaite dans une partielle qui a battu des records d'indifférence.
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Ce billet de blogue est une réaction à celui de Steve Fortin intitulé Québec solidaire, les deux pieds dans le marais... dans lequel il accuse encore le parti orange de tous les maux politiques du Québec, et cela en raison d'une défaite dans une partielle qui a battu des records d'indifférence.

Steve, ce sont les péquistes qui ont divisé le vote eux-mêmes dans St-Henri Ste-Anne, entre ceux qui ont voté et ceux qui sont restés chez eux. En effet, 8 255 personnes avaient voté pour la candidate péquiste dans cette circonscription en 2014 et seulement 4 119 se sont déplacés le 9 novembre dernier. La candidate libérale Dominique Anglade, récoltant 5 325 voix, n'aurait pas fait le poids si tous les moussaillons du vaisseau mère péquiste s'étaient présentés à l'urne lundi. Et ce qui t'a indigné le plus ensuite, c'est que des membres de Québec solidaire aillent festoyer leurs appuis qui grandissent? Les appuis de QS ont doublé parce qu'ils ont été plus nombreux en proportion à aller voter entre avril 2014 et lundi dernier. Si les péquistes avaient eu la même fidélité que les solidaires avec près de 75 % (contre 50 %) du vote de 2014 qui s'est renouvelé lundi soir, le Parti québécois l'aurait facilement emporté, fin de l'histoire.

Tu écris:

Sur la planète « solidaire », le seul élan qui compte, c'est le sien. Quand on fait le décompte des appuis de QS sur l'ensemble des 125 circonscriptions du Québec, on remarque que cette gauche-là est très marginale. [...] Sur la planète « solidaire », on vise un quatrième, un cinquième député non pas en attaquant le gouvernement Couillard - ô quelques flèches parfois pour la forme bien sûr - mais en se réjouissant des échecs du PQ et en attaquant des « alliés indépendantistes ».

Je suis gêné d'écrire cette comparaison, mais on est rendu là; est-ce que les Flyers de Philadelphie s'excusent quand ils battent les Canadiens de Montréal? Est-ce qu'une majorité de péquistes aurait été déçue de voir Amir Khadir ou Françoise David perdre aux dernières élections? J'en doute fortement.

On ne joue pas dans la même équipe, j'espère que des gens comme toi vont finalement le réaliser après tout ce temps. On voterait bien oui dans un référendum, c'est la seule et unique chose que nous avons en commun. De plus, je te trouve très courageux de t'aventurer sur le terrain des « alliés indépendantistes » et du qui pisse le plus loin dans ce domaine. Vous ne cessez d'accuser les partisans de QS d'être des faux indépendantistes tout en exigeant qu'ils soient des alliés de votre propre fausse cause. Que feras-tu en 2018 si le PQ range son option du référendum jusqu'à l'élection de 2022, ce qui pourrait signifier aucun référendum avant 2024? C'est bien ça qui est le plus drôle et le plus ironique avec la réaction des péquistes aigris: vous ne savez toujours pas ce que vous allez faire en 2018! Commencez donc par forcer le PQ à ne plus avoir peur de son propre article 1, et vous reviendrez ensuite faire des leçons aux autres.

Tu mentionnes également que Québec solidaire aura « peut-être, sait-on jamais, un quatrième député en 2018 ». Peut-être effectivement, et si c'est le cas, je parierais sur Alexandre Leduc qui en sera à son troisième essai dans un comté où le parti progresse sans cesse depuis 2008. Si la tendance se maintient, ce sera le tour de Québec solidaire en 2018 dans Hochelaga-Maisoneuve. Voici ce qu'Alexandre Leduc disait le 24 mars 2014:

J'espère Steve que tu es bien découragé, parce que c'est la réalité, et c'est dans ton intérêt à toi et aux péquistes de le comprendre dans les plus brefs délais.

Un élément qui ressort partout dans ton texte, c'est à quel point le Parti québécois est différent du Parti libéral du Québec en soulignant la chance que nous ratons de tous défaire le projet libéral. Tu écris en parlant du chef péquiste :

Péladeau le politicien en a surpris plus d'un par son aplomb à défendre ses convictions indépendantistes d'une part, mais aussi par ses attaques incisives contre le PLQ, contre le premier ministre Couillard, mais de façon encore plus savoureuse en s'attaquant à l'élite libérale fédéraliste du Québec qui fait tout pour rendre pérenne le règne du PLQ.

