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Retour sur le drame de Charlie Hebdo: une pensée pour Simon l'oublié...

Simon Fieschi est un des oubliés de l'attaque de Charlie Hebdo, car on a très peu parlé des blessés de cette tragédie.
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Vous êtes allés sur le compte Twitter ou Facebook de Charlie Hebdo récemment ? Si oui, vous avez sûrement remarqué qu'ils n'existent plus.... Pendant plusieurs semaines, ils affichaient les dernières publications, datées du 7 janvier, date du carnage au 10 rue Nicolas Appert. Les comptes étaient figés sur une caricature pour le moins terrible dans les circonstances, oeuvre du défunt Cabu, où l'auto-proclamé calife Abou Bakr al-Baghdadi, le leader de Daech souhaitait ses voeux en ce début d'année avec un «Et surtout la santé», relayé en ligne par un des grands oubliés de cette tragédie: Simon Fieschi le jeune gestionnaire de communautés/webmestre chez Charlie Hebdo...

Un des oubliés, car on a très peu parlé des blessés de cette tragédie. Il aura fallu que Zineb El Rhazoui, journaliste et membre de la rédaction témoigne de son expérience dramatique dans un poignant article dans Le Monde pour qu'on apprenne ce qui est arrivé au responsable des réseaux sociaux :

«Simon, lui, a survécu. C'était le cadeau du destin en cette interminable journée de mercredi, car « le petit », notre webmaster, revient de loin. Plongé dans un coma artificiel profond, le poumon perforé − lui qui avait réussi à arrêter de fumer −, la moelle épinière atteinte, il reviendra lentement à la vie, mais il reviendra. On l'espère. Eminent spécialiste en aluminium et en histoire de la gendarmerie corse, Simon avait tout ce qu'il faut pour intégrer l'équipe : un sens de l'humour à toute épreuve, et tout le tact, la patience et l'amour nécessaires pour faire face aux shit storms quasi-quotidiennes sur les réseaux sociaux. Les réponses courtoises et rigolotes aux menaces de mort, les statuts hilarants sur la page Facebook aux millions de like, les tweets acides de Charlie, c'était lui.»

Une bribe de conversation le 7 janvier sur la page Facebook de son amie Maisie Dubosarsky

Et on n'en sait toujours pas beaucoup plus mais selon le Daily Telegraph australien, (son amie est australienne) il serait sorti du coma mais on est loin d'être certain qu'il pourra remarcher un jour... On a fait grand état le la mort des caricaturistes de légende et des femmes survivantes mais je tenais ici à rendre hommage à ce jeune gestionnaire de communautés/webmestre de 31 ans qui a été le premier à être frappé en cette journée funeste du 7 janvier 2015.

Et sur Twitter, plusieurs l'ont aussi fait :

