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Personne ne veut de référendum au Québec, selon le ministre Denis Lebel

Personne ne veut de référendum au Québec - Lebel
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MONTRÉAL - Après avoir dit qu'il était à l'aise avec un résultat de 50 pour cent plus un dans le cas d'un éventuel référendum sur la souveraineté du Québec, lundi matin, le ministre conservateur Denis Lebel a refusé de répéter les mêmes propos quelques heures plus tard.

Au cours de deux entrevues, dont une accordée au 98,5 FM, le ministre des Affaires intergouvernementales a notamment laissé entendre qu'il reconnaîtrait un tel résultat si un référendum concernant l'indépendance de la province devait se tenir.

«Oui, ça l'est pour moi, a tranché M. Lebel lorsque questionné sur la clarté du 50 pour cent plus un. C'est bien sûr que je suis un Québécois qui veut travailler avec le Québec.»

Quelques heures plus tard, en marge d'une allocution au Conseil des relations internationales de Montréal, M. Lebel s'est montré plutôt évasif lorsqu'il a été questionné sur la décision du gouvernement Harper de chercher à invalider la loi 99 fixant les règles d'accession à la souveraineté.

«Je suis un ministre du gouvernement fédéral. Le dossier est devant la cour, qui va juger. Moi là-dedans je ne peux pas me dissocier de mon rôle de ministre», a dit M. Lebel avant de rapidement mettre fin à la période des questions.

Le ministre s'est aussi demandé pourquoi cette intervention du gouvernement suscitait la controverse puisque «personne ne veut de référendum au Québec actuellement».

Selon lui, Ottawa ne fait que répondre à l'appel d'un individu, le chef du défunt parti Égalité Keith Henderson, qui lui demande de défendre les lois canadiennes.

M. Lebel assure que l'initiative ne vise pas à créer de la «chicane» avec l'ensemble des partis de l'Assemblée nationale, qui devraient tous appuyer une motion cette semaine visant à dénoncer l'implication du gouvernement Harper dans ce dossier.

«Ce n'est pas l'objectif, a-t-il assuré. La cause est celle d'un individu qui demande au Canada si on est d'accord que les lois canadiennes de la Constitution s'appliquent.»

M. Henderson conteste la loi 99, adoptée par le gouvernement péquiste de Lucien Bouchard en 2000, en réaction à l'adoption de la «loi sur la clarté» du gouvernement libéral de Jean Chrétien, à la suite du référendum d'octobre 1995.

Cette loi stipule notamment que «le peuple québécois a le droit inaliénable de choisir librement le régime politique et le statut juridique du Québec».

M. Lebel a affirmé que le gouvernement fédéral n'a été sollicité qu'en mai dernier, lorsque ce dossier est revenu à «l'avant-scène».

«De 2001 à 2007, il ne s'est pas passé grand-chose, a souligné le ministre, dans son discours. En 2007, la Cour d'appel a donné le droit à M. Henderson de procéder avec sa cause. C'est revenu à l'avant-scène en mai dernier.»

À Ottawa, le ministre d'État à la Petite Entreprise et au Tourisme, Maxime Bernier, a également dit croire que le gouvernement fédéral ne faisait que jouer son rôle dans cette affaire.

«Ce que nous envoyons comme message, c'est que lorsque la Constitution canadienne est en jeu, le gouvernement du Canada est là pour défendre son interprétation», a-t-il dit, lorsque questionné sur le sujet.

Selon M. Bernier, qui a refusé de se prononcer sur le 50 pour cent plus un, le dossier entourant la validité de la loi 99 est à sa place devant les tribunaux.

«Ce n'est pas un débat qui a lieu au sein de la population, a martelé le ministre conservateur. C'est le forum approprié (le tribunal). L'important, c'est de voir ce qui va arriver avec ce débat-là au point de vue juridique.»

De son côté, la porte-parole du Nouveau Parti démocratique (NPD) en matière de justice, Françoise Boivin, a reproché au gouvernement Harper de laisser planer un flou.

«On a le ministre Lebel (...) pour nous dire que comme Québécois, il est à l'aise avec le 50 pour cent plus un, et on a le ministre Bernier qui a une opinion, mais il ne veut pas la dire», a-t-elle observé.

Mme Boivin a également ajouté que pour le NPD, la loi 99 était claire.

«Pour nous, 50 pour cent plus un et le droit à l'autodétermination du Québec sont des principes sur lesquels on ne fera pas de concessions», a-t-elle affirmé.

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