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Le camp souverainiste est devant un «champ de ruines», estime Jacques Parizeau

Le camp souverainiste est devant un «champ de ruines», croit Parizeau
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CP

Exclusif - L'ancien premier ministre du Québec Jacques Parizeau dénonce le flou référendaire et la « dérive » du Parti québécois. M. Parizeau lance une série de grenades dans un discours enregistré, obtenu par Radio-Canada, qui sera prononcé lors de l'événement « destiNation » qu'organisent ce week-end à Montréal le Conseil de la souveraineté du Québec et le Nouveau Mouvement pour le Québec.

Dans son discours, M. Parizeau estime que les souverainistes sont devant un « champ de ruines ». Mais l'ex-chef péquiste propose aussi des pistes de solutions pour renouveler le discours indépendantiste, convaincre la population et raviver la flamme militante.

Des flèches à l'endroit de certains candidats à la direction du PQ

Il égrène des critiques à peine voilées à l'endroit de certains candidats à la direction du PQ. Selon lui, les souverainistes doivent s'afficher clairement. « Ça n'a pas l'air si évident que ça, surtout à la lumière de ce qui se dit ces jours-ci », lance-t-il.

Parlant des théories qui se multiplient quant à la date d'un éventuel référendum, il estime que le débat est « ridicule ». Sans faire clairement référence à la dernière campagne électorale, il dénonce le manque de clarté. « On ne peut pas nager indéfiniment dans l'ambiguïté », note-t-il. Entretenir le flou avant le déclenchement d'un scrutin serait aussi une grave erreur, pense M. Parizeau.

Il estime anormal de dire aux électeurs : « on n'est pas trop certains des prochaines étapes sauf qu'on ne fera pas de référendum avant une date aussi reculée que possible ». Il affirme qu'avec cette approche, « on finit par passer pour des hypocrites ». Pour lui, il faut clairement dire aux électeurs que l'élection d'un parti indépendantiste déclencherait un processus référendaire.

« Dérive complète » du PQ

Aux yeux de Jacques Parizeau, depuis quelques années, « la dérive est complète » au Parti québécois. Il fait remarquer que les organisations régionales sont devenues des « machines à ramasser de l'argent », et la participation des membres ne serait simplement pas assez importante.

Il faut « que ce parti redevienne la propriété des membres », indique l'ancien premier ministre. « Il faut le respect des membres, le respect des débats et des conflits qui apparaissent », dit-il.

On ne peut pas, croit Jacques Parizeau, considérer les membres comme « de la main-d'œuvre pour coller des enveloppes ou lancer des messages sur les médias sociaux ». « Notre chance est dans l'harmonie », souligne-t-il, tout en souhaitant éviter « un certain éparpillement des votes ».

L'avenir passerait donc, d'après lui, par un PQ « réorganisé », un parti « du monde ordinaire ».

Des solutions pour relancer la ferveur indépendantiste

Jacques Parizeau présentera dans son discours ses solutions pour relancer la ferveur indépendantiste. « Sur quelles bases on va reconstruire? » s'interroge-t-il. L'ex-premier ministre mettra de l'avant des arguments pour convaincre de la nécessité de l'indépendance.

Il pense que les indépendantistes doivent réapprendre à gagner. « Il faut qu'on redonne l'image, comme on dit en anglais, de winners. À l'heure actuelle, toujours en anglais, on est des losers dans l'esprit des gens ».

Le rassemblement citoyen de cette fin de semaine réunira aussi d'autres indépendantistes, comme l'ancien premier ministre Bernard Landry, Martine Desjardins, ex-leader étudiante et ex-candidate péquiste, et Catherine Dorion, ex-candidate d'Option nationale.

Les désirs d'indépendance dans le monde
Catalogne(01 of06)
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Rattachée à l\'Espagne depuis 1714 et peuplée de 7,2 millions d\'habitants, c\'est l\'une des 17 régions autonomes d\'Espagne. Elle est en proie à une forte poussée indépendantiste depuis plus d\'un an, sous l\'effet notamment de la crise économique. Le président de région, Artur Mas, a annoncé jeudi un référendum sur l\'indépendance pour le 9 novembre 2014, suscitant la colère de Madrid. Selon un récent sondage, 48,5% des personnes interrogées se disent en faveur de l\'indépendance. (credit:Getty)
Pays Basque(02 of06)
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La tension indépendantiste s\'y est récemment apaisée depuis que le mouvement Herri Batasuna, branche politique de l\'ETA, a annoncé sa dissolution en janvier 2013. Ce groupe séparatiste, classé organisation terroriste par les Etats-Unis et l\'UE, considéré comme responsable de la mort de 829 personnes en 40 ans de violences, avait lui même annoncé en octobre 2011 l\'arrêt de son action armée. Il refuse cependant de déposer les armes et dénonce le refus de l\'Espagne et de la France de négocier le sort des quelque 600 de ses membres détenus dans les prisons des deux pays. (credit:Getty)
Corse(03 of06)
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La seule collectivité en France à disposer d\'un statut particulier qui lui confère davantage de pouvoirs. Les indépendantistes ont revendiqué des dizaines d\'attentats en 2012 dans l\'île, et le ministre de l\'Intérieur Manuel Valls a réaffirmé récemment la \"détermination du gouvernement lutter contre cette dérive mafieuse\". Une des principales revendications des indépendantistes est que le corse devienne une langue officielle au même titre que le français. (credit:AFP)
Flandre(04 of06)
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Les indépendantistes flamands, avec la Nouvelle alliance flamande (N-VA), ont gagné les élections municipales en octobre 2012. La victoire à Anvers de leur chef, Bart De Wever, reflète le mécontentement traditionnel des Flamands qui estiment que leur riche région subventionne la Belgique francophone (4,5 millions d\'habitants). Ils demandent le remplacement de l\'État fédéral belge (Flandre, Wallonie francophone et la capitale, Bruxelles, bilingue), par une confédération, comme un premier pas vers une éventuelle indépendance de l\'État flamand. (credit:AFP)
Tibet(05 of06)
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Le gouvernement tibétain en exil considère la présence chinoise comme une occupation étrangère ayant débuté lors de ce qu\'il appelle l\'invasion de 1950-1951. Depuis 1979, le 14e Dalaï Lama ne demande plus l\'indépendance, mais une autonomie réelle pour l\'ensemble des régions de population tibétaine. Mais pour la Chine, le niveau d\'autonomie réclamé par le Dalaï Lama signifie l\'indépendance du Tibet. (credit:Alamy)
Québec(06 of06)
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L\'histoire du Québec a été marquée par différents mouvements nationalistes. La création de partis souverainistes dans les années 60, dont celle du Parti québécois en 1968, a remis la question de l\'indépendance sur le devant de la scène politique. Question qui a été soumise à la population à deux reprises lors des référendums de 1980 et 1995. (credit:Getty)
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