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Les 12 victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo
Les 12 victimes de l'attentat(01 of13)
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Frédéric Boisseau, agent d'entretienFranck Brinsolaro, brigadier au service de la protectionJean Cabut, dit Cabu, dessinateurElsa Cayat, psychanalyste et chroniqueuseStéphane Charbonnier, dit Charb, dessinateurPhilippe Honoré, dit Honoré, dessinateurBernard Maris, économiste et chroniqueurAhmed Merabet, agent de policeMustapha Ourrad, correcteurMichel Renaud, ancien directeur de cabinet du maire de ClermontBernard Verlhac, dit Tignous, dessinateurGeorges Wolinski, dessinateur (credit:AFP)
Frédéric Boisseau(02 of13)
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Agent d'entretien, 42 ansSalarié de la Sodexo depuis plus de 15 ans, il se trouvait dans le hall de l'immeuble lors de l'attaque.
Franck Brinsolaro(03 of13)
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Policier, 48 ans.Membre du service de la protection des personnalités (SDLP, ex-SPHP). était chargé de la sécurité de Charb. Père de deux enfants, il habitait dans l’Eure. Son épouse est journaliste et rédactrice en chef de l’Éveil Normand, à Bernay.Plus de détails ici.
Cabu(04 of13)
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Dessinateur, 76 ans.Pendant près de 60 ans, le dessinateur Cabu, 76 ans, tué mercredi avec d'autres dessinateurs dans l'attentat contre Charlie Hebdo, a épinglé les travers de son époque à la pointe acérée de son crayon.Plus de détails ici. (credit:AFP)
Elsa Cayat(05 of13)
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Psychiatre et psychanalyste, était responsable de la rubrique "Divan" de Charlie Hebdo. Elle avait publié plusieurs essais, dont "Le désir et la putain, les enjeux cachés de la sexualité masculine"et "Un homme + une femme = quoi ?"Plus de détails ici.
Charb(06 of13)
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Stéphane Charbonnier, alias Charb, né en 1967 à Conflans-Sainte-Honorine, directeur de la publication de Charlie Hebdo.Lire aussi : Le dessin prémonitoire de CharbDessinateur engagé dès son plus jeune âge, Charb, qui est mort mercredi dans l'attaque contre Charlie Hebdo qu'il dirigeait depuis 2009, a toujours pratiqué un humour militant et corrosif et disait ne craindre personne."A Charlie Hebdo, on n'a pas l'impression d'égorger quelqu'un avec un feutre", disait Charb en évoquant la façon dont le journal satirique abordait la question de l'islam."Depuis qu'on fait Charlie Hebdo, on a toujours vécu avec des menaces. Les gens qui menacent sont ultra minoritaires et ceux qui passent à l'action sont encore plus minoritaires", avait-il déclaré en 2012 après l'interpellation d'un homme soupçonné d'avoir appelé à le décapiter sur un site jihadiste.Son portrait figurait, avec huit autres, dans une liste de "Recherchés, morts ou vifs, pour crimes contre l'islam" publiée au printemps 2013 par la revue jihadiste en anglais Inspire.Né le 21 août 1967 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), Stéphane Charbonnier, dit Charb, "avait appris à dessiner pendant les cours de maths et bon an, mal an finit par être un peu moins nul en dessin qu'en maths", selon son éditeur Casterman.Son irrévérence, il la manifeste dès l'adolescence en publiant ses premiers dessins dans le journal du collège à Pontoise.Il dessinera ensuite pour les Nouvelles du Val d'Oise, l'hebdomadaire local, tout en préparant le bac."Il avait 18 ans et il était déjà génial et féroce à la fois", raconte Jean-François Guyot, aujourd'hui journaliste à l'AFP, qui a connu Charb à la fin des années 80 aux "Nouvelles du Val-d'Oise"."Il n'avait pas de limite dans l'irrévérence, il fallait parfois même le freiner parce qu'il n'avait pas froid aux yeux et ne craignait personne", ajoute-t-il. - Aucun tabou - En 1991, Charb participe au lancement de "La Grosse Bertha", hebdomadaire satirique créé pour dénoncer la guerre du Golfe et dont l'équipe rédactionnelle comprenait notamment les humoristes Jean-Jacques Peroni, François Rollin, Patrick Font et Philippe Val. Charb quittera le journal un an plus tard, avec le gros de l'équipe, pour participer au lancement de Charlie Hebdo dans lequel il publiait encore aujourd'hui l'essentiel de ses dessins.Au cours des vingt dernières années, on avait aussi pu voir ses dessins dans l'Humanité, Libération, le Monde Libertaire, Télérama, Mon Quotidien, l'Hebdo, le Monde des Ados, Fluide Glacial ou l'Echo des Savanes.En tant que dessinateur de plateau, Charb participera un temps à l’émission "Nulle Part Ailleurs" sur Canal +, puis à l’émission de Marc-Olivier Fogiel "T’empêches tout le monde de dormir" sur M6 en 2007 et 2008.Depuis le départ de Philippe Val en mai 2009, il était le directeur de publication de Charlie Hebdo.Avec son trait épais et ses trognes allumées, Charb ne reculait devant aucune plaisanterie même du plus mauvais goût.Les guerres, la politique et les politiciens, la télé-réalité, la maladie ou les religions, aucun sujet n'était à l'abri de son crayon."C'est en refusant par peur ou par paternalisme de traiter les musulmans comme des citoyens avant de les traiter comme des croyants qu'on fait de l'islam un tabou", disait-il en juin 2013 à l'occasion de la sortie du second tome de "La Vie de Mahomet", édité par Charlie Hebdo.Dans cette bande dessinée biographique, le journal satirique présentait la vie du prophète à partir de textes rédigés par des chroniqueurs musulmans. (credit:AFP)
Honoré(07 of13)
