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Constat et déni

La menace se nomme «hydrocarbure » voyageant par train, pipeline ou bateau, dans le but d'être exporté ou brûlé en transport et en chauffage. Et elle est partout.
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Il est intéressant de remarquer les deux façons de commenter un événement, particulièrement dans nos médias bipolaires! Dans Le Devoir, on parle, objectivement à mon avis, du fait que les pêcheurs de cinq provinces se soient entendus pour demander en choeur «la suspension de toute activité de développement pétrolier dans le golfe du Saint-Laurent». Il s'agit d'une première historique au Canada.

Dans La Presse, on en parle à la façon du déni, immédiatement dans le titre «Des craintes, mais pas de travaux». On donne quelques citations crédibles pour ceux qui lisent les articles... Puis on matraque l'existence d'un moratoire pour le golfe du Saint-Laurent. Et l'on affirme que «Tout geste en ce sens [celui d'explorer] ne peut devancer l'Évaluation environnementale stratégique dans le dossier des hydrocarbures.»

On prend même une chance, probablement en se disant qu'aucun Québécois ne connaît de Terre-Neuvien, en affirmant qu'il n'y a aucun travaux du coté de Terre-Neuve... Et ce, malgré l'absence de quiconque à citer. Bah oui!

De plus! La photo choisie par La Presse est «Baie de la Tour» à... Anticosti. Là où il y a de l'exploration et où il n'y a aucun moratoire. Aux dernières nouvelles, cette île est dans le Golfe et elle n'est pas protégée par le moratoire. Mais cette île est étanche, comme chacun sait.

Revenons sur Terre-Neuve. Il existe un groupe Facebook nommé «No Fracking in Newfoundland» dans lequel j'ai trouvé une photo ayant pour description:

LETS TOAST THE COAST AT SHOAL POINT

.

«Tomorrow, Tuesday June 16th at 5:38pm their will be Spring Tide at Shoal Point, that means that the tide will be lower than normal and everyone is invited to come out and see the oil flowing into Port au Port Bay.»

Traduction libre:

«Le 16 juin 2015, ce sera la marée-basse du printemps, ce qui veut dire que la marée sera plus basse qu'à la normale. Tout le monde est invité à venir voir «l'huile» s'écouler dans le port de Port Bay.»

Ce court extrait d'entrevue d'Ugo Bardi prends alors tout son sens:

Novethic: Vous comparez la réaction de la société face au changement climatique à un deuil. Nous ne sommes pour l'instant qu'à la première phase, celle du déni. La dernière phase est celle de l'acceptation.

Ugo Bardi : Nous n'arrivons pas à mettre la question climatique au centre des débats. En 1972, la publication du Club de Rome avait eu beaucoup de visibilité, ce fut un best-seller, trois présidents américains l'ont cité dans leur discours, mais quel impact aura-t-il eu finalement ? On parle beaucoup mais on n'agit pas.

Nous sommes à un point tournant du siècle dernier quant à cette préférence de l'énergie à l'environnement. Comment croyez-vous que l'on réfléchisse dans les parlements?

De quoi voulons-nous nous rappeler? De notre volonté de changement ou de notre dénégation?

Soyez attentifs à votre entourage.

La menace se nomme «hydrocarbure » voyageant par train, pipeline ou bateau, dans le but d'être exporté ou brûlé en transport et en chauffage. Et elle est partout.

