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Moins de ménages démunis ont accès à l'allocation logement, déplore le FRAPRU

Moins de démunis ont accès à l'allocation logement
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Bloomberg via Getty Images
A residential apartment building stands in Jakarta, Indonesia, on Tuesday, June 23, 2015. Having watched his economic reform momentum falter in recent months, Indonesian President Joko Widodo is resurrecting his biggest policy success by cutting more subsidies. Photographer: Dimas Ardian/Bloomberg via Getty Images

Le nombre de ménages démunis qui reçoivent une allocation-logement baisse depuis des années, et ce, même si on a abaissé l'âge pour y avoir accès, dans le but d'en accroître l'accessibilité.

C'est le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) qui a fait cette constatation, après avoir comptabilisé les données émanant des rapports annuels de la Société d'habitation du Québec, qui gère ce programme.

L'allocation-logement est versée aux locataires, chambreurs et même propriétaires, à faible revenu, qui consacrent une trop grande part de leur revenu au logement. L'aide financière peut atteindre 80 $ par mois, indique-t-on sur le site web de la SHQ.

Auparavant, l'âge pour y avoir accès était établi à 55 ans; il a été abaissé à 50 ans pour en accroître l'accessibilité.

À titre d'exemple, pour deux adultes sans enfant dont au moins une des personnes est âgée d'au moins 50 ans, le revenu annuel du ménage doit être inférieur à 25 360 $ et le loyer supérieur à 398 $ pour pouvoir en bénéficier.

Pour un adulte avec un enfant, le revenu annuel du ménage doit être inférieur à 16 480 $ et le loyer supérieur à 198 $.

Pourtant, d'après le relevé réalisé par le FRAPRU et obtenu par La Presse Canadienne, le budget qui était consacré aux allocations-logement atteignait 98,7 millions $ en 2000-2001 et il avait chuté à 72 millions $ en 2013-2014.

Le nombre de ménages qui en bénéficient a aussi chuté: il était de 155 721 en 2000-2001; il était rendu à 102 015 en 2013-2014.

L'abaissement de l'âge a ralenti la chute, mais celle-ci reste réelle à long terme.

Le FRAPRU, un organisme de défense des droits des locataires, attribue cette baisse d'abord au fait qu'on ne fait pas la promotion de ce programme auprès du public.

«La principale raison, c'est que c'est un programme qui est largement méconnu. Il n'y a aucune publicité qui entoure ce programme-là, de telle sorte qu'il y a des gens qui y auraient droit et qui ne demandent tout simplement pas cette aide-là parce qu'ils ne la connaissent pas», a déploré au cours d'une entrevue François Saillant, coordonnateur du FRAPRU.

Et selon M. Saillant, cette méconnaissance de l'existence du programme fait l'affaire du gouvernement.

«Ça fait l'affaire du gouvernement. Ça permet de faire des économies, sans dire que tu fais des coupes. Il n'y a pas de coupes; c'est tout simplement que le programme n'est pas connu», avance M. Saillant.

L'autre raison de cette baisse du nombre de ménages et du budget, malgré la baisse de l'âge d'admissibilité, c'est le fait que certains seuils de revenu ont été peu indexés au fil des ans, soutient M. Saillant.

Le FRAPRU souhaite donc un grand ménage dans ce programme afin qu'il réponde mieux aux besoins. Il tient également à ce que les autorités le fassent mieux connaître aux bénéficiaires potentiels.

Jointe au téléphone, la Société d'habitation du Québec n'a pas encore commenté.

Les écarts entre riches et pauvres dans les grandes villes canadiennes
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8: Québec: 22 %(02 of16)
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Avec une hausse de 22 % de l'écart entre les plus riches et les plus pauvres, la ville de Québec enregistre la plus faible croissance des inégalités parmi les grandes villes canadiennes. Toutefois, Québec a enregistré une baisse de revenus dans 6 quartiers sur 10 entre 1980 et 2005, l'une des plus importante au pays.
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7: Winnipeg: 31,5 %(04 of16)
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Winnipeg a enregistré une hausse de 31,5 % de l'écart entre riches et pauvres entre 1980 et 2005. Les plus pauvres ont vu leurs revenus fondre de 7,6 %, tandis que les 10 % les plus riches enregistraient une hausse de revenus de 24 %.
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L'écart entre riches et pauvres à Montréal a grimpé de 34 % à Montréal de 1980 à 2005. Les plus pauvres ont vu leurs revenus baisser de 10 %, tandis que les 10 % les plus riches enregistraient une hausse de revenus de 24 %.
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5: Vancouver: 36,5 %(08 of16)
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L'écart entre riches et pauvres à Vancouver a grimpé de 36,5 % de 1980 à 2005. Les plus pauvres ont vu leurs revenus baisser de 10,5 %, tandis que les 10 % les plus riches enregistraient une hausse de revenus de 26 %.
4: Ottawa: 37 %(09 of16)
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L'écart entre riches et pauvres à Ottawa a grimpé de 37 % de 1980 à 2005. Les plus pauvres ont vu néanmoins leurs revenus grimper de 1,3 %, mais les 10 % les plus riches ont enregistré une hausse de revenus de 36 %.
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3: Edmonton: 39 %(12 of16)
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L'écart entre riches et pauvres à Edmonton a grimpé de 39 % de 1980 à 2005. Les plus pauvres ont vu leurs revenus baisser de 7,8 %, tandis que les 10 % les plus riches enregistraient une hausse de revenus de 31,5 %.
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2: Toronto: 68 %(14 of16)
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L'écart entre riches et pauvres à Toronto a grimpé de 68 % de 1980 à 2005. Les plus pauvres ont vu leurs revenus baisser de 5,5 %, tandis que les 10 % les plus riches enregistraient une hausse de revenus de 62,5 %.
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(credit:Alamy)
1: Calgary: 81 %(16 of16)
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Avec une hausse de écart entre riches et pauvres de 81 %, Calgary remporte la palme de la ghettoïsation. Selon les chercheurs, la hausse des revenus dans les quartiers les plus riches n'a pas entraîné les quartiers les plus pauvres vers de meilleurs revenus.

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