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Philippe Couillard appelle à un « discours d'optimisme », même s'il admet que la rigueur continuera (VIDÉO)

Rigueur budgétaire : Philippe Couillard appelle à un « discours d'optimisme »
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BORDEAUX, France - Devant la morosité ambiante, Philippe Couillard ne veut «plus entendre de discours de déclin» au Québec.

Le premier ministre en appelle au contraire à un «discours d'optimisme», tout en écartant l'idée que la cure qu'il impose à l'État québécois ne soit pas la meilleure façon de remonter le moral en berne des Québécois.

Selon lui, il ne faut pas «limiter la définition du bonheur» à cette réalité. Ce qui semble prudent dans la mesure où, comme il le reconnaît, «la rigueur budgétaire ne disparaîtra pas», même lorsque le budget de l'État aura été rééquilibré.

M. Couillard poursuivait jeudi sa visite à Bordeaux, où il a notamment été reçu par le maire (et ancien premier ministre) Alain Juppé. Il faisait un temps magnifique dans la capitale de la Gironde et les terrasses des cafés étaient bondées. Visitant l'Institut d'optique d'Aquitaine, une expérience qui s'est inspirée de l'Institut national d'optique (INO) au Québec, le chef a senti le besoin de dénoncer ce que les Français appellent le «déclinisme».

«Il y a un truc qui me rend impatient, c'est le discours du déclin. Le discours pessimiste, ça m'embête, ça ne m'intéresse pas!», a-t-il lancé dans une allocution devant des chercheurs.

Certes, le Québec a des difficultés et le «devoir absolument incontournable» de gérer ses finances publiques de «façon responsable», a reconnu le chef du gouvernement. Mais il possède surtout, a-t-il poursuivi, des «atouts immenses dont il faut parler».

Pour lui, le moment semble donc venu de remplacer le discours du déclin par un «discours optimiste», un «discours de réalité», en sachant qu'«on ne bâtit par la réalité sur l'illusion», ni les services publics «sur l'endettement et les déficits successifs».

«Moi, je vois plein de raisons d'être optimiste. On va réussir (…). Il y avait quand même 7 milliards $ de côte à remonter. On y arrive», a prédit le premier ministre (avec optimisme).

L'optimisme a quand même ses limites. S'ils finissent par s'y convertir, les Québécois ne devront pas croire que l'austérité cessera. Ils peuvent en revanche espérer des baisses d'impôts, selon le premier ministre.

«La rigueur budgétaire ne disparaîtra pas, même quand on aura équilibré le budget, a-t-il prévenu. On va continuer à dépenser moins qu'on gagne, pour réduire la dette et les impôts des Québécois.»

À ses côtés, l'ancien premier ministre Juppé s'est montré impressionné par la perspective de voir le gouvernement Couillard présenter au printemps un «budget à l'équilibre», une chose qui ne s'est pas produite en France depuis des décennies.

«Ça me fait rêver», a reconnu M. Juppé, en signalant que l'économie québécoise allait connaître un taux de croissance réel de deux pour cent.

«Je voudrais dire aux Français qu'on peut faire de l'équilibre budgétaire tout en ayant de la croissance économique. Les deux ne s'opposent pas. De ce point de vue-là, l'expérience québécoise nous intéresse beaucoup», a-t-il souligné.

Alain Juppé connaît très bien le Québec, où il a vécu pendant toute une année. Aux côtés de Phillipe Couillard, il a ajouté jeudi: «Non seulement je le connais, mais je l'aime».

Venant de la part d'un possible candidat à la prochaine élection présidentielle, cette déclaration n'est pas anodine. Le maire de Bordeaux est un allié du Québec, qui avait fermement défendu la politique de «non-ingérence, non-indifférence» quand le président Nicolas Sarkozy avait décidé de l'abandonner, semant l'inquiétude dans une partie de la classe politique québécoise.

Aujourd'hui, les relations France-Québec sont «bonnes sur tous les plans», a noté M. Juppé, qui compte les rendre «encore plus étroites, encore plus chaleureuses» s'il devient un jour président.

Philippe Couillard, tout en se défendant d'intervenir dans le débat politique français, a vanté les qualités d'homme d'État de son hôte.

«Alain Juppé est un homme de grande qualité, un homme d'État dans tous les sens du terme, qui connaît bien le Québec. Je crois que la France peut se compter chanceuse d'avoir un homme de son calibre. Nous allons continuer de renforcer nos liens avec la France grâce à lui», a estimé le premier ministre.

