
Les frasques financières de Bombardier semblent être un sujet cyclique. Tantôt tout va bien, tantôt le gouvernement se sent contraint de dépenser des millions de dollars pour les renflouer. Au fil des ans, ce sont des milliards de dollars que les contribuables ont engouffrés dans cette entreprise. Bien que nous souhaitions la voir réussir, il serait peut-être temps de couper le cordon et de la laisser assumer les conséquences de ses actes.
Lorsque le gouvernement subventionne une entreprise, il n'ajoute pas d'argent dans l'économie. Tout argent placé à un endroit ou à un autre par le gouvernement provient directement des poches des contribuables, qu'ils soient des particuliers ou des entreprises.
La spécialité du gouvernement n'est pas la création, mais bien la redistribution de la richesse.
Lorsque le gouvernement subventionne, c'est l'argent provenant de secteurs productifs de l'économie, donc suffisamment profitables pour payer de l'impôt, qui se voit être redirigé vers des secteurs dépendants du gouvernement. Bien que le gouvernement nous dit avoir créé quelques emplois en subventionnant une telle entreprise, il tait le nombre d'emplois qui auraient pu être créés si cet argent était resté dans d'autres secteurs. Parfois même, laisser mourir une entreprise, aussi triste que ça soit pour ses travailleurs, peut signifier de nouvelles opportunités pour une région.
Un excellent exemple est la région de Waterloo
Certains se souviendront des années difficiles à travers lesquelles BlackBerry a dû passer. Depuis 2011, la compagnie est passée de 20 000 employés à 4500 employés. À l'époque, de nombreux observateurs demandaient le sauvetage de BlackBerry. Ils voulaient à tout prix que le gouvernement intervienne et injecte des fonds dans l'entreprise, afin de sauver l'avenir économique de la région de Waterloo, là où leur siège social était basé.
Ce sur quoi les observateurs n'ont pas compté est sur le génie des travailleurs de BlackBerry et le sens entrepreneurial de certains.
Le gouvernement n'a pas cédé sous la pression, et la lente descente de BlackBerry a continué. Bien que l'entreprise ait souffert, la région de Waterloo s'en est remise sans trop de problèmes. Aujourd'hui, son taux de chômage est comparable à celui du Québec, variant entre 5% et 6%. Ce sur quoi les observateurs n'ont pas compté est sur le génie des travailleurs de BlackBerry et le sens entrepreneurial de certains.
Alors que leur ancien employeur multipliait les mises à pied, une multitude de nouvelles entreprises technologiques ont été crées à Waterloo par d'ex-employés de BlackBerry, engageant ainsi plusieurs de leurs anciens collègues.
Bombardier pourrait être un exemple similaire
Les deux firmes ont profité d'une main-d'œuvre hautement qualifiée, et ont démontré que leurs employés avaient la créativité et la vision nécessaire pour dominer leurs segments de marché respectif.
Avec BlackBerry, c'était le monde de la téléphonie mobile. Avec Bombardier, c'est tout le domaine des avions régionaux. Il ne fait pas l'ombre d'un doute que ce sont des gens brillants. Ce pourrait aisément être les fondateurs d'un prochain fleuron québécois. Malheureusement, il semble que c'est plus rentable pour nos politiciens de sauver ce qui existe, aux dépens de ce qui aurait pu être.
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