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Santé: les médecins québécois veulent contrer les surdoses d'opioïdes (VIDÉO)

Les médecins québécois veulent contrer les surdoses d'opioïdes

Le Collège des médecins presse le gouvernement du Québec d'agir pour mieux contrôler les prescriptions et les ventes d'opioïdes, car ses membres craignent que le Québec soit prochainement confronté à une vague de surdoses comme en Colombie-Britannique.

Un texte de Jean-Philippe Robillard

« On peut s'attendre à ce que ça atteigne le Québec et les Maritimes au cours des prochains mois. Pour nous, ça parait assez évident », affirme le secrétaire du Collège des médecins, Yves Robert.

L'augmentation des ventes et de la consommation d'opioïdes - des médicaments utilisés contre la douleur - inquiète au plus haut point le Collège des médecins. C'est que l'organisation est incapable de contrôler et de surveiller ce marché qui est en pleine effervescence. Elle ignore donc quel médecin a prescrit des opioïdes et quel patient en achète.

Pour Yves Robert, il s'agit d'un problème sérieux. « Nous savons qu'il y a de nos médecins qui ont prescrit jusqu'à 3000 comprimés [d'opioïdes] par mois. À notre connaissance, il n'y a pas d'indication pour prescrire 3000 comprimés à un patient par mois, affirme-t-il. On sait qu'il y a certains patients qui ont accès à plusieurs centaines, sinon des milliers de comprimés par mois. »

Le Collège des médecins est incapable de déterminer l'ampleur des fraudes et le marché destiné aux toxicomanes. Le docteur Yves Robert assure cependant que des médecins prescrivent des opioïdes de façon inappropriée alors que des toxicomanes obtiennent de fausses ordonnances.

Mais c'est impossible actuellement pour le Collège des médecins d'enquêter puisqu'il n'a pas les moyens de mettre en place un programme de surveillance des ordonnances des médicaments à risque comme ceux qui existent dans plusieurs provinces de l'Ouest.

À qui la faute?

Selon le docteur Robert, la Régie de l'assurance maladie refuse de dévoiler ses données en invoquant la confidentialité des dossiers alors que ces dernières pourraient permettre d'enrayer les fraudes liées aux ordonnances et de contrer le problème de surconsommation et de surdoses mortelles.

« Nous sommes en furie [...] Nous avons un blocage majeur de notre gouvernement du Québec, dit-il. Nos lois d'accès à l'information et de protection des renseignements personnels empêchent sciemment les ordres professionnels d'avoir accès à des données de surveillance d'ordonnances comme celle-là a fortiori s'il y a le nom des médecins et des patients. Donc, nous avons un problème majeur. [...] Nous avons besoin d'avoir accès à ces données pour sauver des vies. »

Il ajoute : « il y a des provinces qui sont en avance dans les programmes de surveillance, et ce, depuis plusieurs années. C'est le cas de l'Alberta, c'est le cas de la Saskatchewan, c'est le cas du Manitoba, de la Colombie-Britannique qui ont mis en place un programme de surveillance des ordonnances avec l'accès aux noms des médecins et aux noms des patients pour être capable d'intervenir chez les mauvais prescripteurs ou chez les hyper consommateurs ».

Dans le cadre des débats sur le projet de loi 98 visant à modifier diverses lois concernant l'admission aux professions et la gouvernance du système professionnel, le Collège des médecins va redemander mardi en commission parlementaire au gouvernement d'agir dans ce dossier afin de mieux surveiller les médecins, de mieux contrôler la consommation des patients, et d'éviter ainsi les surdoses mortelles. Un problème auquel fait face la Colombie-Britannique.

