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Le candidat à la direction du PQ Pierre Céré inquiet pour l'avenir du parti

Pierre Céré s'inquiète de l'avenir du PQ
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Radio-Canada

À moins de deux semaines de l'élection du prochain chef du Parti québécois (PQ), le candidat Pierre Céré s'inquiète pour l'avenir de sa formation politique. Dans une entrevue aux Coulisses du pouvoir, il affirme que les militants sont à la recherche d'un sauveur et que la course n'a pas permis de tenir les débats qui s'imposaient pour renouveler le parti.

Un texte de Mylène Crête

« Est-ce que Pierre Karl Péladeau est en train de s'acheter un parti, demande-t-il en reprenant la question qu'il avait ouvertement posée en début de course. Je vois des symptômes de convergence qui s'élargissent vers un parti politique qui est le mien. Suis-je inquiet ? Oui. »

Pierre Karl Péladeau, considéré comme le meneur de cette course, est l'actionnaire de contrôle de l'empire médiatique Québecor. Une situation qui teinte le débat public, selon Pierre Céré, même si son rival a promis de placer ses actions dans une fiducie sans droit de regard advenant qu'il soit élu chef du PQ.

« On voit toutes ces questions-là envahir l'espace public et politique au PQ et c'est ça qui soulève des questions. »

Pierre Céré, candidat à la direction du PQ

Pierre Céré cite en exemple la sortie récente de la productrice Julie Snyder, conjointe de Pierre Karl Péladeau, qui juge sexiste et discriminatoire la modification des critères d'admissibilité de crédits d'impôt destinés à la production d'émission de télévision. Ces changements menaceraient la survie de son entreprise, Productions J. « Je n'ai jamais vu ça dans l'histoire du PQ que des histoires d'affaires qui relèvent du candidat ou de sa conjointe viennent entacher comme ça le débat politique, dit-il. Il y a quelque chose de dérangeant. »

Pierre Céré n'est pas le seul à avoir fait connaître ses inquiétudes sur cette question. Depuis le début de la course à la direction du PQ, plusieurs voix se sont élevées dont celle du député et ex-candidat Jean-François Lisée. L'automne dernier, une motion a été adoptée à l'Assemblée nationale pour interdire à un député de contrôler une entreprise de presse.

« Il devrait y avoir des coupe-feu, ajoute-t-il. C'est ça toute la problématique qui est soulevée et c'est ça que M. Péladeau doit comprendre. Ça presse, je pense, de trouver des solutions. »

Se rendra-t-il au fil d'arrivée ?

Seul candidat à ne pas être député, Pierre Céré s'est lancé dans la course pour provoquer le débat au sein du parti. Prise de contrôle de l'exploitation des ressources naturelles, réduction du temps de travail pour favoriser la conciliation travail-famille, congé payé de quatre semaines : il propose de faire du Québec une « Nouvelle Norvège » avec des politiques sociales-démocrates.

Toutefois, ses moyens financiers sont limités. Il peine à accumuler les derniers 10 000 $ qu'il doit remettre pour officialiser sa candidature. C'est pourquoi il compte solliciter un appui financier lors des deux derniers débats qui se tiendront les 3 et 7 mai. « À tous les jours, on reçoit des contributions, explique-t-il. Nos dépenses sont couvertes, mais on est dans la même situation qu'au mois de janvier. Il faut aller chercher le 10 000 $. J'ai confiance qu'on va y arriver, puis que le 12 on va arriver avec notre chèque à la grande surprise de bien des gens. »

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Chefferie du PQ: leurs positions sur la charte et la souveraineté
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Pierre Karl Péladeau souhaite que la charte s'applique aux personnes en position d'autorité - tel que les policiers, les juges et les procureurs et les gardiens de prison - ainsi qu'aux enseignants.
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Alexandre Cloutier propose d'interdire les signes religieux uniquement aux employés de l'État qui sont en situation d'autorité (policier, juges, gardiens de prison), ainsi qu'aux enseignants. Il rejette l'idée d'une clause grand-père, qui permettrait aux employés déjà en poste de continuer à porter un signe religieux. (credit:PC)
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Martine Ouellet déposera éventuellement sa proposition pour encadrer la laïcité de l'État. Mais la députée de Vachon a déjà annoncé qu'elle entendait se concentrer sur les éléments qui ont fait consensus lors du débat de l'an dernier, dont l'égalité homme femme. Par ailleurs, la députée péquiste a affirmé qu'un Québec souverain serait plus à même de promouvoir l'égalité des sexes et la neutralité de l'État puisqu'il ne serait plus soumis au multiculturalisme canadien.
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Pierre Céré estime qu'un gouvernement péquiste devrait appliquer les recommandations du rapport Bouchard-Taylor, qui limitait l'interdiction de signes religieux aux personnes en position d'autorité, soit les policiers, juges et gardiens de prison.
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Un gouvernement Cloutier préparerait dès sa première année un vaste document pour répondre aux questions des citoyens sur la souveraineté. Ensuite, un million de Québécois devront signer un registre afin d'enclencher le processus menant au référendum. Si le PQ dirigé par Alexandre Cloutier est porté au pouvoir en 2018, le prochain référendum sur la souveraineté aura donc lieu en 2021 et le Québec déclarerait son indépendance l'année suivante. (credit:PC)
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Martine Ouellet se place elle-même dans le camp des «pressés» au sujet de la souveraineté. Si elle devient première ministre, elle tiendra un référendum sur la souveraineté du Québec dans un premier mandat.
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Pierre Karl Péladeau répète sur toutes les tribunes qu'il s'est lancé en politique pour «faire du Québec, un pays», mais il n'a pas encore proposé de plan concret ni d'échéancier. (credit:PC)
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Dès son élection, un gouvernement dirigé par Pierre Céré entamerait des négociations avec le Canada afin de définir un «nouveau partage des pouvoirs et des responsabilités entre nos deux nations». «En cas d’absence ou d’échec, un gouvernement du Parti québécois appellera à un référendum.»

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