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Le long de la Transcanadienne, qu'est-ce qui préoccupe les électeurs?

Le long de la Transcanadienne, qu'est-ce qui préoccupe les électeurs?
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Radio-Canada

Plus de 3700 kilomètres séparent Edmonton de Montréal. Entre la capitale albertaine et la métropole québécoise, les paysages varient d'une région à l'autre, entre prairies, lacs et forêts. Les enjeux politiques aussi.

Un reportage de Raphaël Bouvier-Auclair

LE TRAJET:

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Premier arrêt : Lloydminster, en Alberta, dans la circonscription de Vegreville-Wainwright

Pour rouler sur l'artère principale de Lloydminster en fin de journée, la patience est de mise. Sur la route, les camions se succèdent sans cesse. La ville de plus de 27 000 habitants, située à la frontière de l'Alberta et de la Saskatchewan, a connu de beaux jours, entre autres en raison de la présence d'activités pétrolières dans la région.

Mais avec la chute des prix du pétrole, le portrait économique est moins reluisant.

Dans une station d'essence au centre de la ville, Steve Barbour affirme que les récents soubresauts du pétrole sur les marchés sont une source de « beaucoup de peur ». Lui-même travailleur du secteur pétrolier, il a toujours un emploi, mais ce n'est pas le cas de tout le monde dans son entourage.

S'il s'intéresse à la politique fédérale, il suit davantage ce qui se passe au niveau provincial. Le nouveau gouvernement néo-démocrate, élu en mai dernier, a fait augmenter l'impôt des grandes entreprises et mène une révision du régime de redevances. Steve Barbour dit que les « effets, qui restent à démontrer, des politiques du NPD provincial » pourraient influencer son choix sur le parti qu'il souhaite voir gouverner à Ottawa.

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Deuxième arrêt : Regina, en Saskatchewan, dans la circonscription de Regina-Qu'Apelle

Après plusieurs heures de route dans les Prairies, arrêt pour un café en périphérie de la capitale saskatchewanaise.

Dans la province, la situation économique a été particulièrement reluisante ces dernières années. Le taux de chômage de la Saskatchewan est toujours le plus faible du pays, à 5,2 %. Tout juste à côté d'un restaurant Tim Hortons de la banlieue de Regina, un panneau publicitaire illustre les effets de ce faible taux de chômage. On peut y lire que pour recruter, des propriétaires de Tim Hortons de la région offrent aux nouveaux employés la possibilité de gagner une voiture!

Avec la croissance économique des dernières années, l'électrice Bonnie Drake constate que le coût de la vie a augmenté dans sa province. C'est pourquoi l'enjeu qui lui est cher est celui « d'avoir des places en garderie plus abordables au pays ». Même si le NPD a fait une promesse en ce sens, Bonnie Drake s'attend à ce que, comme en 2011, ce soient les conservateurs qui gagnent la plupart des 14 sièges de la province.

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Troisième arrêt : Oak Bluff, au Manitoba, dans la circonscription de Portage-Lisgar

La circonscription de Portage-Lisgar, qui se rend jusqu'aux limites de Winnipeg, est largement rurale. C'est dans cette région que nous rencontrons Suhan Sherman. Pour la Manitobaine, l'enjeu primordial, c'est la manière dont Ottawa va traiter les aînés, entre autres grâce au financement en santé.

« Je vais bientôt avoir 65 ans, mon mari aussi. Et tous mes amis ont 65 ans », dit-elle. Au Manitoba en 2012 14,2 % de la population était âgée de plus de 65 ans, un peu moins que la moyenne canadienne (14,9 %).

N'empêche, pour Suhan Sherman, cette tranche de la population aura besoin de services de santé de qualité. Si les soins de santé ne sont pas bien financés au pays, elle craint qu'elle et d'autres « deviennent un boulet pour leurs enfants ».

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Avant dernier arrêt : Cochrane, en Ontario, dans la circonscription de Timmins-Baie-James

Dans le nord de l'Ontario, des lacs et des forêts très denses se succèdent pendant des centaines de kilomètres. Pas étonnant que dans certaines régions de la province, l'industrie forestière a occupé une grande place dans l'économie. Dans le nord de l'Ontario, le taux de chômage est de 12,9 %. C'est un peu moins du double de la moyenne nationale.

Dans la petite ville de Cochrane, un résident, Pat Cook, dit constater que la situation économique est particulièrement difficile dans sa région. En regardant les routes du centre-ville qui sont en mauvais état, il se dit que pour créer des emplois, le prochain gouvernement à Ottawa pourrait investir dans les infrastructures. « Ça aiderait à embaucher des personnes et créer de l'emploi. Quand ça commence, les gens ont plus d'argent et peuvent dépenser alentour », explique Pat Cook.

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Dernier arrêt : Rouyn-Noranda, au Québec, dans la circonscription d'Abitibi-Témiscamingue

Au coeur de la ville, un petit kiosque en bois est bien visible. On peut y acheter des fruits de la région. Le conjoint de la propriétaire du commerce, Martin Proulx, juge comme bien d'autres Canadiens que ce sont des enjeux économiques qui doivent être au haut de la liste des différents partis. Le tout dans un contexte beaucoup moins appétissant que les fruits que vend sa femme. Il aimerait davantage de sécurité économique. « Moi, je travaille dans les mines. Quand il y a de l'insécurité, cela descend »,dit-il.

Il se pose aussi des questions sur sa retraite. Surtout qu'à partir de 2023, l'âge d'admissibilité à la pension de la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti passera graduellement de 65 à 67 ans. Selon l'homme de 52 ans, l'accès à la retraite est un sujet dont doivent discuter les partis.

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