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PQ minoritaire et promotion de la langue française

Il est bien regrettable que des quartiers montréalais autrefois francophones se soient transformés aussi rapidement. Non pas qu'il faille déplorer l'apparition de la multiethnicité dans plusieurs secteurs de la ville. C'est là, au contraire, un enrichissement. Le grand mal, c'est plutôt l'exode massif des francophones vers les banlieues. Comment voulez-vous que les immigrants s'intègrent à la majorité si cette majorité n'est plus visible autour d'eux?
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CP

Le nouveau gouvernement du Parti québécois sera-t-il en mesure de mettre en oeuvre son programme en matière identitaire? Il semble bien que les partis d'opposition feront obstacle aux aspects coercitifs des politiques envisagées : limitation de l'accès au cégeps anglophones, tests de citoyenneté, charte de la laïcité.

Ce pourrait être l'occasion pour le gouvernement de Pauline Marois de recourir à des moyens moins radicaux, plus incitatifs dans la poursuite des mêmes objectifs. En matière de langue, notamment, il n'y a aucune raison de renoncer à entraver l'érosion du français à Montréal. À cet égard, l'objectif fondamental, c'est l'intégration harmonieuse des immigrants, leur utilisation du français sur la place publique et leur adhésion à la culture québécoise.

Des lois peuvent contribuer à l'atteinte de cet objectif, mais le meilleur moyen demeure l'instauration d'un climat d'amitié civique. Ce sont les interactions fréquentes entre immigrants et citoyens déjà établis qui favorisent davantage l'intégration. Dans la mesure où les immigrants se retrouvent entre eux dans des ghettos ou quartiers ethniques, il y a bien peu de chances qu'ils s'intègrent à la culture publique commune.

Il est bien regrettable que des quartiers montréalais autrefois francophones se soient transformés aussi rapidement. Non pas qu'il faille déplorer l'apparition de la multiethnicité dans plusieurs secteurs de la ville. C'est là, au contraire, un enrichissement. Le grand mal, c'est plutôt l'exode massif des francophones vers les banlieues. Comment voulez-vous que les immigrants s'intègrent à la majorité si cette majorité n'est plus visible autour d'eux?

On comprend bien les raisons qui entraînent les jeunes Québécois à s'installer dans la couronne du 450. Le prix des maisons y est plus abordable, les taxes moins élevées et, semble-t-il, aux yeux de plusieurs, la qualité de vie meilleure. Dans une dynamique bien nord-américaine, on se retrouve dans des agglomérations passablement homogènes, loin des bruits et transformations de la ville. On échappe ainsi au devoir d'accueil des immigrants et à la véritable vie urbaine. Sans compter le désastre écologique produit par l'incessante circulation entre la métropole et les banlieues qui l'entourent et l'étouffent.

Il est impossible de contrer directement cette tendance. Mais un gouvernement peut déployer plusieurs moyens incitatifs pour encourager les francophones à demeurer sur l'ile de Montréal. Par des politiques d'urbanisme, de subventions, d'aides diverses à l'habitation en milieu urbain. On peut aussi lancer des campagnes de promotion du bonheur de vivre en ville, quand ce ne serait que pour se rapprocher de son milieu de travail au point de s'y rendre à pied ou en vélo. On fait bien des campagnes publicitaires contre l'usage du tabac ou la vitesse en automobile. Pourquoi pas une grande campagne de valorisation de la vie urbaine, pour des motifs écologiques, esthétiques, historiques et combien d'autres.

Je demande peut-être l'impossible à un gouvernement qui vient de se faire élire pour une très grande part par des électeurs de banlieues. Mais ce gouvernement s'est aussi engagé à promouvoir la langue française. Cela veut dire concrètement stimuler l'usage de la langue française dans la métropole de Montréal. Comment le visage de cette ville demeurera-t-il français si les francophones s'en éloignent?

Les promesses du PQ
(01 of08)
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Un gouvernement du Parti québécois ne demandera pas à ses élus de remplir la caisse électorale, pas plus à ses ministres qu\'à ses députés. L\'effort reposera sur les militants.\n\n
(02 of08)
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Le Parti québécois a promis la création d\'une politique nationale de soins et de services à domicile. Pauline Marois veut regrouper et augmenter les services offerts aux personnes en perte d\'autonomie qui souhaitent rester à la maison. La chef péquiste a promis d\'ajouter 120 millions de dollars aux 380 millions déjà prévus par le gouvernement, pour atteindre une enveloppe de 500 millions d\'ici cinq ans.\n\n
(03 of08)
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Création d\'une Banque de développement économique du Québec dont le mandat serait de soutenir la croissance, d\'aider les entreprises à démarrer, surtout en région et dans le domaine de l\'économie sociale, en leur donnant accès à du capital de risque.\n\n
(04 of08)
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La chef du Parti québécois «garantit» une place en garderie pour tous les enfants qui en ont besoin d\'ici la fin du premier mandat d\'un gouvernement péquiste. Le PQ maintiendra le tarif à 7$ jusqu\'à ce que l\'objectif d\'une place par enfant soit atteint.\n\n
(05 of08)
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Pauline Marois a promis de tenir un vaste sommet sur la gestion et le financement des universités et d\'abroger la loi 78, que la leader souverainiste juge «ignoble».\n\n
(06 of08)
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Un gouvernement Marois embauchera 600 professionnels supplémentaires d\'ici 2015 afin de contrer le décrochage scolaire. Le PQ évaluera aussi la possibilité d\'implanter dans les milieux défavorisés la maternelle à quatre ans à temps plein, et verra à renforcer l\'autonomie des établissements scolaires.\n\n
(07 of08)
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Un gouvernement péquiste reviendra à une forme de nationalisme économique à la Caisse de dépôt en créant un fonds d\'investissement stratégique de 10 milliards $, pour protéger les entreprises contre les prises de contrôle étrangères.\n\n
(08 of08)
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Pauline Marois a promis de faire adopter une charte de la laïcité dans les services publics advenant l\'élection de son parti. La charte reposerait sur les principes de neutralité de l\'État et de prépondérance de l\'égalité entre les femmes et les hommes. \n\n
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