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Le gouvernement a besoin de lunettes et d'une calculatrice

En privatisant les sociétés d'État, nous ne serons plus obligés de nous serrer la ceinture, car on n'aura tout simplement plus de ceinture.
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Il va sans dire, le gouvernement de Philippe Couillard ne finit plus de nous faire rager; si je n'étais pas déjà chauve, je le serais devenu à force de m'arracher les cheveux devant tant de décisions inconséquentes.

Après les mesures d'austérité, le saccage des régions, le favoritisme à l'égard des pétrolières, le doigt d'honneur aux étudiants, la destruction du domaine de la santé, l'adoption de projets de loi à coup de bâillon, les subventions aux ti-z'amis (pensons à Canadian Royalties, les écoles privées juives, et j'en passe), les hausses des tarifs dans les CHSLD et dans les CPE tout en y diminuant les services, voilà que notre gouvernement de droit divin songe maintenant à privatiser nos vaches à lait. Ayoye!

Bien sûr, les libéraux ont le beau jeu de se cacher derrière la Commission de révision permanente des programmes, pilotée par la très objective Lucienne Robillard, mais la réalité demeure que les orientations gouvernementales sont tout simplement scandaleuses, pour ne pas dire sinistres.

On mentionne, le caquet bas, que nos sociétés d'État, comme la SAQ et les casinos de Loto-Québec, pourraient faire l'objet d'une privatisation. C'est Éric Duhaime qui va être content! Fini les road trips en Ontario... On indique toutefois, par la même occasion, que la dénationalisation d'Hydro-Québec n'est pas dans les cartons. Ah non? Pourtant, pas plus tard que l'an passé, Philippe Couillard, ce grand manitou du double discours, jugeait que la privatisation, même partielle, de notre société hydro-électrique constituait une solution intéressante pour sauver de l'argent. Ah bon... je croyais pourtant que l'Hydro nous enrichissait collectivement...

Vous savez quoi? J'ai cette étrange impression de déjà vu, j'ai cette sensation de revivre, comme un cauchemar, le scénario de 2014, mettant en vedette le rapport Godbout-Montmarquette sur l'état des Finances publiques du Québec. D'ailleurs, après avoir dilapidé une somme considérable pour ce rapport biaisé, voilà que le gouvernement libéral, le même qui tente par tous les moyens de faire des économies de bouts de chandelles, octroie un important cachet à Lucienne Robillard et ses collègues pour venir, grosso modo, nous raconter la même histoire. Passionnant!

Ainsi, en ces temps d'austérité, si ce n'est pas lancer l'argent par les fenêtres pour graisser la «pa-patte» des amis, je ne sais honnêtement pas ce que c'est! Mais bon, on savait d'ores et déjà que l'austérité du plan libéral ne s'appliquait pas... aux libéraux.

Pour revenir à la privatisation, ce que je ne saisis pas pleinement, c'est que toutes les sociétés d'État visées par le gouvernement sont rentables; en fait, elles sont des sources considérables de revenus pour le gouvernement et pour nous tous. Or, on nous dira, austérité oblige, qu'il est important de réduire les dépenses afin d'atteindre l'équilibre budgétaire... (bruit de fantôme). Je veux bien, mais... couper dans la colonne des revenus? Je ne suis pas économiste, pas plus que je ne suis comptable, mais il me semble logique de croire qu'en amputant les revenus des plus importantes vaches à lait du gouvernement québécois, on va se retrouver collectivement dans le rouge, et ce très rapidement. Par exemple, on sait que Loto-Québec a versé au gouvernement, pour l'année 2014, un dividende supérieur à un milliard de dollars. Mille millions!

Et on veut nous faire gober que la privatisation d'un tel joyau est une bonne idée pour atteindre le déficit zéro... Heuuu, allo? En privatisant ces sociétés d'État, nous ne serons plus obligés de nous serrer la ceinture, car on n'aura tout simplement plus de ceinture! La dépossession tranquille dites-vous?

Je parlais précédemment des économies de bouts de chandelles comme couper les CRÉ, les CLD, et bien d'autres... Est-ce qu'il y a quelqu'un qui veut m'expliquer pourquoi le gouvernement ne s'attaque pas aux problèmes structurels comme l'évasion fiscale, les profits bancaires, les surplus des grandes entreprises, les redevances, etc.? Je vais m'exprimer plus clairement: coudonc, y'as-tu juste moué qui ne comprends pas?!

En somme, dans un récent article sur le Huffington Post, je me demandais justement où le gouvernement, une fois l'open house amorcé, allait s'arrêter... J'ai enfin ma réponse. L'objectif est clairement de privatiser pour enrichir toujours et encore les plus riches.

Cette fois, je dis non. Il faut renverser cette tendance destructrice pour revenir à l'idéal de la nationalisation de nos ressources. C'est de cette façon uniquement que nous pourrons garantir l'enrichissement collectif.

