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Pour que l'avenir l'emporte sur le passé!

Avec ces informations en tête, on peut se souhaiter une année 2017 où l'on se battra sur tous les fronts pour que la science l'emporte sur l'obscurantisme, les énergies renouvelables sur les fossiles et, somme toute, pour que l'avenir l'emporte sur le passé.
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Toute fin d'année nous impose un bilan. Mais un bilan n'est pas forcément, ni uniquement un regard tourné vers le passé, vers nos échecs et réussites. Il peut être aussi un beau tremplin pour amorcer le nouvel an du bon pied.

Remémorons alors les faits saillants de 2016 en matière de climat, d'énergie et de science, question de mieux comprendre les opportunités et défis qui se présentent à nous en 2017.

Tout d'abord, quel a été le climat régnant? L'année 2016 fut la plus chaude depuis les débuts de la compilation des données climatiques vers 1880. Selon la NASA, la couverture de la calotte glaciaire a été la plus petite jamais enregistrée pour cinq des six premiers mois de l'année.

Si le dioxyde de carbone réchauffe notre climat, il acidifie aussi nos océans. En effet, 25% du CO2 atmosphérique serait absorbé par les océans et s'y transformerait en acide carbonique. L'acidification de l'eau peut limiter la capacité des animaux marins à fabriquer leur coquille. Ainsi, les moules sur la côte Pacifique pourraient être affaiblies et leur chute pourrait entraîner le déclin de la biodiversité marine régionale selon une étude parue dans Nature Climate Change en 2016.

«À contre-courant, les projets de pipelines autorisés en 2016 au Canada entraîneront une consolidation des infrastructures fossiles.»

Du côté de la production d'énergie, l'an 2016 a aussi été la troisième année consécutive marquée par un plafonnement des émissions de gaz à effet de serre (GES). Si le début de l'industrialisation était associé un accroissement des émissions de GES, la richesse n'est plus associée aux émissions accrues de GES, comme le démontrent plusieurs études sérieuses. C'est le début de la transition énergétique!

Cette année était la troisième année consécutive où les installations d'énergie renouvelables ont dépassé les nouvelles capacité d'énergies fossiles mondiales. À contre-courant, les projets de pipelines autorisés en 2016 au Canada entraîneront une consolidation des infrastructures fossiles. Au Québec, l'adoption sous bâillon du projet de loi 106 déroule un tapis rouge à l'industrie pétrolière.

Mais la lutte aux changements climatique se structure tout de même en 2016. La Politique énergétique 2030 du Québec vise à réduire de 40% notre dépendance au secteur pétrolier, tout en augmentant de 25% notre consommation d'énergies renouvelables. Québec devance aussi les autres provinces avec sa Loi sur les véhicules zéro émission (VZE) exigeant des constructeurs un seuil de vente de VZE via un système de crédits échangeables.

En décembre 2016, le premier ministre Justin Trudeau et onze de ses homologues des provinces et territoires ont signé le premier plan climatique pan-canadien. Depuis 1997, le Canada avait signé cinq accords internationaux promettant une réduction des GES tandis que les provinces restaient libres de leurs actions. Grâce à ce plan, chaque province aura un prix sur le carbone (jusqu'à 50$ la tonne en 2022) et le charbon sera délaissé dans la génération électrique d'ici 2030.

Pour finir l'année sur une note optimiste et inattendue, le Canada et les États-Unis ont interdit les nouveaux forages pétroliers et gaziers en Arctique. Aux États-Unis, la victoire de Standing Rock ne signale pas uniquement un déroutage du Dakota Access Pipeline, mais aussi une manifestation de la solidarité émergente entre les premières nations, les vétérans et la population générale que les gouvernements ne peuvent plus ignorer.

