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«Une nouvelle route à défricher», la lettre de PKP

Et nous croyons que la prochaine avancée que nous souhaitons faire ensemble, soit de travailler sur une feuille de route commune, est emballante. Nous croyons surtout que ça vaut la peine d'essayer.
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Austérité, iniquité sociale, amateurisme économique, démantèlement du modèle québécois, manque de vision et insensibilité du premier ministre à l'égard de notre réalité culturelle : depuis deux ans, le Québec est engagé dans une voie de garage. Nous assistons à une déconstruction tranquille, lente et insidieuse.

Une lettre de Pierre Karl Péladeau et Véronique Hivon

Plus que jamais, nous croyons que le moment est venu de nous unir, leaders et organismes des régions, groupes de la société civile, formations politiques et, au premier chef, les citoyennes et les citoyens, héritiers de notre fierté et de notre réussite collectives, qui rêvent de mieux pour le Québec. Le moment est venu de nous mobiliser et de travailler ensemble pour mettre un terme à cet hiver sans fin dans lequel les politiques du gouvernement libéral nous emprisonnent et, par-dessus tout, de construire ensemble un véritable projet de société, pour bâtir ce pays que nous voulons voir advenir.

Pour y arriver, il nous faut innover, sortir de nos zones de confort.

La force dans la diversité

Au cours de la dernière année, c'est ce que notre formation politique a tenté de faire en commençant, notamment, par reconnaître que le Parti Québécois n'a pas le monopole de la souveraineté. C'est un virage important que nous avons emprunté et un signal fort que nous avons voulu lancer aux souverainistes qui militent au sein des autres partis. Terminé l'appel aux « brebis égarées », c'est toute notre approche que nous avons repensée et réinventée, plus que jamais convaincus que cette diversité au sein du mouvement indépendantiste ne constitue pas une faiblesse mais une véritable force, une étincelle capable de donner un souffle renouvelé à notre grand projet.

Cette diversité est le socle sur lequel il nous faut construire. Parce que c'est en mettant en commun nos forces, en puisant dans les meilleures idées de chacun que nous pourrons enrichir nos propositions et définir, ensemble, les contours de ce projet de pays que nous voulons présenter aux Québécoises et aux Québécois.

Rebâtir les ponts

Tranquillement, une nouvelle dynamique s'installe. Rebâtir les ponts, nouer le dialogue, est une tâche ambitieuse, qui exige temps et patience. Il faut nous parler et, surtout, s'écouter pour réapprendre à nous faire confiance et repartir sur des bases solides. Le dialogue est à la base de la reconnaissance et du respect de nos différences. Parce que oui, des divergences, il y en a - et il est normal qu'il en soit ainsi ! - et il y en aura toujours. La convergence ne vise pas à gommer ces différences, pas plus que l'union n'entraîne la fusion, comme l'ont bien compris nos amis catalans.

Il s'agit plutôt de mettre nos différends de côté et de miser enfin sur ce qui nous unit. Rassemblons-nous, dans le respect des différences de chacun, et travaillons ensemble sur l'essentiel, pour façonner le visage d'un Québec que l'on sait apte à assumer pleinement sa différence et son ambition.

Terrains d'entente

Des points de convergence, il y en a.

