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Quand Couillard et son parti brisent le consensus social

L'année 2017 sera déterminante pour rejeter cette industrie d'une autre époque et mettre de l'avant une économie basée sur les énergies renouvelables et beaucoup plus porteuse d'emplois.
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En 2015 sortait sur nos écrans le film L'empreinte. Ce film, où Roy Dupuis était le narrateur, nous faisait prendre conscience que le Québec s'est construit à partir de notre passé autochtone. Il montrait comment nos institutions se sont formées en s'inspirant de la culture des Premières Nations qui favorise le consensus dans la prise de décisions. L'anthropologue Serge Bouchard, qui toute sa vie s'est intéressé aux Premières Nations, nous faisait dans ce film la démonstration de nos origines autochtones et de la proximité de nos valeurs avec celles-ci.

L'an passé est paru le livre Le Code Québec, dont les auteurs Jean-Marc Léger, Jacques Nantel et Pierre Duhamel nous soulignaient l'importance de la valeur du consensus dans notre société. Cette valeur si importante de notre peuple a traversé notre histoire et se retrouve incarnée dans le fonctionnement de nos institutions démocratiques telles que le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) et tous les tribunaux administratifs du Québec. Le Canada anglais, par contre, fonctionne plutôt selon le modèle britannique.

Depuis quelques années, le gouvernement a brisé ce consensus en affaiblissant nos institutions démocratiques, en procédant à des coupures draconiennes dans la santé, l'éducation et tout ce qui touche au secteur public et parapublic. L'imposition d'une loi spéciale aux juristes de l'État en est un autre exemple. Dans la définition que la majorité des Québécois donne au consensus social, il y a aussi la notion d'acceptabilité sociale qui doit être mise en haut des priorités de ceux qui nous gouvernent. L'acceptabilité sociale est en train d'être modifiée dans sa définition par le Parti libéral afin de plaire aux compagnies pétrolières et ainsi leur permettre d'exploiter nos ressources sans avoir à rendre des comptes à la population.

Le projet de loi 102 qui est actuellement à l'étude à l'Assemblée nationale vise à affaiblir les pouvoirs du BAPE qui n'aurait plus de juridiction sur les volets économiques des projets d'exploitation des hydrocarbures.

Le projet de loi 102 qui est actuellement à l'étude à l'Assemblée nationale vise à affaiblir les pouvoirs du BAPE qui n'aurait plus de juridiction sur les volets économiques des projets d'exploitation des hydrocarbures. La semaine passée, le gouvernement a publié les projections d'emplois concernant le projet Énergie Est. L'étude a été faite par le Conseil du trésor et démontre le parti pris du gouvernement envers ce projet. De plus, plusieurs dossiers pourraient échapper à notre juridiction provinciale au profit du fédéral. Le Centre québécois du droit de l'environnement (CQDE), par contre, vient de gagner une bataille importante concernant le droit d'accès à l'information en obtenant des modifications au projet de loi 102, qui a été décrié par une large coalition de la société québécoise et par un groupe de 100 personnalités. On pourra évaluer d'ici peu les impacts de ce projet de loi.

En s'attaquant comme il le fait aux pouvoirs du BAPE, le gouvernement sert les intérêts des compagnies pétrolières et s'organise pour ne plus être importuné par les opposants à ses politiques. Cette façon de diminuer les pouvoirs du BAPE va directement à l'encontre de la notion d'acceptabilité sociale et de consensus social qui est largement comprise et partagée par la majorité de la population du Québec. Le gouvernement a prouvé de façon fort éloquente sa mauvaise foi et son mépris en adoptant sous le bâillon au mois de décembre 2016 le projet de loi 106, dont le chapitre 4 encadre l'exploitation des hydrocarbures. À partir de maintenant, toutes les compagnies pétrolières qui veulent exploiter des hydrocarbures dans notre sol pourront le faire en toute impunité, malgré un consensus social très fort : 65 % de la population du Québec ne veut pas de fracturation pour extraire du gaz de schiste, selon un sondage paru cet automne et commandé par le Front commun pour la transition énergétique .

Devant ce constat, que faire afin de préserver nos institutions et notre territoire? La lutte évidemment, mais pas n'importe quelle forme de lutte. Celle-ci doit inclure le plus grand nombre possible de Québécois qui croient encore en la valeur de nos institutions ainsi qu'à la protection de notre environnement. Cette lutte se fera de façon non violente, mais déterminée à gagner, car c'est du sort des générations qui vont nous suivre qu'il est question. Cette lutte va débuter dans la région de Lotbinière où la compagnie Questerre a annoncé qu'elle voulait faire de l'exploration pour extraire du gaz de schiste. Elle va se poursuivre contre le projet Énergie Est et ce dans toutes les régions du Québec. L'année 2017 sera déterminante pour rejeter cette industrie d'une autre époque et mettre de l'avant une économie basée sur les énergies renouvelables et beaucoup plus porteuse d'emplois.

Notre lutte est juste et se doit d'être victorieuse. Nous le devons à nos frères et sœurs des Premières Nations qui ont porté sur leurs épaules la lutte pour la préservation de notre territoire bien avant notre arrivée en Amérique.

C'est avec eux qu'on va vaincre les promoteurs des énergies fossiles, ainsi qu'avec tous les acteurs de la société civile qui ont l'avenir du Québec à cœur.

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