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11 controverses du gouvernement Couillard
L'affaire Bolduc(01 of12)
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Alors qu'il était député de l'opposition, le docteur Yves Bolduc a reçu une prime de 215 000$ pour prendre en charge des patients pendant une période minimale de douze mois. Avec la défaite du gouvernement Marois, et son retour à un poste de ministre, Yves Bolduc a dû abandonner une partie de ses patients avant la fin du contrat. La prime, créée lors de son passage comme ministre de la Santé, visait à inciter les médecins à prendre en charge des patients sur une liste d'attente pour une période minimale de douze mois. De nombreux critiques ont souligné que le docteur Bolduc n'aurait pas dû prendre en charge ces patients, sachant que le gouvernement minoritaire de Pauline Marois pouvait tomber à tout moment. D'autres ont également sourcillé en apprenant qu'Yves Bolduc conciliait un travail de député et les responsabilités de médecin. Après deux semaines de controverse, le ministre Bolduc a accepté de rembourser la moitié des sommes perçues en trop, tel que réclamé par la RAMQ, en plus d'offrir l'autre moitié à des organismes de charité. (credit:PC)
L'affaire Lisée(02 of12)
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L'opposition y a vu une tentative de diversion pour faire oublier l'affaire Bolduc. La ministre des Relations internationales, Christine St-Pierre, a soulevé des doutes sur le nombre de passages en France de son prédécesseur, Jean-François Lisée. Ce dernier a prolongé des missions ministérielles dans l'Hexagone pour passer du temps avec sa conjointe et ses enfants. Christine St-Pierre s'est alors interrogée publiquement, et sans preuves, sur les coûts engendrés par les contribuables. Vexé, Jean-François Lisée a rétorqué qu'il a payé tous les frais supplémentaires. Le député de Rosemont a alors enjoint à la ministre de s'excuser publiquement, faute de quoi il intenterait une poursuite en diffamation. Christine St-Pierre s'est exécutée le lendemain, mettant un terme à la controverse. (credit:PC)
L'affaire Bolduc, prise 2(03 of12)
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Après avoir plongé son gouvernement dans l'embarras avec l'histoire des primes pour son travail de médecin, le ministre de l'Éducation Yves Bolduc a fait parler de lui pour une déclaration malheureuse. Alors que les commissions scolaires sont confrontées à d'importantes compressions budgétaires, Yves Bolduc a affirmé qu'il ne voyait pas de problèmes à ce qu'elles achètent moins de livres. « Il n’y a pas un enfant qui va mourir de ça et qui va s’empêcher de lire, parce qu’il existe déjà des livres [dans les bibliothèques] », a-t-il déclaré au journal Le Devoir. Quelques jours plus tard, le ministre a dû s'excuser devant le tollé soulevé dans le monde de l'édition et dans la population. « Je tiens à le dire, je suis très malheureux de la déclaration que j'ai faite. Ça a été une déclaration très malhabile », a-t-il dit.
Heurtel blâme les fonctionnaires(04 of12)
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Le ministre de l'Environnement a refusé de prendre la responsabilité pour un certificat d'autorisation émis à TransCanada pour son projet de port pétrolier à Cacouna sans avoir obtenu d'avis scientifique. David Heurtel a plutôt rejeté la faute sur les fonctionnaires, qui auraient autorisé le projet. Seulement, dans un système parlementaire, le ministre est responsable des actions de son ministère. Depuis, le ministre Heurtel prend rarement la parole et répond encore plus rarement aux questions des journalistes. (credit:PC)
Gaétan Barrette insulte Claude Castonguay, la CAQ et les jeunes médecins(05 of12)
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Le ministre de la Santé n'a pas la langue dans sa poche et il l'a prouvé dans le cadre de l'affaire Bolduc. Gaétan Barrette a qualifié de «foutaises» les propos de son prédécesseur Claude Castonguay, qui avait demandé la démission d'Yves Bolduc, en plus d'établir un lien entre les agissements de ce dernier et la commission Charbonneau. Le ministre Barrette a accolé le même terme aux propos du chef de la CAQ François Legault et son leader Éric Caire. Les jeunes médecins ne furent pas en reste: «La charge de travail qu'Yves Bolduc avait, ça peut être un équivalent à temps plein pour un jeune de 28 ans, mais pour quelqu'un de cette génération, c'est l'équivalent d'un temps partiel».Avec PC (credit:PC)
L'évasion d'Orsainville(06 of12)