  • Les valeurs qui nous sont chères : justice sociale, égalité des chances, équité intergénérationnelle, développement durable, égalité entre les hommes et les femmes, intégrité.
  • Nos programmes politiques se recoupent également, à plusieurs égards. En février dernier, notre formation politique a ouvert la porte à une révision du mode de scrutin, afin que la diversité des opinions soit mieux reflétée au sein de nos institutions démocratiques.
  • Sur la démarche : notre volonté de faire l'indépendance est claire. Sur le « comment », nous entendons respecter le processus démocratique qui a toujours caractérisé notre formation politique et notre volonté de rassembler les forces souverainistes.
  • Plusieurs ignorent que la plateforme actuelle du Parti Québécois prévoit la création d'une assemblée constituante - article 1.3 - à laquelle pourront être conviés à siéger tous les secteurs et les régions de la société québécoise ainsi que les Premières nations et les Inuites du Québec, afin d'écrire la constitution d'un Québec indépendant.
  • Nous pensons que ce texte, fondamental, pourrait intégrer une version amendée de la Charte des droits et libertés de la personne de façon à ce que, dans son interprétation et son application, il soit tenu compte du patrimoine historique, de l'importance des Premières nations et des Inuites, du rôle des régions et, bien sûr, des valeurs-phares de la nation québécoise: la protection et la promotion de la langue française, l'égalité entre les femmes et les hommes et la laïcité des institutions publiques.

Enfin, nous croyons, nous aussi, que le projet de pays ne trouve sa pleine valeur que s'il permet d'apporter des réponses progressistes et novatrices aux défis qui sont les nôtres.

La révision du programme du PQ, qui se concrétisera au Congrès de juin 2017, pourra, et nous l'espérons, être influencée par nos collègues des autres partis et par les acteurs de la société civile. Ce sera une opportunité exceptionnelle de redéfinir notre vision politique afin qu'elle soit au diapason des priorités des Québécoises et des Québécois.

« Le commencement est la moitié de tout »

Nous savons que la route sera encore longue, parfois même sinueuse. Il nous arrivera de trébucher. Mais comme l'a si bien dit Pythagore, « le commencement est la moitié de tout ». Alors nous pouvons considérer que nous avons déjà fait un bon bout de chemin en acceptant de nous assoir ensemble autour de la table des OUI Québec.

Certains se plaisent déjà à imaginer toutes sortes de scénarios ou parlent d'alliances électorales. Nous pensons qu'avant de parler d'alliances, il faut se parler tout court! La volonté est là et la discussion, bien amorcée. Nous avons multiplié les panels multipartites pour aller à la rencontre de la population. Cette démarche d'ouverture suscite un grand intérêt. Nous le sentons partout où nous allons. C'est un grand pas en avant.

Et nous croyons que la prochaine avancée que nous souhaitons faire ensemble, soit de travailler sur une feuille de route commune, est emballante. Nous croyons surtout que ça vaut la peine d'essayer. En effet, que perdons-nous à essayer? Le risque, il réside dans l'inaction, dans le fait de penser que les mêmes formules produiront des résultats différents. Alors, essayons! Continuons à avancer, un pas à la fois, sur cette nouvelle route que nous sommes à défricher. Qui sait, nous pourrions trouver tout au bout un nouveau pays?

VOIR AUSSI :

