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Nombre record de chercheuses au Japon en 2013, mais toujours à la traîne au niveau mondial

Nombre record de chercheuses au Japon en 2013, mais toujours à la traîne au niveau mondial

Le nombre de chercheuses au Japon a atteint en 2013 un record pour l'archipel, selon le gouvernement, mais le Japon reste quand même sur ce plan en dernière place parmi les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques(OCDE).

D'après un bulletin sur la place des femmes dans la recherche publié par le ministère des Affaires intérieures, le Japon comptait au 31 mars 2013 quelque 127.800 chercheuses, tous domaines confondus, des universités aux divers organismes et entreprises des secteurs public et privé. Cela représente une proportion de 14,4%.

Jamais le Japon n'avait totalisé autant de femmes dans les laboratoires et jamais la proportion n'avait été aussi élevée, se félicite le ministère qui rappelle que jusqu'à 2005, il n'y avait encore que moins de 100.000 femmes chercheuses pour une proportion inférieure à 12%.

La part des femmes chercheuses a même atteint 25% dans les universités avec une croissance en nombre d'individus de 40% en une décennie. Toutefois, le motif de satisfaction s'affaiblit lorsque l'on constate que seulement 8% des chercheurs d'entreprises privées sont des femmes, même si leur nombre a augmenté de quelque 55% en 10 ans.

Qui plus est, la comparaison est cruelle vis-à-vis de l'étranger, notamment de la Russie qui revendique une part de 41,2% femmes parmi les chercheurs. Elles sont aussi bien plus représentées en Grande-Bretagne (37,7%), en Italie (34,9%), aux Etats-Unis (33,6%), en Allemagne (26,7%) ou encore en France (25,6%). Le Japon est in fine derrière tous les autres pays de l'OCDE.

La faible présence des femmes dans la recherche au Japon est un corollaire de leur petite représentativité dans les entreprises en général, puisque beaucoup choisissent d'interrompre leur carrière après quelques années de travail, une fois mariées ou lorsqu'elles deviennent mères. Quand elles reviennent éventuellement sur le marché du travail après avoir éduqué leurs enfants, elles sont souvent sous statut précaire et/ou à temps partiel.

Les données livrées par le gouvernement montrent en outre que même si le nombre et la proportion de chercheuses augmentent, elles restent cantonnées à des secteurs traditionnellement plus féminins.

Dans le détail, on constate ainsi que les chercheuses japonaises en universités sont surtout présentes dans les recherches liées aux soins médicaux, à la politique familiale, à la psychologie, à la littérature ou encore à la sociologie et aux arts. En revanche, elles sont quasi absentes dans la recherche aéronautique, dans les télécommunications, dans le domaine nucléaire ou encore les mathématiques.

Dans les entreprises privées, les femmes chercheuses sont plutôt présentes dans les secteurs de l'alimentation, des soins médicaux, de la chimie ou encore de la finance, mais presque absentes des laboratoires de firmes d'électronique, de sidérurgie ou de moyens de transport.

De nombreux observateurs, dont le Fonds monétaire international (FMI), ne cessent de répéter que la croissance du Japon pourrait être dopée si le taux d'activité des femmes était plus élevé.

kap/mf

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