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Ce qui agace les médecins
«Je refuse de faire vacciner mes enfants»(01 of07)
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"On remarque actuellement que de plus en plus de gens, et c’est inquiétant, refusent la vaccination pour eux et leurs enfants. La science est on ne peut plus claire à ce sujet: les vaccins que nous recommandons systématiquement pour les enfants et les adultes sont totalement sans danger. Ils peuvent aussi sauver des vies. Depuis que moins de gens se font vacciner, nous avons constaté aux États-Unis une augmentation parallèle des maladies pouvant être prévenues grâce à la vaccination. Il existe des maladies comme la rougeole qui peuvent affecter gravement les enfants, jusqu’à l’irréparable. Les vaccins sont devenus victimes de leur propre succès parce qu’ils ont si bien réussi à prévenir ces maladies depuis des décennies que plus personne ne se souvient des répercussions dramatiques que celles-ci peuvent engendrer, ni des résultats spectaculaires des vaccins pour les prévenir."
- Pritish Tosh, docteur en médecine et chercheur en maladies infectieuses, Mayo Clinic
(credit:luiscar via Getty Images)
«Je l’ai trouvé sur Google»(02 of07)
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"Les gens ont tendance à penser que 45 minutes passées à surfer sur Internet équivaut à des années et des années de pratique à temps plein. C’est une tendance qui ne cesse de s’accentuer depuis que tout le monde a accès à l’information en tout temps. Mais l’information n’est pas synonyme de connaissance ou de compréhension, qui exigent toutes les deux objectivité, équilibre, une vision en hauteur et une certaine interprétation. Notre culture assimile machinalement accès à l’information et compréhension, et cela se traduit par des erreurs qui coûtent cher en soins de santé. Nous consacrons beaucoup de temps et d’énergie en ce moment à parler avec nos patients convaincus d’être bien informés."- Katz (credit:Deux via Getty Images)
«J’ai besoin d’antibiotiques»(03 of07)
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"Certains patients se présentent chez le médecin souffrant d’une infection aiguë et s’imaginent qu’ils vont repartir avec une ordonnance pour un antibiotique. Souvent, dans le cas d’infections virales ou d’autres infections qui se résorbent d’elles-mêmes, il n’est pas nécessaire de prescrire des antibiotiques pour que les gens se sentent mieux ou se remettent plus vite. Par ailleurs, l’abus d’antibiotiques a clairement contribué au problème auquel nous faisons face aujourd’hui avec les bactéries résistantes aux antibiotiques. Nous en sommes arrivés au point où nous sommes même devenus incapables de trouver un antibiotique pour lutter contre certaines infections. Ce n’est pas juste une question de société; les antibiotiques affectent aussi les personnes à qui on les prescrit car la prise d’antibiotiques est liée à des infections avec organismes résistant aux antibiotiques chez les patients."
- Tosh
(credit:luchschen via Getty Images)
«Je mange moins et je fais plus d’exercices et pourtant je ne perds pas de poids.»(04 of07)
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"En fait la question, ce n’est la quantité de calories que l’on consomme, mais bien la qualité de ces calories."
- Frank Lipman, docteur en médecine et blogueur au Huffington Post
(credit:y_seki via Getty Images)
«Je veux quelque chose qui agisse tout de suite»(05 of07)
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"Ce qui m’agace plus que tout est cette exigence du remède miracle. Beaucoup de patients pensent qu’une pilule ou le dernier régime à la mode va tout changer et qu’ils viennent de découvrir ‘La solution’. Ces mêmes patients sont remarquablement intelligents et font preuve d’un jugement critique au sujet d’autres décisions de la vie courante, mais en ce qui a trait à la santé, il semble que ce jugement critique ne s’exerce plus du tout! Des données prouvent que des changements dans le mode de vie, dont l’alimentation et les activités sportives, donnent des résultats – il ne faut pas l’oublier! Oubliez plutôt vitamines, suppléments et remèdes miracles qui ne s’appuient sur aucune donnée."
-David B. Agus, docteur en médecine, professeur de médecine et d’ingénierie, directeur entres autres du USC Center for Applied Molecular Medecine
(credit:PhotoAlto/Milena Boniek via Getty Images)
«Je ne mange que des aliments à faible teneur en gras»(06 of07)
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"Je voudrais que les gens arrêtent d’avoir peur des matières grasses et d’être obsédés par les aliments à faible teneur en gras lorsqu’ils veulent perdre du poids. Nous ne disposons pas de données prouvant que les matières grasses font grossir ou causent des maladies cardiaques, à part celles sur les acides gras trans."
- Mark Hyman, docteur en médecine, fondateur et directeur médical du UltraWellness Center, membre du comité de la rubrique médicale du Huffington Post.
(credit:gkdavie/Flickr)
«Je n’ai pas le temps de venir vous voir»(07 of07)
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"La manie que les gens (devraient) perdre, selon moi, se manifeste généralement pendant les vacances. Ils appellent en général pour dire qu’ils ne se sentent pas bien 24 ou 48 h avant le moment de partir. Dans mon cas, ils me disent qu’ils souffrent de douleurs à la poitrine, qu’ils sont essoufflés, ou encore que leur tension artérielle est trop élevée ou trop faible. Ils me disent en général qu’ils doivent venir me voir à une heure ou un jour précis parce qu’ils sont sur le point de partir et sont loin d’avoir fini leurs préparatifs. Lorsque je leur demande quand ils ont ressenti les premiers symptômes, ils me répondent habituellement que c’était quatre ou cinq jours plus tôt. Je voudrais que mes patients comprennent bien que je n’ai pas de baguette magique et qu’il faut parfois faire des examens pour comprendre ce qui se passe. Je vous demande d’appeler dès que vous ne vous sentez pas bien, et s’il arrive exceptionnellement que je vous recommande de retarder votre départ, comprenez que c’est pour votre bien.S’il-vous-plaît, faites passer votre santé avant tout si vous voulez avoir du bon temps et vous sentir bien pendant vos vacances."
- Nieca Goldberg, docteur en médecine, directrice médicale du Joan H. Tisch Center for Women’s Health, Langone Medical Center, Université de New-York.
(credit:ttatty via Getty Images)

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