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Comprendre les projets de pipelines
Prolongement du North East — Access Pipeline(01 of07)
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Longueur : 297 km. Capacité : 350 000 barils par jour de bitume dilué. Investissements : non-disponible.Expansion d'un système d'oléoducs déjà en service. De Conklin, lieu d'extraction des sables bitumineux, jusqu'au terminal Sturgeon, près de Redwater, tous deux en Alberta. Le projet est peu controversé puisque d'autres pipelines existent déjà, presque sur les mêmes tracés. La construction est donc déjà amorcée. Source : Canadian Energy Pipeline Association
Northern Gateway — Enbridge(02 of07)
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Longueur : 1,177 kmCapacité prévue : 525 000 barils de pétrole par jourInvestissements : 5,5 milliards de dollarsEnbridge cherche à exporter du pétrole vers la Chine depuis un terminal sur la côte ouest. Le projet est cependant sur la glace. Le gouvernement provincial de la Colombie-Britannique a refusé d'y donner son aval, considérant qu'Enbridge n'a pas donné de réponse satisfaisante aux inquiétudes de la population et des Premières Nations. Source : Canadian Energy Pipeline Association
Ligne 9B — Enbridge(03 of07)
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Longueur : 639 kmCapacité : 300 000 barils de pétrole par jour Investissements : 110 millions de dollars (aucune nouvelle construction nécessaire)Un plan B qui devient crucial. Puisque le pétrole albertain se dirige vers une impasse avec deux projets freinés (Northern Gateway et Keystone XL), l'industrie cherche des débouchés à l'Est. Enbridge voudrait inverser le flux de l'oléoduc existant, pour acheminer du pétrole de North Westover (Ontario) jusqu'à Montréal. La compagnie Enbridge promet de fournir un pétrole brut moins dispendieux que celui actuellement importé de l'étranger. Les environnementalistes déplorent que le pétrole des sables bitumineux soit particulièrement polluant. Quelques groupes ont également évoqué des inquiétudes sur la sécurité du transport, rappelant qu'Enbridge a été reconnue responsable de plusieurs déversements aux États-Unis, dont celui de plus de 3 millions de litres au Michigan.La décision est attendue au début 2014.Source : Canadian Energy Pipeline Association
Oléoduc Énergie Est — TransCanada(04 of07)
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Longueur totale : 4500 km Capacité : 1 million de barils de pétrole brut par jourInvestissements : 12 milliards de dollars L'objectif est de convertir 3000 km de gazoduc en oléoduc entre l'Alberta (Hardistry) et l'Ontario et construire un pipeline supplémentaire de 1400 km jusqu'à Saint-Jean au Nouveau-Brunswick. Le Québec deviendrait donc un endroit de transit. L'étude du projet qui nécessite de nouvelles infrastructures d'envergure pourrait être assez longue. Il ne démarrera pas avant 2017. Source : Canadian Energy Pipeline Association
Keystone XL — Trans Canada(05 of07)
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Longueur : nouveau tronçon de 2000 km. Capacité : 830 000 barils de pétrole par jour Investissements : 7 milliards de dollars. L'industrie albertaine des sables bitumineux cherche à exporter le pétrole de l'Alberta jusqu'aux raffineries du Texas, pour le marché américain. Le projet affronte de l'opposition locale, puisque l'on redoute que les impacts économiques soient faibles et parce que le pétrole des sables bitumineux est réputé très polluant. Le président Obama hésite à approuver cet oléoduc. Source : Canadian Energy Pipeline Association
Expansion du pipeline Trans Mountain — Kinder Morgan(06 of07)
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Longueur : 1150 km sont déjà en place, l'expansion prévoit 980 km supplémentaires pour transporter du pétrole brut. Capacité : Faire passer la capacité de 300 000 à 890 000 barils par jour.Investissements : 5,4 milliards de dollarsIl s'agit de doubler l'oléoduc déjà existant pour en augmenter la capacité, en conservant à peu près le même tracé. Des inquiétudes ont été soulevées quant à la sécurité du transport par oléoduc, puisque des fuites des tuyaux de cette compagnie sont survenues à plusieurs reprises dans les dernières années. La plus récente anomalie, en juin 2013, aurait laissé échapper jusqu'à 4000 litres.Source : Canadian Energy Pipeline Association
Programme « light oil access » — Enbridge(07 of07)
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Longueur : plusieurs projets. Capacité totale : acheminement d'environ 400 000 barils supplémentaires par jourInvestissements : 6,2 milliards de dollars pour l'évaluation préliminaire. En réponse aux changements dans la production et la demande en Amérique du Nord, on veut approvisionner davantage les raffineries de l'Ontario, du Québec et du Midwest américain. Au programme : expansion des canalisations, augmentation de la puissance de pompage et de la capacité des terminaux. Les différents projets devraient être sur pied entre 2014 et 2016.Source : Canadian Energy Pipeline Association

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