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PKP: un impulsif et un gaffeur

Bien sûr, ce que Pierre Karl Péladeau voulait dire n'est pas ce que tout le monde a entendu. Non, l'aspirant-chef a précisé qu'il n'avait aucune intention de présenter les immigrants comme une menace pour le projet indépendantiste...
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Le prétendu sauveur du Parti québécois n'en finit plus d'essayer de corriger le tir lorsqu'il fait une sortie publique ou quand il participe à un débat avec les autres candidats à la succession de Pauline Marois.

Pire que Parizeau

La semaine dernière à l'université Laval, PKP a fait une sortie maladroite à l'égard des immigrants c'es le moins qu'on puisse dire! «On n'a pas 25 ans devant nous», a déclaré le député de Saint-Jérôme lors d'un échange portant sur le thème de la souveraineté.

«Avec la démographie, avec l'immigration, c'est certain qu'on perd un comté à chaque année. On aimerait pouvoir mieux la contrôler, mais on ne se fait pas d'illusions. Qui prend en charge les immigrés qui viennent s'installer ici? C'est le gouvernement fédéral. Certes, nous avons une compétence partagée, mais on prête serment à la reine.»

Encore le vieux démon de l'immigration qu'avait soulevé Jacques Parizeau le soir de la défaite lors du référendum de 1995, en déclarant: «C'est vrai, c'est vrai qu'on a été battus, au fond, par quoi? Par l'argent, puis des votes ethniques, essentiellement.»

Encore cette idée, bien ancrée chez beaucoup de souverainistes, que seuls les Québécois de souche peuvent appuyer l'idée d'indépendance du Québec. Que tous les autres sont au mieux des adversaires, au pire, d'irréductibles ennemis politiques. Ses collègues dans la course à la direction du PQ se sont empressés de dénoncer ces propos en insistant sur la volonté d'inclure tous les Québécois, peu importe leurs origines, mais, à mon avis, le mal est fait... encore une fois!

Ou il ne dit rien ou il est mal cité

Bien sûr, ce que monsieur Péladeau voulait dire n'est pas ce que tout le monde a entendu. Non, l'aspirant-chef a précisé qu'il n'avait aucune intention de présenter les immigrants comme une menace pour le projet indépendantiste.

«Le Québec s'est enrichi de la diversité des gens qui sont venus s'y installer. Et jamais, d'aucune façon, nous n'allons cesser cet enrichissement lié à l'augmentation de la diversité.»

Dur à suivre, vous ne trouvez pas? Si j'étais venu d'ailleurs m'installer au Québec, pas sûr que j'aurais le goût de fréquenter ce monsieur et le parti qu'il veut diriger.

Depuis des mois, l'homme ne dit presque rien des principaux enjeux qui intéressent les Québécois. Il se méfie des journalistes qui, à l'occasion, le harcèlent, dit-il, ceux de La Presse en particulier, à propos des appuis financiers qu'il recueille, entre autres, dans les milieux financiers.

Il préfère le sens unique de son compte Facebook aux échanges ponctués de questions et de réponses. Pourtant, on serait tenté de croire que PKP se ferait un devoir de jouer le jeu puisqu'il demeure l'actionnaire de contrôle de l'un des plus grands groupes de presse au Québec. Mais non...

Les règles ne s'appliquent pas à lui

Péladeau croit qu'il a le droit de définir les règles comme bon lui semble. Souvenez-vous lorsqu'il a décidé de cesser de contribuer au fonds des médias (et qu'il s'est fait traiter de voyou) parce que TVA ne recevait pas sa «juste part».

Même attitude quand TVA a décidé de ne plus participer aux Gémeaux et lorsqu'il a décidé de retirer son réseau de télévision et ses journaux du Conseil de presse et qu'il a même menacé le conseil de poursuites si celui-ci continuait à traiter des plaintes portées contre Québécor.

Par exemple, lorsqu'il a dit que les syndicats nuisaient aux entreprises du Québec et qu'on devrait abolir la formule Rand. Lorsque pendant la campagne électorale, Québecor a émis un communiqué pour dire que s'il était élu, PKP vendrait ses actions et qu'ensuite PKP a déclaré que c'était un communiqué de Québecor, pas de lui...

Un contenu bien mince

Vous voyez le genre: franc-tireur, à gauche, à droite, surtout à droite et, s'il le faut après, il corrige le tir. Trop peu, trop tard? Pas grave, il pense gagner en surfant sur la vague de popularité qui le porte.

Et tant pis pour les débats de fond et pour le renouveau des idées. Quand je pense qu'on accuse le gouvernement Couillard d'imposer des mesures d'austérité qui n'étaient pas à son programme électoral, je me demande bien ce qu'il faudra penser d'un Parti québécois dirigé par Pierre Karl Péladeau qui, les généralités mises à part, est incapable de détailler une feuille de route crédible pour l'avenir du Québec.

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7 bourdes de PKP en politique
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Début janvier 2015, Pierre Karl Péladeau a publié sur Facebook l\'adresse personnelle du premier ministre, Philippe Couillard. Le député péquiste avait diffusé la fiche d\'inscription du docteur Couillard au Collège des médecins pour dénoncer le fait que l\'entente sur l\'étalement de la hausse salariale des médecins n\'a pas été rendue publique. Plutôt que de s\'excuser, PKP a plus tard révélé que l\'adresse du premier ministre était également disponible sur le Registraire des entreprises. (credit:PC)
Conflit d'intérêt, 1ère partie(02 of06)
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Peu après son entrée en politique, le député de Saint-Jérôme a plaidé en faveur du rachat de Vision Globale, propriétaire des Studios Mel\'s, par le Groupe TVA. PKP a contacté directement le président d\'Investissement Québec, en plus de plaider en faveur de Québecor en commission parlementaire. Cela constituait un conflit d\'intérêt évident, puisqu\'il demeure actionnaire de contrôle de Québecor. Après enquête, le Commissaire à l\'éthique et à la déontologie a convenu que le député a commis une faute, mais a décidé de ne pas lui imposer de sanction. Le nouveau député a commis une erreur de bonne foi en raison de son inexpérience, a jugé le commissaire. (credit:FOTOimage)
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«Ça va arrêter où à ce moment-là? Dites-le-moi, ça va-tu aller jusque dans les toilettes?» Pierre Karl Péladeau n\'a pas digéré de recevoir un appel d\'un journaliste de La Presse sur son téléphone personnel. L\'ex-magnat de la presse a même jugé avoir été «harcelé» par le journaliste. (credit:PC)
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Lors de son passage à Québec en septembre 2014, le président allemand, Joachim Gauck, s\'est dit heureux que la province soit demeurée au sein du Canada. PKP n\'a pas apprécié cette ingérence dans les affaires internes de l\'État et a répondu en dressant un parallèle entre le rapatriement de la constitution en 1982 et les accords de Yalta au sortir de la Deuxième Guerre mondiale. \n (credit:FOTOimage)
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«Nous-là, on n\'aura pas 25 ans devant nous pour le réaliser, avait-il dit. Avec la démographie, avec l\'immigration [NDLR: le référendum]. C\'est certain qu\'on perd un comté à chaque année.» Pierre Karl Péladeau a laissé tomber cette phrase lors d\'un débat organisé par le Conseil national des jeunes du PQ. Plusieurs y ont vu un parallèle avec la déclaration de Jacques Parizeau sur «l\'argent et le vote ethnique» le soir du référendum de 1995. Monsieur Péladeau s\'est excusé un peu moins de 24 heures plus tard via sa page Facebook.

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