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Tirer profit de notre pétrole

Si nous signons cette lettre ouverte et le Manifeste pour tirer collectivement profit de notre pétrole, c'est pour inviter le gouvernement à autoriser l'exploration des ressources pétrolières afin de confirmer le potentiel d'exploitation, et éventuellement l'exploitation pétrolière. C'est aussi pour engager une discussion au Québec que nous souhaitons respectueuse et empreinte de pragmatisme.
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La Révolution tranquille constitue une période marquante pour le Québec. Nous avons su nous bâtir, au fil des ans, des forces réelles sur lesquelles miser pour assurer notre essor économique et social. Cela nous a permis, collectivement, d'accroître l'accessibilité aux études et la diplomation, d'offrir une grande protection sociale aux moins bien nantis et de mettre en place des programmes sociaux généreux comme celui de l'assurance parentale, pour ne nommer que ces éléments. Nous saluons cette redistribution de la richesse et nous croyons fermement que nous devons prendre les moyens nécessaires pour la préserver.

Or, plusieurs éléments commandent que nous nous interrogions sur la suite des choses. D'abord, la dette nette du Québec atteignait un niveau sans précédent au 31 mars 2012: elle était de 167 milliards de dollars et représentait tout près de 50% du PIB. À titre comparatif, elle correspondait à 36,9% du PIB en Ontario et à 27,7% du PIB pour l'ensemble des provinces canadiennes. Deuxièmement, le vieillissement démographique sera plus rapide au Québec que dans les autres provinces canadiennes et la plupart des pays industrialisés.

Si nous signons cette lettre ouverte et le Manifeste pour tirer collectivement profit de notre pétrole, c'est pour inviter le gouvernement à autoriser l'exploration des ressources pétrolières afin de confirmer le potentiel d'exploitation, et éventuellement l'exploitation pétrolière. C'est aussi pour engager une discussion au Québec que nous souhaitons respectueuse et empreinte de pragmatisme.

Il n'existe pas de solutions magiques. Nous devons retrousser nos manches, un peu comme nous l'avons fait au cours de la Révolution tranquille. Une des façons d'y parvenir est de miser sur les ressources pétrolières qui se trouvent en sol québécois.

À ceux qui nous diront que le pétrole est une énergie du passé, nous leur demandons de ne pas rêver en couleurs. Nous consommerons du pétrole pour encore longtemps. D'ailleurs, la quantité de pétrole consommé a augmenté depuis dix ans au Québec, tout comme le nombre de véhicules sur les routes et le kilométrage parcouru. Bon an mal an, nous consommons entre 11 et 14 milliards de dollars en pétrole. C'est énorme!

Retombées majeures pour le Québec

Bien qu'il soit trop tôt pour estimer le nombre d'emplois créés par une exploitation du pétrole québécois, nous savons fort bien que d'autres endroits dans le monde se sont fortement enrichis grâce à des projets similaires. Prenons l'exemple de la Norvège, qui a su exploiter son pétrole tout en protégeant son environnement et en poursuivant ses activités maritimes. Aujourd'hui, la Norvège dispose d'un Fonds des générations de 645 milliards de dollars. Un exemple dont il faut certainement nous inspirer!

N'oublions pas non plus l'impact positif que la consommation d'un pétrole intérieur aurait sur notre balance commerciale, dont le déficit est principalement dû à nos importations d'hydrocarbures.

Le faire en respectant notre environnement

Tirer profit de notre pétrole veut dire d'en retirer le maximum de bénéfices économiques, mais cette équation deviendrait nulle, voire négative, si nous en venions à créer des torts irréparables à l'environnement. Soyons bien clairs, nous prenons position aujourd'hui en faveur d'une exploitation responsable du pétrole québécois. Est-ce possible de réaliser des activités de développement qui ne présentent aucun risque pour l'environnement? La réponse est non. Notre responsabilité collective est de s'assurer que de hauts standards de protection de l'environnement soient mis en place, ce qui doit valoir pour l'exploitation pétrolière.

Le Québec a la chance d'avoir des réserves impressionnantes de pétrole. Une telle opportunité n'est pas offerte à tous. Nous devons la saisir.

Les signataires du manifeste

Bernard Landry, ancien premier ministre du Québec et professeur à l'UQAM; Joseph Facal, professeur à HEC Montréal et ancien président du Conseil du trésor du Québec; Monique Jérôme-Forget, conseillère spéciale chez Osler et ancienne ministre des Finances du Québec; Françoise Bertrand, présidente-directrice générale de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ); Éric Forest, maire de Rimouski; Simon Prévost, président de Manufacturiers et exportateurs du Québec; André Bisson, administrateur; Michel G. Hudon, avocat-conseil; Serban Teodoresco, président de Preventa; Yves-Thomas Dorval, président du Conseil du patronat du Québec; Johanne Desrochers, PDG de l'Association des ingénieurs-conseils du Québec.

