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Ce que je souhaite transmettre à mon fils sur la répartition des rôles à la maison

Je ne veux pas qu’un jour il «aide» sa femme.
RyanJLane via Getty Images

J’ai grandi dans les années 90, à l’époque où, la plupart du temps, les femmes faisaient la lessive, le ménage, s’occupaient des enfants, se levaient la nuit pour, encore, s’occuper des enfants et avaient déjà gagné le «droit» de travailler à temps plein. En somme, elles menaient une double vie, mais nettement moins excitante que celle de James Bond.

Je n’ai jamais trouvé ça normal et je ne me suis jamais imaginée dans cette posture. Déjà toute petite, j’avais décidé que mon mari participerait. Et puis j’ai grandi, j’ai entendu dire que les hommes prenaient de plus en plus part aux tâches du quotidien et je l’ai assimilé. Il faut dire qu’a priori je suis tombée sur la perle, enfin disons sur ce qui devrait être la norme.

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Quand j’ai emménagé avec l’homme, je ne savais pas faire grand-chose de mes dix doigts dans une maison, sauf peut-être en cuisine. Il m’a appris à faire tourner une machine, m’a donné des cours sur l’importance de mettre les grandes assiettes bien au fond du lave-vaisselle et m’a même expliqué qu’il fallait toujours plier le linge avant de passer l’aspirateur (cf. les poussières de tissus). Bref, mon homme c’est le cador du ménager (féminin de ménagère, je le précise, y’a pas de raison qu’on se tape autrice, mais que ménagère n’ait pas de masculin).

Tout en étant consciente que c’était franchement cool qu’il soit plus doué que moi dans ce domaine, cela ne me paraissait pas non plus incroyable, les mœurs ont changé, qu’on m’avait dit.

Ce que je croyais vs la réalité

Et puis j’ai été confrontée à la blogosphère et aux réseaux sociaux. C’est alors que je me suis demandé si l’image que j’ai de la répartition des rôles dans un foyer correspond vraiment au quotidien de la majorité des personnes de mon âge. Dit comme ça, ça ressemble vraiment à l’énoncé d’un problème, d’ailleurs ça en est peut-être un…

Partout, la question de la charge mentale des femmes me semble omniprésente. Elles se plaignent (à juste titre), de tout faire (ou presque), d’être bien souvent les seules à gérer le quotidien ou du moins à toujours devoir faire office de chef d’orchestre. Bien entendu, je lis aussi des témoignages de foyers ou la charge est partagée, mais ils me semblent bien peu nombreux face aux autres.

Et moi, avec ma charge mentale franchement partagée (à moins que ça ne soit celle de l’homme qui le soit?) eh bien je tombe des nues. Pour de vrai.

De l’importance de leur montrer l’exemple

C’est ce constat qui me pousse à m’interroger sur ce que je veux transmettre à mon fils.

Depuis tout petit il passe l’aspirateur «comme papa», cuisine, jardine, étend le linge ou met une machine à tourner indifféremment avec papa comme avec maman. De manière générale, la cuisine c’est plutôt mon domaine et le ménage celui de l’homme, mais nous sommes interchangeables dans pas mal de situations. Nous essayons d’associer petit Lu aux tâches du quotidien. D’abord parce qu’il est demandeur (et comme il paraît que ça ne durera pas on en profite), ensuite parce que je ne veux pas qu’il pense que tout lui est dû et que c’est aux parents de tout faire.

Mais surtout, j’en suis bien consciente, parce que c’est un garçon. Si j’avais été maman d’une petite fille je sais que ça ne m’aurait pas autant tenu à cœur de la faire participer.

J’ai envie de transmettre à mon fils que l’homme à un rôle aussi important que celui de la femme à la maison et dans l’éducation des enfants. Je ne veux pas qu’un jour il «aide» sa femme, j’aurais l’impression qu’on a franchement raté un truc niveau éducation.

Aider sa femme…

S’il y a bien un concept avec lequel j’ai du mal, c’est celui-ci! D’où les hommes doivent-ils aider leurs femmes, la seconder, pourquoi serait-elle forcément l’actrice principale de la tenue de la maison et de la gestion des marmots? Cette idée que tout reposerait sur elle, mais qu’elle peut être chanceuse d’avoir un conjoint qui l’aide me hérisse.

“je n’ai encore jamais entendu un homme clamer sa chance d’avoir une conjointe qui l’aide”

Il y a peu, une connaissance qui venait d’avoir un bébé m’a dit: «Je suis épuisée, mais j’ai de la chance, j’ai un mari en or qui se lève la nuit quand j’ai besoin de dormir.» Hum, mais si on considère que c’est autant son enfant que le tien, n’est-ce pas juste normal qu’il se lève aussi la nuit? Par contre, je n’ai encore jamais entendu un homme clamer sa chance d’avoir une conjointe qui l’aide…

Ce que je souhaite transmettre à mon fils, c’est cette notion d’égalité face aux tâches du quotidien. Qu’il se sente autant impliqué que la personne qui partage sa vie. Je crois que nous lui montrons le bon exemple, j’espère que ça s’ancrera quelque part…

Il me semble que cette notion de partage, non seulement des tâches, mais de la charge mentale en générale, est primordiale pour atteindre une égalité des sexes.

Ce texte a initialement été publié sur le HuffPost France.

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