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Un rapport accablant sur les services de santé mentale pour jeunes autochtones

Un rapport accablant sur les services de santé mentale pour jeunes autochtones
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RADIO-CANADA INTERNATIONAL

Un rapport de la représentante de l'enfance et de la jeunesse de la Colombie-Britannique critique âprement le système de protection des jeunes autochtones de la province. Selon Mary Ellen Turpel-Lafond, le système est confus, présente des temps d'attente très longs et oriente mal les jeunes.

Le rapport, intitulé A Tragedy in Waiting : How B.C.'s mental health system failed one First Nations Youth (Une tragédie prévisible : Comment le système de santé mentale de la Colombie-Britannique a trahi un jeune Autochtone), commence par la présentation du cas réel d'un garçon de 16 ans dont le prénom, Chester, est fictif. Le jeune homme, décrit comme doux et facile à vivre, s'est suicidé près de son école secondaire en 2013.

Dans son rapport, Mme Turpel-Lafond décrit comment le système a échoué dans le cas de « Chester ». Elle note que peu d'améliorations ont été apportées pour offrir des services aux jeunes qui en ont le plus besoin, malgré tous les signaux d'alarme.

« La prévention du suicide et l'intervention ont des taux de succès remarquables lorsqu'un soutien approprié est offert. Mais attendre des jeunes et de leurs familles de devoir patienter plus de 200 jours avant d'obtenir ces services d'aide équivaut à leur dire qu'on les abandonne à leur sort », explique-t-elle.

Le rapport pointe les failles du système

Dans le rapport de 62 pages, tous les services d'aide pour les familles autochtones dans le besoin sont passés en revue, et le constat est sévère.

« Les services d'aide connaissent des tas d'enfants qui ont besoin d'aide et cherchent un système thérapeutique qui les comprend et les soutient. À la place, ils font face à un mur de briques », dit Mme Turpel-Lafond.

Le texte dénonce la moyenne du temps d'attente beaucoup trop longue pour obtenir de l'aide, en citant l'exemple de « Chester » qui, selon la norme à l'époque, aurait eu à attendre 270 jours pour bénéficier des services.

Plusieurs autres problèmes récurrents sont également cités, comme le manque de personnel, le sous-financement, la confusion administrative, un système fragmenté et le manque de critères de performance pour le personnel des agences.

Un appel « légitime »

La ministre du Développement des enfants et de la famille a répondu à la publication du rapport en affirmant qu'elle n'a aucun doute sur la légitimité de l'appel à agir de l'organisme de protection de l'enfance.

À chaque fois qu'un enfant meurt, c'est une tragédie. Je suis tout à fait d'accord

Stephanie Cadieux, ministre du Développemement des enfants et de la famille de Colombie-Britannique

Elle déclare que les changements effectués depuis la mort de « Chester » auraient pu lui sauver la vie.

« Nous avons pris des mesures pour nous assurer que les jeunes comme Chester sachent obtenir l'aide disponible pour eux. Il n'y a pas de période d'attente pour tout jeune qui est considéré à risque de commettre un suicide par un professionnel de la santé mentale. Malheureusement, dans le cas de Chester, le système existant en 2013 n'a pas rempli sa mission. Il n'a pas été repéré comme étant suicidaire et personne dans cette affaire n'a pu déterminer clairement son état mental, il n'a bénéficié d'aucun service approprié », dit-elle.

Le ministère affirme, dans un communiqué, que la Colombie-Britannique possède désormais 78 cliniques d'admission en santé mentale, que les services en ligne ont aidé 8900 enfants et leurs familles et que des services de santé mentale par téléconférence ont été ajoutés, le plus récent à Cranbrook.

« C'est le système que nous avons actuellement », déclare la ministre Stephanie Cadieux dans le communiqué. « Cependant, même avec ses améliorations, ce n'est toujours pas satisfaisant. Nous avons écouté les jeunes et les familles et nous pouvons encore faire mieux pour les orienter et les écouter ».

Plus de pouvoir aux Autochtones

Parmi les cinq recommandations du rapport figurent la dévolution des services d'aide à l'enfance aux Premières Nations et la création d'une agence centralisée pour offrir des services de santé mentale aux jeunes Autochtones. L'agence serait issue d'un partenariat entre la province, la régie de la santé autochtone et les agences autochtones déléguées.

Voir aussi:

Des femmes autochtones portées disparues au Canada
Maisy Odjick(01 of14)
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Maisy Odjick a été vue pour la dernière fois le 6 septembre 2008 à Maniwaki, au Québec. Elle avait 16 ans au moment de sa disparition. Si vous détenez des informations, contactez Crime Stoppers au 1-800-222-8477. Crime Stoppers recueille des informations de façon anonyme. (credit:The National Centre for Missing Persons)
Shannon Alexander(02 of14)
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Shannon Alexander a été vue pour la dernière fois le 6 septembre 2008, après avoir passé la nuit au domicile de son amie Maisy Odjick à Maniwaki, au Québec. Elle avait 17 ans au moment de sa disparition.Si vous détenez des informations, contactez Crime Stoppers au 1-800-222-8477. Crime Stoppers recueille des informations de façon anonyme. (credit:The National Centre for Missing Persons)
Shelly Dene(03 of14)
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Shelly Dene, âgée de 26 ans au moment de sa disparition, a été vue pour la dernière fois à Edmonton, en Alberta, en juillet 2013.Si vous détenez des informations, contactez Crime Stoppers au 1-800-222-8477. Crime Stoppers recueille des informations de façon anonyme. (credit:The National Centre for Missing Persons)
Shelly Dene(04 of14)
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(credit:Facebook)
Elaine Frieda Alook(05 of14)
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Elaine Frieda Alook avait 35 ans au moment de sa disparition. Elle a été vue pour la dernière fois le 11 mai 2004 sur Tower Road, à l'extérieur de Fort McMurray en Alberta.Si vous détenez des informations, contactez Crime Stoppers au 1-800-222-8477. Crime Stoppers recueille des informations de façon anonyme. (credit:The National Centre for Missing Persons)
Abigail Andrews(06 of14)
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Abigail Patrice Andrews est portée disparu de Fort St-John, en Colombie-Britannique, depuis le 7 avril 2010. Elle avait 28 ans au moment de sa disparition.Si vous détenez des informations, contactez Crime Stoppers au 1-800-222-8477. Crime Stoppers recueille des informations de façon anonyme. (credit:The National Centre for Missing Persons)
Shelley Anderson(07 of14)
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En juillet 2010, la Police provinciale de l’Ontario a appris que les chèques pour invalidités de Shelley Anderson étaient retournés sans avoir été encaissés. Les agents qui se sont rendus à son domicile n’ont pas pu la localiser. Elle a été vue pour la dernière fois dans le secteurs de Haileybury et Cobalt au Nord-Est de l’Ontario à l’été 2009. Elle avait 51 ans au moment de sa disparition.Si vous détenez des informations, contactez Crime Stoppers au 1-800-222-8477. Crime Stoppers recueille des informations de façon anonyme. (credit: The National Centre for Missing Persons)
Cynthia Albena Audy (a.k.a. Stevens)(08 of14)
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Cynthia Audy a été vue pour la dernière fois le 28 octobre 2004 au nord de Winnipeg montant à bord d’un véhicule. Elle avait 27 ans.Si vous détenez des informations, contactez Crime Stoppers au 1-800-222-8477. Crime Stoppers recueille des informations de façon anonyme. (credit: The National Centre for Missing Persons)
Emily Norma Ballantyne(09 of14)
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Emily Ballantyne a été vue pour la dernière fois par sa famille le 25 avril 1991. Une enquête de la police a révélé qu’elle a quitté Lynn Lake, au Manitoba, avec deux hommes en direction de Thompson. Le trio est arrivé à Thompson tard dans la nuit du 27 avril et se sont séparés. Des relevés indiquent qu’Emily est entré en contact avec son mari par téléphone le 28 avril 1991. Elle n’a pas été vue depuis. Elle avait 24 ans au moment de sa disparition.Si vous détenez des informations, contactez Crime Stoppers au 1-800-222-8477. Crime Stoppers recueille des informations de façon anonyme. (credit:The National Centre for Missing Persons)
Amanda Bartlett(10 of14)
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Amanda Bartlett a été vue pour la dernière fois par un membre de sa famille à l’intersection de Selkirk Avenue et de Salter Street à Winnipeg en juillet 1996. Elle était âgée de 17 ans à ce moment et n’a pas été revue depuis.Si vous détenez des informations, contactez Crime Stoppers au 1-800-222-8477. Crime Stoppers recueille des informations de façon anonyme. (credit:The National Centre for Missing Persons)
Lori Lee Berens(11 of14)
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Lori Lee Berens a été vue pour la dernière fois à Winnipeg en janvier 1985. Elle était alors âgée de 20 ans. Si vous détenez des informations, contactez Crime Stoppers au 1-800-222-8477. Crime Stoppers recueille des informations de façon anonyme. (credit:The National Centre for Missing Persons)
Delores Dawn Brower(12 of14)
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Delores Brower a été vue pour la dernière fois le 13 mai 2004 à 5h40 du matin à l’intersection de 118 Avenue et 70th Street à Edmonton, en Alberta. Elle avait 32 ans. Si vous détenez des informations, contactez Crime Stoppers au 1-800-222-8477. Crime Stoppers recueille des informations de façon anonyme. (credit:The National Centre for Missing Persons)
Maggie Lea Burke(13 of14)
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Maggie Burke a été vue pour la dernière fois le 9 décembre 2004 à Edmonton, en Alberta. Elle avait 22 ans.Si vous détenez des informations, contactez Crime Stoppers au 1-800-222-8477. Crime Stoppers recueille des informations de façon anonyme. (credit: The National Centre for Missing Persons)
Chantelle Alice Rose Bushie(14 of14)
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Chantelle Bushie a été vue pour la dernière fois à Grande Prairie, en Alberta. Elle avait 16 ans au moment de sa disparition.Si vous détenez des informations, contactez Crime Stoppers au 1-800-222-8477. Crime Stoppers recueille des informations de façon anonyme. (credit:The National Centre for Missing Persons)

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