Pour lire le Manifeste pour tirer collectivement profit de notre pétrole: www.petrolequebec.ca

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Comprendre les projets de pipelines
Prolongement du North East — Access Pipeline(01 of07)
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Longueur : 297 km. \n\nCapacité : 350 000 barils par jour de bitume dilué. \n\nInvestissements : non-disponible.\n\nExpansion d\'un système d\'oléoducs déjà en service. De Conklin, lieu d\'extraction des sables bitumineux, jusqu\'au terminal Sturgeon, près de Redwater, tous deux en Alberta. \n\nLe projet est peu controversé puisque d\'autres pipelines existent déjà, presque sur les mêmes tracés. La construction est donc déjà amorcée. \n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
Northern Gateway — Enbridge (02 of07)
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Longueur : 1,177 km\n\nCapacité prévue : 525 000 barils de pétrole par jour\n\nInvestissements : 5,5 milliards de dollars\n\nEnbridge cherche à exporter du pétrole vers la Chine depuis un terminal sur la côte ouest. \n\nLe projet est cependant sur la glace. Le gouvernement provincial de la Colombie-Britannique a refusé d\'y donner son aval, considérant qu\'Enbridge n\'a pas donné de réponse satisfaisante aux inquiétudes de la population et des Premières Nations. \n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
Ligne 9B — Enbridge(03 of07)
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Longueur : 639 km\n\nCapacité : 300 000 barils de pétrole par jour \n\nInvestissements : 110 millions de dollars (aucune nouvelle construction nécessaire)\n\nUn plan B qui devient crucial. Puisque le pétrole albertain se dirige vers une impasse avec deux projets freinés (Northern Gateway et Keystone XL), l\'industrie cherche des débouchés à l\'Est. Enbridge voudrait inverser le flux de l\'oléoduc existant, pour acheminer du pétrole de North Westover (Ontario) jusqu\'à Montréal. La compagnie Enbridge promet de fournir un pétrole brut moins dispendieux que celui actuellement importé de l\'étranger. \n\nLes environnementalistes déplorent que le pétrole des sables bitumineux soit particulièrement polluant. Quelques groupes ont également évoqué des inquiétudes sur la sécurité du transport, rappelant qu\'Enbridge a été reconnue responsable de plusieurs déversements aux États-Unis, dont celui de plus de 3 millions de litres au Michigan.\n\nLa décision est attendue au début 2014.\n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
Oléoduc Énergie Est — TransCanada(04 of07)
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Longueur totale : 4500 km \n\nCapacité : 1 million de barils de pétrole brut par jour\n\nInvestissements : 12 milliards de dollars \n\nL\'objectif est de convertir 3000 km de gazoduc en oléoduc entre l\'Alberta (Hardistry) et l\'Ontario et construire un pipeline supplémentaire de 1400 km jusqu\'à Saint-Jean au Nouveau-Brunswick. Le Québec deviendrait donc un endroit de transit. \n\nL\'étude du projet qui nécessite de nouvelles infrastructures d\'envergure pourrait être assez longue. Il ne démarrera pas avant 2017. \n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
Keystone XL — Trans Canada (05 of07)
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Longueur : nouveau tronçon de 2000 km. \n\nCapacité : 830 000 barils de pétrole par jour \n\nInvestissements : 7 milliards de dollars. \n\nL\'industrie albertaine des sables bitumineux cherche à exporter le pétrole de l\'Alberta jusqu\'aux raffineries du Texas, pour le marché américain. Le projet affronte de l\'opposition locale, puisque l\'on redoute que les impacts économiques soient faibles et parce que le pétrole des sables bitumineux est réputé très polluant. Le président Obama hésite à approuver cet oléoduc. \n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
Expansion du pipeline Trans Mountain — Kinder Morgan(06 of07)
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Longueur : 1150 km sont déjà en place, l\'expansion prévoit 980 km supplémentaires pour transporter du pétrole brut. \n\nCapacité : Faire passer la capacité de 300 000 à 890 000 barils par jour.\n\nInvestissements : 5,4 milliards de dollars\n\nIl s\'agit de doubler l\'oléoduc déjà existant pour en augmenter la capacité, en conservant à peu près le même tracé. Des inquiétudes ont été soulevées quant à la sécurité du transport par oléoduc, puisque des fuites des tuyaux de cette compagnie sont survenues à plusieurs reprises dans les dernières années. La plus récente anomalie, en juin 2013, aurait laissé échapper jusqu\'à 4000 litres.\n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
Programme « light oil access » — Enbridge(07 of07)
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Longueur : plusieurs projets. \n\nCapacité totale : acheminement d\'environ 400 000 barils supplémentaires par jour\n\nInvestissements : 6,2 milliards de dollars pour l\'évaluation préliminaire. \n\nEn réponse aux changements dans la production et la demande en Amérique du Nord, on veut approvisionner davantage les raffineries de l\'Ontario, du Québec et du Midwest américain. Au programme : expansion des canalisations, augmentation de la puissance de pompage et de la capacité des terminaux. Les différents projets devraient être sur pied entre 2014 et 2016.\n\nSource : Canadian Energy Pipeline Association
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