La souveraineté du Québec en dix citations
«Vive le Québec libre!»(01 of10)
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«Je vais vous confier un secret que vous ne répéterez pas. Ce soir ici, et tout le long de ma route, je me trouvais dans une atmosphère du même genre que celle de la Libération. [...] Vive Montréal ! Vive le Québec! Vive le Québec libre! Vive le Canada français! Et vive la France!» — Le président français Charles de Gaulle sur le balcon de l’hôtel de ville de Montréal, le 24 juillet 1967 (credit:Archives de la Ville de Montréal)
«On n’est pas un petit peuple»(02 of10)
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«Je n’ai jamais pensé que je pourrais être aussi fier d’être québécois que ce soir. On n’est pas un petit peuple, on est peut-être aussi quelque chose comme un grand peuple.» — René Lévesque, le 15 novembre 1976. Pour la première fois dans l'histoire du Québec, un parti souverainiste prend le pouvoir. (credit:ASSOCIATED PRESS)
«À la prochaine fois»(03 of10)
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«Si j’ai bien compris, mes chers amis, vous êtes en train de me dire: à la prochaine fois. Acceptons le résultat puisqu’il le faut mais ne lâchons pas et ne perdons jamais de vue un objectif aussi légitime, aussi universellement reconnu entre les peuples et les nations que l’égalité politique, ça viendra.» — Le chef du Parti québécois, René Lévesque, après la victoire référendaire du Non le 20 mai 1980 (credit:ASSOCIATED PRESS)
«L’argent et le vote ethnique»(04 of10)
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«C'est vrai qu'on a été battus, au fond, par quoi? Par l'argent, puis des votes ethniques, essentiellement.» — Jacques Parizeau, le 30 octobre 1995, à la suite de la défaite du Oui au référendum (credit:La Presse Canadienne)
«La souveraineté du Québec, la seule [avenue] possible»(05 of10)
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«Je suis devenu souverainiste parce que j'ai vu que la souveraineté du Québec constituait [...] la seule [avenue] possible pour assurer la croissance de l'emploi et de l'économie, l'égalité des chances des citoyens, un bon filet de sécurité sociale [...], sans que ces protections fassent toutefois l'objet d'une surenchère ruineuse entre deux gouvernements qui courtisent le même électorat.»— Jacques Parizeau, Pour un Québec souverain (1997) (credit:Graham Hughes)
«Ils n’ont pas déraciné le projet souverainiste»(06 of10)
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«Disons-leur, mes amis, qu’ils n’ont pas, comme ils espéraient, déraciné le projet souverainiste. L’idée habite encore trop de Québécoises et de Québécois pour s’éteindre maintenant. Bien au contraire, elle est plus vivante que jamais […] Gardons l’espoir, car la prochaine fois sera la bonne. Et elle pourrait venir cette prochaine fois plus rapidement qu ’on le pense.» — Lucien Bouchard, le 30 octobre 1995, à la suite de la défaite référendaire. (credit:Pierre Roussel via Getty Images)
«Mesdames, j’essaierai de nous faire honneur!»(07 of10)
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«Une autre page s’ouvre donc sur l’histoire de notre peuple : pour la première fois, le gouvernement du Québec sera dirigé par une femme. Je rends hommage à ma mère et à toutes ces femmes d’aujourd’hui et d’hier qui portent la moitié du monde sur leurs épaules. Mesdames, j’essaierai de nous faire honneur!» — Pauline Marois, le soir du 4 septembre 2012, alors que le PQ retrouve le pouvoir dix ans après l'avoir perdu. Le discours de Pauline Marois est interrompu lorsque Richard Henry Bain ouvre le feu à l'extérieur du Métropolis et fait un mort. (credit:La Presse Canadienne)
«Faire du Québec un pays!»(08 of10)
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«Mon adhésion au Parti québécois est une adhésion à mes valeurs les plus profondes et les plus intimes, c'est-à-dire faire du Québec un pays.» — L'homme d'affaires Pierre Karl Péladeau, le 9 mars 2014, lorsqu'il annonce qu'il sera candidat pour le Parti québécois dans la circonscription de Saint-Jérôme. De nombreux commentateurs attribueront son arrivée dans la formation à la défaite du PQ. (credit:La Presse Canadienne)
«J'assume pleinement ce que je suis»(09 of10)
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«Moi, j'assume pleinement ce que je suis. Je suis souverainiste. Nous autres, nous en parlons du pays.» — Françoise David, en 2014, lors d'un débat des chefs télédiffusé sur la chaîne TVA. (credit:La Presse Canadienne)
«Je vous aime, Monsieur Parizeau»(10 of10)
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«S'il est une chose que son départ devrait amener, c'est la fin des exils... de tous les exils. Qu'ils soient géographiques ou intellectuels, il faut que nous fassions tous notre part, chacun à notre façon, à la construction de cette société pour laquelle il a tant travaillé.» — L'ex-chef d'Option nationale Jean-Martin Aussant rendant hommage à Jacques Parizeau lors de de ses funérailles le 9 juin 2015 (credit:Radio-canada.ca)

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