Au moment où je vous écris, pendant que le gouvernement libéral est à vendre, les grands bâtisseurs de notre société, comme Jean Lesage et René Lévesque, doivent définitivement être en train de se retourner dans leur tombe.

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11 controverses du gouvernement Couillard
L'affaire Bolduc(01 of12)
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Alors qu\'il était député de l\'opposition, le docteur Yves Bolduc a reçu une prime de 215 000$ pour prendre en charge des patients pendant une période minimale de douze mois. Avec la défaite du gouvernement Marois, et son retour à un poste de ministre, Yves Bolduc a dû abandonner une partie de ses patients avant la fin du contrat. La prime, créée lors de son passage comme ministre de la Santé, visait à inciter les médecins à prendre en charge des patients sur une liste d\'attente pour une période minimale de douze mois. De nombreux critiques ont souligné que le docteur Bolduc n\'aurait pas dû prendre en charge ces patients, sachant que le gouvernement minoritaire de Pauline Marois pouvait tomber à tout moment. D\'autres ont également sourcillé en apprenant qu\'Yves Bolduc conciliait un travail de député et les responsabilités de médecin. Après deux semaines de controverse, le ministre Bolduc a accepté de rembourser la moitié des sommes perçues en trop, tel que réclamé par la RAMQ, en plus d\'offrir l\'autre moitié à des organismes de charité. (credit:PC)
L'affaire Lisée(02 of12)
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L\'opposition y a vu une tentative de diversion pour faire oublier l\'affaire Bolduc. La ministre des Relations internationales, Christine St-Pierre, a soulevé des doutes sur le nombre de passages en France de son prédécesseur, Jean-François Lisée. Ce dernier a prolongé des missions ministérielles dans l\'Hexagone pour passer du temps avec sa conjointe et ses enfants. Christine St-Pierre s\'est alors interrogée publiquement, et sans preuves, sur les coûts engendrés par les contribuables. Vexé, Jean-François Lisée a rétorqué qu\'il a payé tous les frais supplémentaires. Le député de Rosemont a alors enjoint à la ministre de s\'excuser publiquement, faute de quoi il intenterait une poursuite en diffamation. Christine St-Pierre s\'est exécutée le lendemain, mettant un terme à la controverse. \n (credit:PC)
L'affaire Bolduc, prise 2(03 of12)
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Après avoir plongé son gouvernement dans l\'embarras avec l\'histoire des primes pour son travail de médecin, le ministre de l\'Éducation Yves Bolduc a fait parler de lui pour une déclaration malheureuse. Alors que les commissions scolaires sont confrontées à d\'importantes compressions budgétaires, Yves Bolduc a affirmé qu\'il ne voyait pas de problèmes à ce qu\'elles achètent moins de livres. « Il n’y a pas un enfant qui va mourir de ça et qui va s’empêcher de lire, parce qu’il existe déjà des livres [dans les bibliothèques] », a-t-il déclaré au journal Le Devoir. Quelques jours plus tard, le ministre a dû s\'excuser devant le tollé soulevé dans le monde de l\'édition et dans la population. « Je tiens à le dire, je suis très malheureux de la déclaration que j\'ai faite. Ça a été une déclaration très malhabile », a-t-il dit.
Heurtel blâme les fonctionnaires(04 of12)
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Le ministre de l\'Environnement a refusé de prendre la responsabilité pour un certificat d\'autorisation émis à TransCanada pour son projet de port pétrolier à Cacouna sans avoir obtenu d\'avis scientifique. David Heurtel a plutôt rejeté la faute sur les fonctionnaires, qui auraient autorisé le projet. Seulement, dans un système parlementaire, le ministre est responsable des actions de son ministère. Depuis, le ministre Heurtel prend rarement la parole et répond encore plus rarement aux questions des journalistes. \n (credit:PC)
Gaétan Barrette insulte Claude Castonguay, la CAQ et les jeunes médecins(05 of12)
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Le ministre de la Santé n\'a pas la langue dans sa poche et il l\'a prouvé dans le cadre de l\'affaire Bolduc. Gaétan Barrette a qualifié de «foutaises» les propos de son prédécesseur Claude Castonguay, qui avait demandé la démission d\'Yves Bolduc, en plus d\'établir un lien entre les agissements de ce dernier et la commission Charbonneau. Le ministre Barrette a accolé le même terme aux propos du chef de la CAQ François Legault et son leader Éric Caire. Les jeunes médecins ne furent pas en reste: «La charge de travail qu\'Yves Bolduc avait, ça peut être un équivalent à temps plein pour un jeune de 28 ans, mais pour quelqu\'un de cette génération, c\'est l\'équivalent d\'un temps partiel».\nAvec PC \n (credit:PC)
L'évasion d'Orsainville(06 of12)
