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Fini les complexes en maillot de bain : la tendance fatkini, elles posent en bikini sur les réseaux sociaux

Fatkini : elles posent en bikini pour lutter contre leurs complexes
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Instagram/teen_diaries

Été 2014, tout le monde a le droit au bikini! En Angleterre et aux États-Unis, voilà le cri du cœur de ces femmes pour qui la plage rimait plutôt avec un maillot une pièce noir. “Je me souviens que je suis arrivée devant le rayon plus-size du Forever 21 (NDLR un magasin de vêtements) de San Francisco, et j'y ai vu pour la première fois de ma vie un bikini. Je me suis immédiatement mise à pleurer. C'est devenu le symbole d'un changement dans les mentalités. Pour nous aujourd'hui, le bikini est une façon de faire passer un message”.

Virgie Tovar est une auteure, une activiste et une des conférencière les plus connues des États-Unis sur la question du fat-shaming, cette discrimination en fonction du poids de la personne. Avec elle, ce sont des centaines de femmes qui ont pris d'assaut les réseaux sociaux cet été. Leur but? Pouvoir enfin profiter de la plage dans leurs itsi bitsi tini ouini tout petits petits bikinis.

Avec le hashtag #fatkini (contraction de fat, grosse, et bikini) elles ont même fait de l'ombre à Robin Williams dans les sujets les plus twittés le mardi 12 août. Nouvelle tendance sur les réseaux sociaux, ce hashtag rassemble des photos de femmes sortant des standards de beauté actuels, mais refusant de se cacher pour aller à la plage. « On avait l'impression de ne pas être autorisé à porter de bikini parce qu'on ne faisait pas du 38. Mais maintenant c'est fini » peut-on lire sur Facebook. Et de partager leurs selfies en maillot deux pièces.

“Grosses et on assume”

Inventé par la blogueuse mode grande-taille GabiFresh le terme fatkini fait référence à un bikini fait pour et porté par des femmes qui se revendiquent “grosses”. “Quand les gens arrêteront de dire “tu n'es pas grosse, tu es belle” et s'autoriseront à dire “tu es grosse et tu es belle”, on aura déjà gagné une bataille dans le changement des mentalités” déclare ainsi la blogueuse Mey Rude au site autostraddle.

Le mouvement #fatkini pourrait donc bien être un pas de plus vers l'acceptation de soi. Les publications sous ce hashtag ne sont pourtant pas exemptes de critiques. Sur les réseaux sociaux, certains internautes se déchaînent, flirtant dangereusement avec le harcèlement. D'autres s'interrogent pour savoir l'on ne fait pas là l'apologie de l'obésité.

Arrêtons de dire qu'être en surpoids et en mauvaise santé c'est être beau

Qu'à cela ne tienne, l'activiste plus-size Laura Luna P continue de décrire la communauté construite autour de ce hashtag comme “un petit cocon d'amour”. C'est que, analysent les participantes, les réseaux sociaux permettent à ces femmes d'acquérir plus de visibilité, et d’interagir entre elles.

Un autre facteur dans la monté du #fatkini, expliquent Virgie Tovar et Laura Luna P dans un long entretien avec le magazine en ligne colorlines, reste le rôle joué par les magasins de prêt-à-porter. “Enfin ces magasins répondent à la demande pour des tenues de plage plus intéressantes et osées dans les rayons grande taille”. La blogueuse mode GabbyFresh a d'ailleurs sorti sa propre collection de “fatkinis”. Tout cela ne serait-il donc qu'une question de marketing? Cette semaine, le Elle français met en scène dans sa série mode la mannequin grande taille Tara Lynn. La mode qui fait changer notre perception du corps des femmes, qui l'aurait cru?

Voici quelques photos de ces adeptes du Fatkini :

#fatkini, en bikini et sans complexe
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(credit:Instagram/Cristiana Morais)
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(credit:Instagram/Jenifer Buckingam)
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(credit:Instagram/therealsuzyrawsome)
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(credit:Instagram/monifclarke)
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(credit:Instagram/ErinThomas)
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(credit:Instagram/Nirenv)
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Avant d'avoir des enfants, Taryn Brumfitt, avait ce qu'on appelle couramment un "corps de rêve". En mai 2013, elle poste sur sa page Facebook une photo avant/après grossesse, qui reçoit plus de trois millions de likes.Essayant aujourd’hui de faire un documentaire sur l'acceptation et l'amour de son corps, ses fans l'appellent "Anti-fit Mum", par opposition à Maria Kant, la "Fit Mum" qui avait posté sur son Facebook une photo d'elle extrêmement mince avec ses trois enfants, titrant "Quelle est votre excuse?" Elle s'était largement fait accuser de fat shaming, et de mettre la pression sur les mères dont le corps change après l'accouchement. (credit:Taryn Brumfitt/Facebook)
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Le projet photo "Les corps ne sont pas laids. Le harcèlement, lui, oui." est né après que Jes Baker, ait tapé sur Google les mots "les gros...". La suite n'est pas très jolie. "Les gros puent". "Les gros devraient mourir." "Les gros n'ont pas de sentiments."Il a alors demandé aux gens qui le suivaient sur Facebook de créer leurs propres posters et slogans. Le résultat est saisissant. Vous pouvez les consulter ici. (credit:The Militant Baker/Facebook)
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Kelly Martin Broderick, qui fait des études sur le genre et les femmes, n'avait rien demandé, Une photo d'elle tenant un panneau sur lequel on pouvait lire "Voici ce à quoi ressemble une féministe", s'est retrouvée partagée à son insu sur une page Facebook intitulée "Aucun espoir pour la race humaine". Titrée "C'est bien ce que j'imaginais", sa photo est devenu un mème, à la fois grossophobe et anti-féministe.N'arrivant pas à supprimer la photo de Facebook, elle crée le Tumblr "We are what feminists look like" ("Voici ce à quoi ressemblent les féministes"), qui a reçu un soutien considérable. (credit:Facebook)

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