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Rencontre entre Trump et Peña Nieto: un tournant dans la campagne présidentielle?

La visite de Donald Trump à Mexico sur l'invitation du Président Enrique Peña Nieto est avant tout une manœuvre électorale. Le candidat républicain a accepté cette invitation dans l'espoir de séduire la communauté latino et les électeurs plus modérés. Par contre, la manœuvre est risquée.
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La visite de Donald Trump à Mexico sur l'invitation du président Enrique Peña Nieto est avant tout une manœuvre électorale. Embarrassé par l'image de raciste et de xénophobe qui lui colle à la peau depuis le début de la campagne, le candidat républicain a accepté cette invitation dans l'espoir de séduire la communauté latino et les électeurs plus modérés.

Par contre, la manœuvre est risquée. Peña Nieto, de plus en plus impopulaire dans son propre pays à la suite de plusieurs scandales (on le soupçonne de corruption et d'avoir plagié sa thèse de droit), pourrait profiter de l'occasion pour dénigrer Trump, ce qui ne manquerait pas de plaire à une forte majorité de Mexicains qui éprouve une haine viscérale pour le candidat républicain. Il n'y a pas si longtemps, Peña Nieto avait comparé l'homme d'affaires à Hitler et Mussolini.

En échange de quelques bons mots de Peña Nieto, qui rendrait compte d'un discours cordial et constructif avec un homme politique raisonnable, Trump pourrait adoucir sa position sur l'immigration. Le magnat de l'immobilier pourrait à son tour évoquer une rencontre cordiale et productive avec le président mexicain dans son discours de ce soir sur l'immigration, ce qui lui donnerait l'apparence d'un véritable homme d'État, prêt à faire des compromis et à garder les canaux de communication ouverts.

Par contre, derrière les manœuvres et les faux-fuyants, on suppose que le candidat républicain va tenter de rassurer le président mexicain sur ses plans en matière d'immigration. Il va peut-être lui dévoiler ses véritables intentions et lui signifier qu'il doit apaiser une base qui prône la ligne dure sur l'immigration (légale ou illégale). Il va sans doute lui expliquer en plus de détails et nuancer son programme de déportation massive. Il fera peut-être la même chose pour son projet de construire un mur. Rappelons que ces deux mesures sont considérées comme très peu réalistes et trop couteuses (surtout considérant les baisses d'impôts promises par Trump) par la plupart des observateurs.

La position de Trump sur l'immigration illégale en provenance du Mexique est d'autant plus étrange que celle-ci est en baisse nette depuis 2007-2008.

Je crois qu'il sera surtout question de la circulation des biens et des personnes entre les deux pays, donc en bonne partie des modalités du libre-échange. Comme les deux pays sont des partenaires commerciaux très importants, l'imposition de tarifs élevés sur les biens produits au Mexique, l'imposition d'amendes ou de taxes élevées aux entreprises américaines qui désireraient produire au Mexique et le renforcement du dispositif sécuritaire à la frontière, déjà est déjà très lourd et pas très fluide, auraient des conséquences très importantes pour l'économie des deux pays, et potentiellement catastrophiques pour le Mexique, largement dépendant des États-Unis au niveau économique.

Au bout du compte, il serait difficile et peu avantageux de dénouer des liens économiques qui se sont constitués entre les deux pays sur plusieurs décennies. On estime d'ailleurs qu'environ 6 millions d'emplois aux États Unis dépendent du commerce avec le Mexique.

Si Trump venait à mettre en pratique le protectionnisme agressif qui a défini sa campagne, le Mexique s'en retrouverait appauvri. Cet appauvrissement porterait sans doute certains ressortissants mexicains à tenter leur chance de l'autre côté de la frontière, et ce en dépit du mur (il y a déjà un mur qui longe le tiers de la frontière que plusieurs escaladent, sans parler des tunnels qui n'ont pas tous été découverts) et des contrôles frontaliers. La position du candidat républicain sur l'immigration illégale en provenance du Mexique est d'autant plus étrange que celle-ci est en baisse nette depuis la crise économique de 2007-2008.

Nous verrons si le quitte ou double de Donald Trump réussira dès ce soir.

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9 Other Absurd Things Donald Trump Has Said About Latinos
He said "The Hispanics" and swears Latinos love him(01 of05)
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When Trump announced his candidacy in June 2015, he infamously referred to Mexican immigrants as "criminals" and "rapists" while calling to erect a border wall. A month later, he paid an impromptu visit to the U.S.- Mexico border in Laredo, Texas and explained why "the Hispanics" (As monolithic to Mr. Trump as the blacks and the Muslims) were going to "love" him. “There’s great danger with the illegals,” Trump told reporters, before insisting he had a "great relationship" with Latinos. (credit:Getty)
He said he’d build a border wall and make Mexicans pay for it(02 of05)
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The GOP candidate has insisted on building a wall on the U.S.-Mexico border, despite critics, like John Oliver, breaking down why it's an expensive and futile idea. In response, Trump assured voters he’d force Mexico to pay for the wall. He sent a two-page memo to The Washington Post in April explaining his plan, which includes confiscating money that Mexican migrants in the U.S. send to Mexico until the Mexican government agreed to make a one-time payment to the United States of “$5-10 billion.”

Former Mexican presidents Vicente Fox and Felipe Calderón promptly fired back at Trump over the proposal. “Mexican people, we are not going to pay any single cent for such a stupid wall,” Calderón said in an interview with CNBC. “And it’s going to be completely useless."
(credit:Getty)
He implied a federal judge was biased and “hostile” because he's Hispanic.(03 of05)
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The ongoing legal battle over whether Trump University is what former employees have called a "fraudulent scheme" took an even uglier turn during a February rally when the candidate implied the judge handling the lawsuits against him was biased because of his Hispanic heritage. First, Trump identified the judge as "Spanish," which is what some erroneously call people who they believe speak Spanish. When in fact, "Spanish" should only be used to describe people from Spain.

The federal judge Trump was referring to is Gonzalo Curiel, who was born and raised in Indiana to parents who emigrated from Mexico.
(credit:Getty)
He insisted Curiel had "an inherent conflict of interest" in the case despite being American(04 of05)
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In an interview with The Wall Street Journal, Trump doubled down on his comments about Curiel and said the federal judge had "an inherent conflict of interest" in the Trump University cases because of his Mexican heritage. More specifically, Trump suggested that the judge would treat him unfairly because of his plans to build a wall on the U.S.-Mexico border. He continually ignored the fact that Curiel was an American, born and raised in the United States

In an interview with CNN's "The Lead with Jake Tapper," on June 3, Trump continued his attacks against Curiel with the above statement, followed swiftly by: "I am going to do very well with the Hispanics, the Mexicans --"
(credit:Getty)
He assumed an organization with "la raza" in the name is pro-mexican.(05 of05)
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As proof that Judge Curiel was biased because of his Mexican heritage, Trump repeatedly pointed out that the federal judge was a member of the San Diego chapter of the La Raza Lawyers Association. In an interview with CBS' Face the Nation he named it as a reason for Curiel's alleged bias.

On the topic, San Diego chapter president Luis Osuna told The Huffington Post: “A lot of people are assuming that since it’s called ‘La Raza lawyers’ that it’s only Mexicans. But we consist of 300 members: judges, lawyers, law students, non-legal professionals that work in the legal field.” He added that members are “Latino, non-Latino, Mexican, non-Mexican, Caucasian.”
(credit:Getty)

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