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L\'évasion de trois détenus du Centre de détention d\'Orsainville a entraîné la ministre de la Sécurité publique dans la première controverse majeure du gouvernement Couillard. Alors que l\'évasion est survenue un samedi, la ministre Lise Thériault a donné son premier point de presse le lundi matin. Par la suite, la ministre a fourni de nombreuses informations qui se sont avérées fausses. Lise Thériault a notamment affirmé que le juge Louis Dionne avait ordonné l\'abaissement de la cote de sécurité des détenus. Or, la cote de sécurité avait été abaissée uniquement pour les jours d\'audience du tribunal, alors que l\'évasion est survenue un samedi. Lise Thériault a ajouté à la controverse en ajoutant qu\'un membre de son entourage lui a menti. Une enquête administrative est présentement en cours. \n (credit:PC)
Le doigt d'honneur de Julie Boulet(07 of12)
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La députée de Laviolette, et ex-ministre, Julie Boulet a connu un retour en chambre mouvementé après son passage à la commission Charbonneau. Son témoignage avait été marqué par de nombreux trous de mémoire, notamment au sujet de l\'objectif de financement de 100 000$ pour chacun des ministres. Alors qu\'un député péquiste posait une question sur son passage devant la commission, Julie Boulet a fait un doigt d\'honneur en direction des banquettes des députés péquistes. Julie Boulet s\'est rapidement excusée à la sortie du Salon bleu. Elle a expliqué que la question lui semblait «tendancieuse». \n (credit:Capture d\'écran)
Moratoire dans les CPE(08 of12)
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Peu après son entrée en fonction, la ministre de la Famille Francine Charbonneau a décrété un gel dans l\'attribution de nouvelles places en garderies subventionnées. La nouvelle a inquiété de nombreux parents qui s\'étaient vus promettre une place pour leurs petits, de même que des propriétaires sur le point d\'ouvrir leur établissement. La grogne a finalement fait reculer la ministre, qui levé le moratoire pour les places déjà prévues dans l\'année en cours. \n (credit:PC)
La volte-face de Kathleen Weil(09 of12)
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La ministre de l\'Immigration, de la Diversité et de l\'Inclusion s\'est mise dans l\'embarras en affirmant qu\'elle n\'aurait aucune objection à travailler avec un intégriste religieux, si celui-ci ne représente pas un danger. Mais, oups, la ministre Weil a fait marche arrière à peine quelques heures plus tard, changeant son discours du tout au tout. «Ce serait impossible que quelqu\'un comme ça se retrouve dans mon cabinet, vraiment impossible», a-t-elle finalement tranché. \n (credit:PC)
Les fouilles à nu respectueuses(10 of12)
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C\'est une troisième prise contre le ministre Bolduc. Dans les couloirs du parlement, plusieurs estiment que le ministre de l\'Éducation sera remplacé lors d\'un remaniement ministériel, probablement en juin. Après sa prime comme médecin et son commentaire sur les livres dans les bibliothèques scolaires, Yves Bolduc a glissé sur le dossier des fouilles à nu. Le ministre a affirmé que les fouilles à nu sur des élèves du secondaire étaient permises, en étant que cela soit fait de manière «très respectueuse». Si le ministre avait peut-être raison sur l\'aspect légal (le débat se poursuit à ce sujet), sa réaction a choqué la population. Deux jours plus tard, le premier ministre désavouait son ministre en affirmant en chambre qu\'il n\'y aurait plus de fouilles à nu dans les écoles, à moins de cas extrême. Le lendemain, Yves Bolduc démissionnait de toutes ses fonctions. \n (credit:PC)
Les ministres muselés(11 of12)
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Peu après la déclaration d\'Yves Bolduc sur les fouilles à nu, les ministres ont reçu la consigne de ne plus s\'adresser aux médias avant le caucus matinal. Ils pourront désormais parler aux journalistes une fois qu\'ils auront été «briefés» sur leurs dossiers. Plusieurs groupes ont dénoncé la manoeuvre, certains y voyant même une «Harperisation» du contrôle de l\'information au gouvernement Couillard. \n (credit:PC)
Gaétan Barrette et le CHUM(12 of12)
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Le directeur général du CHUM, Jacques Turgeon, a démissionné de ses fonctions au début du mois de mars en accusant le ministre de la Santé Gaétan Barrette «d\'abus de pouvoir et d\'ingérence politique inacceptable». Jacques Turgeon reprochait au ministre de lui avoir imposé de maintenir en poste le chef du département de chirurgie du CHUM, le Dr Patrick Harris. Cinq jours plus tard, le DG a repris ses fonctions après avoir obtenu du bureau du premier ministre l\'assurance de Gaétan Barrette respecterait ses prérogatives.\n

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