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Honoré est l'auteur du dernier dessin twitté par l'hebdomadaire, quelques instants seulement avant l'attaque. On y voit le chef de l'organisation de l'Etat islamique (EI) Abou Bakr al-Baghdadi présenter ses voeux: "Et surtout la santé!".Autodidacte né en 1941, Honoré publie son premier dessin de presse à 16 ans, dans le journal Sud-Ouest, selon le Magazine Littéraire, l'un des nombreux médias où l'on pouvait croiser ses dessins en noir et blanc au style suranné (Le Monde, Libération, les Inrockuptibles).Il collaborait avec Charlie Hebdo depuis sa reparution en 1992, selon le site des éditions Larousse, pour qui il avait notamment illustré l’édition anniversaire 2010 du Petit Larousse.Ses travaux ont fait l'objet de nombreuses expositions collectives et il avait également mis en images Ouvert le jour et la nuit (sur des textes de Rufus, 1995), le Bestiaire d'Alexandre Vialatte (2002) et la Symphonie animale d'Antonio Fischetti (2007), selon Larousse. (credit:AFP)
Bernard Maris(08 of13)
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Economiste et chroniqueur sur France Inter, 68 ans.Bernard Maris, économiste médiatique et chroniqueur sur France Inter, a été tué dans l'attentat perpétré mercredi contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, a annoncé Radio France."France Inter pleure et nos pensées vont à sa famille", a tweeté Mathieu Gallet, PDG de Radio France. Bernard Maris, 68 ans, collaborait également à Charlie Hebdo, sous le pseudonyme d'"Oncle Bernard"."Radio France vient d'apprendre la tragique disparition de l'économiste Bernard Maris. C'est évidemment une épreuve supplémentaire pour l'ensemble des collaborateurs de Radio France et de France Inter", a déclaré le groupe Radio France à l'AFP.Diplômé de l'Institut d'études politiques de Toulouse, Bernard Maris était professeur d'économie à l'université Paris VIII. Il animait également une émission hebdomadaire sur France Inter, intitulée "Le débat économique", le vendredi à 07H50. Lire aussi la tribune de Jacques Sapir: "A Bernard Maris, homme délicieux" (credit:AFP)
Ahmed Merabet(09 of13)
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Policier, 42 ans.Il était représentant du personnel et appartenait à la brigade VTT de l'arrondissement. «Il laisse derrière lui une compagne», selon le secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police, Rocco Contento. «Nous sommes tous extrêmement choqués», raconte-t-il, ému.Plus de détails ici. (credit:DR)
Mustapha Ourrad(10 of13)
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Correcteur à Charlie Hebdo. Il venait d'obtenir la nationalité française
Michel Renaud(11 of13)
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Fondateur de la biennale du carnet de voyage de Clermont-Ferrand.A Clermont-Ferrand, Michel Renaud avait été directeur de la communication de Roger Quilliot, puis directeur de cabinet adjoint de Serge Godard.Journaliste de formation, Michel Renaud avait débuté sa carrière à Europe 1 et au Figaro, avant de devenir un grand voyageur.Plus de détails ici. (credit:France 3)
Tignous(12 of13)
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Bernard Verlhac, dessinateur, 57 ans.Caricaturiste et auteur de BD caustique et engagé, Bernard Verlhac, dit Tignous, tué mercredi dans l'attentat contre Charlie Hebdo à l'âge de 57 ans, dessinait pour la presse depuis 1980, traquant la folie du monde avec un humour percutant et un peu désespéré."Un dessin de presse, c'est super dur à réussir parce qu'il faut tout mettre dans une seule image. C'est tout le contraire de la BD", disait-il. Né Bernard Verlhac en 1957 à Paris, Tignous publiait régulièrement dans Charlie Hebdo et Marianne. Il collaborait également à Fluide Glacial, L'Echo des Savanes ainsi qu'à des émissions télévisées avec Laurent Ruquier, Marc-Olivier Fogiel ou Bruno Masure, dans lesquelles ses dessins accompagnaient les débats.Il avait travaillé avec Cabu, Charb et Wolinski, autres victimes de l'attentat terroriste contre Charlie Hebdo.Ses premiers dessins de presse étaient parus dans L’Idiot international, La grosse Bertha et L’Evénement du jeudi.Après son livre "On s'énerve pour un rien" en 1991, il taclait le capitalisme, les actionnaires et les inégalités sociales en 1999 dans "Tas de riches" (Denoël) et fera paraître en 2010 "Le fric, c'est capital"....Passionné par l'actualité, il retrace le procès Colonna dans un album en 2008 puis sort sa BD "Pandas dans la brume" en 2010 (Glénat), où il donne la parole à ces charmantes petites bêtes pacifistes et menacées d'extinction."En fait, ça a commencé par un communiqué du WWF disant qu'il n'y avait plus que 1.600 pandas. Ça a fait tilt !", racontait-il. "Je me suis rendu compte que tous les thèmes que je traite régulièrement dans mes dessins de presse (la liberté, le patronat-voyou qui délocalise...) tournaient autour du lieu où vit le panda: la Chine".C'est ainsi que les pandas de Tignous cogitent, s'interrogent en croquant leurs bambous, miroir satirique grinçant et hilarant tendu à notre société. "Il y a plein de choses qu'on peut se permettre dans une BD longue...", expliquait Tignous qui admirait le père de "Corto Maltese", Hugo Pratt.Son dernier livre, "Cinq ans sous Sarkozy", publié en 2011 chez l’éditeur 12 Bis, compilait ses dessins de presse. Une manière de se remémorer avec humour les hauts faits et affaires du quinquennat de Nicolas Sarkozy, à travers l’œil d’un des plus fervents détracteurs de l'ex-président de la République.
Wolinski(13 of13)
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Dessinateur fondateur de Charlie Hebdo, 80 ans.Irrévérencieux et grivois, Georges Wolinski, tué mercredi dans l'attentat contre Charlie Hebdo à l'âge de 80 ans, était un dessinateur de presse mythique pour toute une génération, père du célèbre "Roi des cons", pilier de la bande de Hara-Kiri dans les années 60 puis de Charlie Hebdo.Plus de détails ici. (credit:AFP)

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