On ne voit pas la même actualité, je crois. Quand les libéraux ont donné le milliard à Bombardier, j'ai entendu celui que tu encenses dire qu'il aurait préféré acheter des actions à 1,50 $ dans une compagnie largement soupçonnée d'évasion fiscale. Son idée est même pire que l'affreux projet libéral. Et il n'en a pas surpris plus d'un chez les solidaires en adoptant une telle approche. C'est vers lui que tu demandes aux solidaires de se tourner en sabordant leur parti? Tu vis sur la planète péquiste, l'endroit où le même tacot bleu vaut de l'or comparé au tacot rouge. Je te partage également ce petit statut de Marc-André Cyr qui résume ce que tu ne veux pas voir, ou qui ne te dérange pas :

Ensuite, tu écris que le « plus frustrant, c'est que chez Québec solidaire, il y a Amir Khadir qui sait, lui aussi, porter des coups incisifs à cette élite ». Quelle mauvaise foi péquiste ici. Où es-tu quand Amir fait ses déclarations quotidiennes, qui sont à 90 % des attaques contre le système en général, l'élite, le PLQ et le docteur Barette en particulier?

Peut-être que moi aussi je n'ai pas eu le temps d'écouter ou de lire tout ce que le chef péquiste a dit. Si j'ai raté les bouts où Pierre Karl Péladeau dénonce les paradis fiscaux, les grandes corporations et le pouvoir des banques comme le fait régulièrement Amir Khadir depuis des années, ne te gêne pas pour m'envoyer les liens!

Je ne les recopierai pas au complet, mais est-ce que tu réalises le nombre de contradictions qu'il y a dans les deux derniers paragraphes avec le reste de ton texte et l'idéologie des siamois péquistes-bloquistes en général?

1. Tu demandes toi-même le vote stratégique des solidaires pour battre les libéraux au Québec, mais tu leur tombes dessus pour avoir tenté la même chose au Canada, selon tes dires. Es-tu en train de nous expliquer qu'on devrait toujours s'entêter à voter pour le même parti? Mon choix est déjà fait pour 2018, mais peut-être que pour d'autres non. C'est une curieuse façon de nous ramener dans le droit chemin péquiste.

2. Tu ridiculises ce geste, tout en ayant pris soin de mentionner précédemment dans ton texte que nous sommes peu nombreux. C'est vrai, alors le poids des électeurs de Québec solidaire dans une élection fédérale d'un océan à l'autre est négligeable.

3. Québec solidaire s'isole comme « une secte », selon toi. Pourtant, dans le même texte, tu mentionnes notre ouverture naïve à voter pour n'importe quoi dans le but de défaire « l'infâme Harper ».

4. Parlons-en de l'infâme Harper. Oui, il était infâme et il reste seulement des gens comme toi et une partie de la ville de Québec qui ne l'a pas encore réalisé. Qui est train de s'isoler à vouloir perpétuer une mauvaise stratégie? Le Bloc ne peut même plus parler au nom des indépendantistes, ne récoltant même pas 50 % des appuis chez ceux qui cocheraient Oui dans l'isoloir quand viendra le grand soir péquiste. S'entêter à démoniser Justin Trudeau, ou même Philippe Couillard en essayant immédiatement de les rendre pire que les 10 ans d'Harper, montre ton incompréhension de ce que les conservateurs ont fait ces 10 dernières années, de ce qui s'est passé le 19 octobre dernier et de ce qui s'est produit déjà depuis quelques semaines.

5. Cette comparaison douteuse avec ce que les solidaires font dans les différentes élections démontre aussi ton incompréhension de Québec solidaire, ou du Bloc. Ce n'est pas parce que les deux partis sont petits et indépendantistes que la situation se compare. Quand Québec solidaire essayera d'obtenir des votes avec des publicités faisant l'amalgame entre des pipelines au futur incertain et le niqab durant les assermentations citoyennes d'un pays qui n'est pas censé être le nôtre, crois-moi, je n'encouragerai plus ce parti.

En attendant, avec la merveilleuse idée de Pharma-Québec, la lutte à l'évasion fiscale, un discours qui contrebalance celui des grandes corporations et un projet à long terme de sortie du pétrole, Québec solidaire justifie sa présence nécessaire dans ce paysage politique beige du Québec où 90 % des gens encouragent des partis politiques prônant le néolibéralisme à différents degrés.

Si c'est ça avoir les deux pieds dans le marécage, je te considère déjà enfoncé jusqu'au cou. Et à ce que je vois, tu ne demandes qu'à continuer de t'enfoncer la tête baissée.

Je termine en te rappelant ce sondage de juin 2010, qui provient d'une époque où Québec solidaire ne divisait pas encore le vote indépendantiste.

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