Le ministre des Affaires étrangères de la France, Laurent Fabius, dont le pays est sous pression pour renoncer à la vente de navires militaires Mistral à la Russie, a laissé percer mardi son agacement, notamment envers la Grande-Bretagne.
De retour de Bruxelles où les Européens ont débattu de nouvelles sanctions contre Moscou dans la crise ukrainienne, M. Fabius a rappelé à la chaîne de télévision privée TF1 la position officielle française sur le contrat des deux Mistral passé avec Moscou pour quelque 1,2 milliard d'euros. "C'est un contrat qui a été signé en 2011 et il y a une règle qui vaut en matière internationale comme en matière nationale: les contrats signés, et d'ailleurs payés, doivent être honorés", a-t-il déclaré.
"Le contrat pour le premier bateau qui doit être livré en octobre sera honoré et pour le deuxième bateau qui n'est pas encore totalement construit, ca dépendra de l'attitude des Russes", a-t-il dit, reprenant la position énoncée la veille par le président François Hollande.
A Bruxelles, "les Anglais ont été extrêmement aimables entre guillemets, en disant: jamais nous n'aurions fait cela (honorer le contrat, ndlr). Je leur ai rappelé que le principe que j'ai dit existait pour tout le monde, et je leur ai dit aussi: +chers amis britanniques, parlons aussi de la finance. J'ai cru comprendre qu'il y avait pas mal d'oligarques russes à Londres+", a ironisé M. Fabius.
Paris demande à Londres de balayer devant sa porte, a demandé le journaliste de TF1 ? "exactement", a répondu M. Fabius.
Les Européens ont décidé mardi de préparer des sanctions contre la Russie dans le secteur de la Défense, après le crash d'un avion malaisien attribué à un tir de missile dans l'est de l'Ukraine en proie à des conflits avec les miliciens prorusses, et la France se trouve sous la pression des occidentaux pour qu'elle renonce à la vente de ces Mistral à Moscou.
"C'est une question pour le gouvernement français", a notamment déclaré le chef de la diplomatie britannique Philip Hammond.
Mardi soir, les Etats-Unis ont enfoncé le clou en estimant que la livraison de navires de guerre français à la Russie était "totalement inappropriée" en raison du rôle de Moscou dans la crise ukrainienne.
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