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Les militants conservateurs votent contre l'euthanasie

Les conservateurs votent contre l'euthanasie
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CALGARY - Les militants conservateurs réunis à Calgary ont voté pour que leur parti ne soutienne aucune loi visant à légaliser l'euthanasie et l'aide au suicide, alors que l'Assemblée nationale est justement en train de débattre le projet de loi du gouvernement québécois sur l'aide médicale à mourir.

Cette résolution faisait partie de la série de propositions des partisans qui a réussi à atteindre la séance plénière samedi, alors qu'ils votent pour définir les politiques de leur parti en cette troisième et dernière journée de leur congrès.

Le vote a toutefois été serré: 615 pour et 502 contre. Le Parti a donc d vérifier si une majorité des provinces appuyaient également la proposition. C'était le cas, mais le Québec ne faisait pas partie du nombre.

«Votez pour des soins, pas pour le meurtre», a plaidé un militant au microphone pour offrir son appui à la proposition.

Parmi les politiques sociales, d'autres résolutions qui avaient le potentiel d'être controversées ont aussi passé au vote.

Les délégués conservateurs ont voté massivement pour adopter la résolution qui cherchait à condamner la discrimination contre les filles par la sélection du sexe du bébé, une proposition qui est perçue par plusieurs comme une autre tentative des conservateurs de toucher à la légalité de l'avortement.

Le premier ministre Stephen Harper a toutefois maintenu ces dernières années qu'il n'avait aucune intention de rouvrir le débat sur l'avortement, notamment, à chaque fois qu'un député d'arrière-ban tentait de proposer un projet de loi privé qui touchait à ce délicat sujet.

«C'est une déclaration de principe», a justifié le ministre de l'Industrie James Moore, qui n'y voit pas un désaveu de son gouvernement qui a empêché une motion d'être votée à ce sujet aux Communes.

Une résolution sur la prostitution, pour empêcher la légalisation de l'achat des services sexuels, a aussi été adoptée.

Plus d'une proposition des associations conservatrices cherchaient à serrer la vis aux syndicats, en les empêchant notamment d'utiliser les cotisations syndicales pour faire des dons aux partis politiques. L'une d'entre elle a reçu la faveur des militants.

Un délégué a déploré que lorsqu'il était fonctionnaire, ses cotisations avaient «servi à attaquer le parti conservateur».

Dans la foulée du scandale des dépenses au Sénat, les délégués au congrès ont voté pour que leurs livres financiers soient plus transparents. Quelques jours après qu'il eut été révélé que les fonds du parti conservateur avaient servi à payer les frais juridiques du sénateur Mike Duffy - maintenant menacé de suspension sans salaire pour avoir réclamé des dépenses sans y avoir droit - les délégués ont approuvé une motion pour qu'un rapport financier soit présenté à chaque congrès.

Une motion pour que les mêmes motions ne soient pas débattues à répétition d'un congrès à l'autre a toutefois été battue. Cela va ouvrir la porte à ce que les règles pour le choix du chef du parti soient remises en question - encore une fois. Actuellement, le système prévoit que toutes les circonscriptions ont le même poids lors du choix. Certains militants sont en faveur d'un système «un membre, une voix», ce qui aurait pour effet de désavantager le Québec, où les circonscriptions comptent moins de membres.

Les votes ont lieu toute la journée et le congrès se terminera par les élections des membres du conseil national et le rapport sur les finances du parti.

C'est un groupe plus restreint qui assiste aux débats samedi, comparativement à la foule qui s'était déplacée vendredi soir pour entendre le chef conservateur.

Le premier ministre Stephen Harper avait à ce moment offert un discours fort attendu à ses troupes. Il n'a pas fourni d'explications additionnelles sur le scandale des dépenses au Sénat, préférant mettre l'accent notamment sur son bilan économique.

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Le gouvernement de Stephen Harper a adopté, à la fin de 2012, sa réforme de l’assurance-emploi afin d’intensifier les efforts de recherche d’un travail chez les prestataires. \n\nLes conservateurs ont minimisé les critiques disant que ces changements mèneraient des travailleurs qualifiés à accepter des emplois loin de leurs compétences ou… de leur maison. La grogne contre Ottawa n’a fait que s’intensifier à ce sujet depuis le début de 2013.\n (credit:PC)
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En octobre 2011, Stephen Harper nomme Michael Moldaver, un juge unilingue anglophone, à la Cour suprême du Canada. En 2006, alors qu’il est au pouvoir que depuis un mois, le premier ministre avait posé un geste similaire. \n\nLa nomination de Michael Ferguson, aussi unilingue anglophone, au poste de vérificateur général, en novembre 2011, avait ajouté l’insulte à l’injure et rouvert le débat sur le bilinguisme. \n (credit:PC)
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Fin 2009, le premier ministre Harper choisit de fermer la Parlement. Résultat? Les députés ne siégeront pas pendant 63 jours. On veut reprendre les travaux une fois les Jeux de Vancouver passés. Mais plusieurs indiquent que les conservateurs souhaitent faire tomber la poussière sur le transfert de détenus afghans. \n\nFin 2008, Harper avait également demandé la prorogation – qu’il obtint – à la gouverneure générale Michaëlle Jean, alors que son gouvernement minoritaire est menacé par une coalition formée par les libéraux de Stéphane Dion et les néo-démocrates de Jack Layton et appuyée par les bloquistes de Gilles Duceppe.\n (credit:PC)

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