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L'Ukraine obtient un sauvetage financier du FMI, Timochenko candidate

L'Ukraine obtient un sauvetage financier du FMI, Timochenko candidate
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L'Ukraine a obtenu la promesse d'une aide financière vitale du FMI pouvant atteindre 18 milliards de dollars, mais liée à des mesures d'austérité qui s'annoncent controversées, au moment où Ioulia Timochenko a annoncé sa candidature à la présidentielle.

Vendredi, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon devait rendre compte au Conseil de sécurité de son récent déplacement en Ukraine et en Russie, et ce au lendemain du vote d'une résolution non contraignante de l'Assemblée générale de l'ONU en faveur de Kiev.

Parallèlement, les deux chambres du Congrès américain ont voté jeudi des textes qui permettront aux Etats-Unis de garantir un milliard de dollars de prêts à l'Ukraine et de sanctionner plus de responsables russes, l'adoption définitive étant prévue dans les prochains jours.

A Kiev, Mme Timochenko, en annonçant sa candidature à l'élection le 25 mai, a indiqué qu'"aucun des hommes politiques ukrainiens qui se préparent à être candidats à la présidence ne prend la mesure de l'anarchie et ne s'apprête à l'arrêter".

Faisant de Vladimir Poutine sa cible numéro un, elle a promis de mettre fin à l'"agression" de la Russie qui a pris la Crimée et a massé, affirme Kiev, près de 100.000 soldats à la frontière avec l'Ukraine orientale, russophone et en proie à des tensions séparatistes.

A 53 ans, l'ennemie jurée du président déchu Viktor Ianoukovitch, qui avait électrisé la Révolution orange et sort de deux ans et demi de détention, se prépare à un combat difficile. Elle est devancée dans les sondages par le milliardaire et ancien ministre Petro Porochenko et l'ex-champion de boxe Vitali Klitschko, qui pourraient unir leurs forces face à la "dame de fer" ukrainienne.

L'équipe qui sortira en tête sera chargée d'appliquer de sévères mesures d'austérité arrachées par le FMI pour accepter de venir en aide pour la troisième fois depuis 2008 à l'ex-république soviétique, Moscou refusant d'apporter tout soutien au pouvoir pro-européen en place actuellement.

Au menu pour les Ukrainiens : hausse des prix du gaz de 50% pour les ménages dès le 1er mai, gel des retraites et des salaires des fonctionnaires.

En échange, Kiev peut se féliciter de bénéficier d'un plan de sauvetage massif de ses finances, de 27 milliards de dollars sur deux ans. A lui seul, le FMI compte ouvrir une ligne de crédit comprise entre 14 et 18 milliards de dollars, qui s'ajoutera aux sommes mises sur la table notamment par Washington (un milliard de dollars) et Bruxelles (1,6 milliard d'euros).

Son conseil d'administration pourrait la valider dès avril, ouvrant la porte au versement, avant même la présidentielle, d'une première tranche dont le montant reste à déterminer, a expliqué le chef de la mission du Fonds au travail à Kiev depuis plus de trois semaines, Nikolay Gueorguiev.

"Nous sommes passés d'une approche populiste à une approche pragmatique et nous sommes conscients que cela ne sera pas apprécié par tous", a reconnu le gouverneur de la banque centrale Stepan Koubiv.

Le FMI demande également à l'Ukraine de laisser filer sa monnaie, qui a perdu près du quart de sa valeur depuis le début de l'année, et de lutter contre la corruption.

Le FMI, souvent accusé de saigner les pays qu'il aide avec ses mesures d'austérité, a insisté sur la mise en place de nouveaux programmes d'aide sociale pour 30% de la population, remplaçant les subventions pour le gaz.

Kiev peut se féliciter d'un autre soutien sur le front diplomatique. L'Assemblée générale de l'ONU a voté la résolution soumise par Kiev qui dénonce le référendum en Crimée et le rattachement de la péninsule à la Russie.

De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel a dit espérer que la menace de sanctions supplémentaires à l'encontre de la Russie suffirait à la dissuader de poursuivre l'escalade.

D'ores et déjà, les Etats-Unis ont suspendu en représailles les exportations vers la Russie de biens et de services touchant au domaine de la défense, en plus des sanctions ciblées déjà annoncées.

Moscou commence à subir les effets de ces mesures de rétorsion avec une fuite des capitaux massive qui a poussé le gouvernement russe à revoir ses prévisions de croissance pour l'année à seulement 0,6%.

Imperméable aux menaces, M. Poutine a lancé un nouveau défi aux Occidentaux en annonçant la création d'un système russe de paiements pour tenter de remplacer les géants américains Visa et Mastercard.

Après avoir menacé Moscou d'isolement mercredi, le président des Etats-Unis Barack Obama a qualifié jeudi à Rome de "grand pas en avant" l'accord entre Kiev et le FMI, qui "aidera à stabiliser l'économie et à répondre aux besoins des Ukrainiens à long terme".

Le temps presse pour stabiliser l'Ukraine, sortie de justesse de la récession fin 2013 et frappée de plein fouet par la crise politique, qui devrait entraîner une chute de 3% de son produit intérieur brut cette année selon le gouvernement.

Insistant sur l'urgence de la situation, le Premier ministre Arseni Iatseniouk a présenté un ensemble de mesures de réduction du train de vie de l'Etat : baisse rapide de 10% des effectifs de l'administration (24.000 personnes), vente de terrains et de propriétés, taxes sur les plus riches, suppression de subventions aux mines.

Jeudi soir à Kiev, un millier de partisans du mouvement nationaliste paramilitaire ukrainien Pravy Sektor ont manifesté pour exiger la démission du ministre de l'Intérieur après la mort d'un de leurs responsables dans une fusillade avec la police.

gmo/via/jr

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