Même s'il prend la tête de la première puissance mondiale en 2017, Donald Trump ne pourra point à lui seul faire dérailler ces avancées énergétiques et climatiques. À l'échelle planétaire, 2016 a aussi été marquée par la ratification de l'Accord de Paris visant à contenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, un accord dans lequel on énonce aussi l'importance du désinvestissement des énergies fossiles et l'atteinte du zéro émission net. En 2016, les panneaux solaires sont devenus moins chers que les énergies fossiles dans une trentaine de pays. L'optimisme semble donc une ressource renouvelable en 2017 selon le Réseau Action Climat Canada!

Et qu'en est-il de la science ? Aux États-Unis, on redoute une ère d'obscurantisme scientifique. Celui qui a lutté contre la réglementation des émissions de GES des centrales au charbon prendra la tête de l'Agence américaine de protection de l'environnement. Déjà, des scientifiques inquiets sauvegardent des milliers de documents pour limiter les dégâts. Ce sera un climatosceptique qui prendra les rênes du Département de l'Énergie, un négationniste qui gouvernait le Texas lors de son ascension au leadership éolien. Enfin, un PDG d'entreprise pétrolière sera secrétaire d'État, un dirigeant d'entreprise qui s'était antérieurement montré favorable à l'accord de Paris et à une taxe sur le carbone!

«Espérons que l'insécurité scientifique et environnementale chez nos voisins du sud ne soit qu'un malheureux passage de leur histoire, comme nous l'avons nous-même vécu.»

La situation est grave et les preuves scientifiques sont accablantes : un satellite qui mesure le carbone atmosphérique a permis le premier portrait des sources anthropogéniques de CO2. Pourtant, Trump veut retirer l'étude des changements climatiques à la NASA dont la mission est pourtant d'utiliser un point de vue spatial pour assurer la compréhension de notre planète, améliorer nos vies et sauvegarder notre futur. On peut dire littéralement : ça ne vole pas haut !

Espérons que l'insécurité scientifique et environnementale chez nos voisins du sud ne soit qu'un malheureux passage de leur histoire, comme nous l'avons nous-même vécu. Souvenez-vous comment les scientifiques étaient muselés sous le gouvernement Harper. Ils auraient maintenant récupéré leur droit de parole. L'intégrité scientifique est depuis décembre 2016 protégée par la convention collective des membres de l'Institut professionnel de la fonction publique du Canada. Le gouvernement recrute maintenant un conseiller scientifique en chef, signe que le rôle de la science dans les décisions politique est de nouveau pris en considération, ce qui nous laisse plutôt optimiste pour l'année qui s'annonce.

Avec ces informations en tête, on peut se souhaiter une année 2017 où l'on se battra sur tous les fronts pour que la science l'emporte sur l'obscurantisme, les énergies renouvelables sur les fossiles et, somme toute, pour que l'avenir l'emporte sur le passé.

VOIR AUSSI :