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L'évasion de trois détenus du Centre de détention d'Orsainville a entraîné la ministre de la Sécurité publique dans la première controverse majeure du gouvernement Couillard. Alors que l'évasion est survenue un samedi, la ministre Lise Thériault a donné son premier point de presse le lundi matin. Par la suite, la ministre a fourni de nombreuses informations qui se sont avérées fausses. Lise Thériault a notamment affirmé que le juge Louis Dionne avait ordonné l'abaissement de la cote de sécurité des détenus. Or, la cote de sécurité avait été abaissée uniquement pour les jours d'audience du tribunal, alors que l'évasion est survenue un samedi. Lise Thériault a ajouté à la controverse en ajoutant qu'un membre de son entourage lui a menti. Une enquête administrative est présentement en cours. (credit:PC)
Le doigt d'honneur de Julie Boulet(07 of12)
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La députée de Laviolette, et ex-ministre, Julie Boulet a connu un retour en chambre mouvementé après son passage à la commission Charbonneau. Son témoignage avait été marqué par de nombreux trous de mémoire, notamment au sujet de l'objectif de financement de 100 000$ pour chacun des ministres. Alors qu'un député péquiste posait une question sur son passage devant la commission, Julie Boulet a fait un doigt d'honneur en direction des banquettes des députés péquistes. Julie Boulet s'est rapidement excusée à la sortie du Salon bleu. Elle a expliqué que la question lui semblait «tendancieuse». (credit:Capture d'écran)
Moratoire dans les CPE(08 of12)
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Peu après son entrée en fonction, la ministre de la Famille Francine Charbonneau a décrété un gel dans l'attribution de nouvelles places en garderies subventionnées. La nouvelle a inquiété de nombreux parents qui s'étaient vus promettre une place pour leurs petits, de même que des propriétaires sur le point d'ouvrir leur établissement. La grogne a finalement fait reculer la ministre, qui levé le moratoire pour les places déjà prévues dans l'année en cours. (credit:PC)
La volte-face de Kathleen Weil(09 of12)
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La ministre de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion s'est mise dans l'embarras en affirmant qu'elle n'aurait aucune objection à travailler avec un intégriste religieux, si celui-ci ne représente pas un danger. Mais, oups, la ministre Weil a fait marche arrière à peine quelques heures plus tard, changeant son discours du tout au tout. «Ce serait impossible que quelqu'un comme ça se retrouve dans mon cabinet, vraiment impossible», a-t-elle finalement tranché. (credit:PC)
Les fouilles à nu respectueuses(10 of12)
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C'est une troisième prise contre le ministre Bolduc. Dans les couloirs du parlement, plusieurs estiment que le ministre de l'Éducation sera remplacé lors d'un remaniement ministériel, probablement en juin. Après sa prime comme médecin et son commentaire sur les livres dans les bibliothèques scolaires, Yves Bolduc a glissé sur le dossier des fouilles à nu. Le ministre a affirmé que les fouilles à nu sur des élèves du secondaire étaient permises, en étant que cela soit fait de manière «très respectueuse». Si le ministre avait peut-être raison sur l'aspect légal (le débat se poursuit à ce sujet), sa réaction a choqué la population. Deux jours plus tard, le premier ministre désavouait son ministre en affirmant en chambre qu'il n'y aurait plus de fouilles à nu dans les écoles, à moins de cas extrême. Le lendemain, Yves Bolduc démissionnait de toutes ses fonctions. (credit:PC)
Les ministres muselés(11 of12)
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Peu après la déclaration d'Yves Bolduc sur les fouilles à nu, les ministres ont reçu la consigne de ne plus s'adresser aux médias avant le caucus matinal. Ils pourront désormais parler aux journalistes une fois qu'ils auront été «briefés» sur leurs dossiers. Plusieurs groupes ont dénoncé la manoeuvre, certains y voyant même une «Harperisation» du contrôle de l'information au gouvernement Couillard. (credit:PC)
Gaétan Barrette et le CHUM(12 of12)
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Le directeur général du CHUM, Jacques Turgeon, a démissionné de ses fonctions au début du mois de mars en accusant le ministre de la Santé Gaétan Barrette «d'abus de pouvoir et d'ingérence politique inacceptable». Jacques Turgeon reprochait au ministre de lui avoir imposé de maintenir en poste le chef du département de chirurgie du CHUM, le Dr Patrick Harris. Cinq jours plus tard, le DG a repris ses fonctions après avoir obtenu du bureau du premier ministre l'assurance de Gaétan Barrette respecterait ses prérogatives.

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