Des sites naturels et culturels célèbres menacés par le réchauffement climatique
GRANDE BARRIÈRE DE CORAIL(01 of07)
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Le réchauffement climatique est considéré comme l'un des principaux dangers pesant sur la Grande barrière de corail qui s'étend sur 2.300 km le long de la côte nord-est de l'Australie et abrite des milliers d'espèces de poissons et autres organismes.Le site est sensible à plusieurs menaces liées au dérèglement climatique : augmentation du niveau de la mer, réchauffement, tempêtes, précipitations, acidité de l'eau... La hausse de la température provoque un phénomène de dépérissement des coraux qui se traduit par une décoloration et entraîne une insuffisance en apports nutritifs conduisant à leur mort. « Si la situation continue de s'aggraver, la Grande barrière de corail va subir un blanchissement généralisé, avec la mortalité que cela entraîne », selon le directeur de l'Institut du changement global de l'Université du Queensland, Ove Heogh-Guldberg. (credit:Pete Niesen via Getty Images)
MER DE GLACE(02 of07)
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La Mer de Glace, le plus grand glacier français (32 km2), sur le Mont-Blanc, a perdu 3,61 mètres d'épaisseur entre octobre 2014 et octobre 2015, soit trois fois plus que lors d'une année ordinaire, selon le laboratoire de glaciologie de Grenoble.Depuis trente ans, il perd en moyenne un mètre d'épaisseur par an sous l'effet du réchauffement climatique. Il n'y a qu'en 1995 et en 2001 qu'il a gagné quelques centimètres.« En prenant un scénario climatique moyen, les glaciers qui culminent en dessous de 3.500 mètres devraient disparaître avant 2100 », avertit Christian Vincent, ingénieur de recherche au Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l'Environnement (LGGE). (credit:PHILIPPE DESMAZES via Getty Images)
VENISE(03 of07)
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Venise s'enfonce dans la lagune de 10 centimètres par siècle à cause de l'augmentation du niveau de la mer « due à la progression du delta et à la compression des sédiments », selon l'UNESCO. Au XXe siècle, elle a perdu 10 à 13 cm supplémentaires à cause des industries qui prélevaient de l'eau dans la nappe phréatique.En outre, le réchauffement climatique « conduit à une augmentation nette du niveau de la mer à Venise », note l'UNESCO. D'après des scénarios de changement climatique modéré, « l'affaissement net de Venise pourrait atteindre 54 centimètres d'ici à 2100 » et « si rien n'est fait, elle pourrait être inondée quotidiennement ».Les îles, deltas, marais côtiers et estuaires sont particulièrement menacés par la montée des océans, selon les scientifiques. (credit:Buena Vista Images via Getty Images)
PARC NATIONAL DU KILIMANDJARO(04 of07)
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Les glaciers du Kilimandjaro, la plus haute montagne d'Afrique (5 895 m), en Tanzanie, existent depuis plus de 10 000 ans. Ils ont perdu 80 % de leur surface au cours du XXe siècle « suite à l'effet combiné du changement climatique et de la modification des traditions locales, dont les changements de l'occupation des sols », selon l'Unesco.« Si les tendances ne sont pas infléchies, en perdant près de 50 centimètres d'épaisseur chaque année, le champ de glace du Kilimandjaro pourrait bien disparaître en moins de 15 ans », ajoute l'agence de l'ONU. (credit:chuvipro via Getty Images)
MACHU PICCHU(05 of07)
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Depuis deux ans, les autorités péruviennes surveillent les éventuels effets du changement climatique sur le site de la cité inca du Machu Picchu.Elles sont plus particulièrement attentives au glacier andin Salcantaye, qui est en train de fondre. Ce phénomène pourrait modifier l’approvisionnement en eau et avoir des conséquences sur certaines espèces animales et végétales présentes autour des ruines, dont la plupart sont menacées d’extinction, selon le service national météorologique et hydrologique du Pérou (Senamhi).Le réchauffement pourrait se traduire par des sécheresses susceptibles de provoquer des feux de forêt risquant d’atteindre les ruines, ou par de fortes précipitations qui pourraient provoquer des avalanches et des inondations endommageant elles aussi le site, selon plusieurs experts. (credit:holgs via Getty Images)
MONT FUJI(06 of07)
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Le réchauffement climatique a été mis en cause dans la fonte du pergélisol sur le mont Fuji, la plus haute montagne japonaise (3 776 m). Des zones de pergélisol sont désormais observées à une altitude de 3 500 à 3 700 mètres, alors que la température autour du célèbre site augmente, selon une étude menée durant plusieurs années par le professeur Takehiro Masuza, parue en 2011.En 1976, la limite du pergélisol était 3 200 mètres. (credit:ASSOCIATED PRESS)
SAINT-LOUIS DU SÉNÉGAL(07 of07)
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À Saint Louis du Sénégal, première ville fondée par les Français en Afrique subsaharienne en 1659, près de 120.000 personnes sont menacées par la montée de l'océan et celle des eaux du fleuve Sénégal, en raison de l'augmentation des pluies saisonnières.Ces bouleversements « sont en partie liés aux changements climatiques », mais les conséquences en ont été aggravées parce que « les populations ont mal aménagé leur habitat », sur des zones inondables, selon un géologue spécialiste de la lutte contre l'érosion côtière, Pape Goumbo Lô. (credit:DEA / S. VANNINI via Getty Images)

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