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5 étapes pour apprendre à méditer

5 étapes pour apprendre à méditer
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"Frappe le ciel, écoute le bruit", le titre du nouveau livre de Fabrice Midal, est ce qu'on appelle, dans la tradition zen japonaise, un koan. Cette phrase qui n'appelle aucune réponse définitive est une interrogation infinie. "Elle laisse ouverte notre attention, notre curiosité. C'est une phrase qui fait faire quelque chose à celui qui la lit" explique l'auteur dans son introduction.

Dans ce livre vous accompagnez l'auteur dans plus de 25 années de méditation. À travers des aventures, des anecdotes et des réflexions, Fabrice Midal, philosophe, éditeur, critique d'art et fondateur de l'École occidentale de méditation, vous fait découvrir la plus belle expérience de sa vie. Un récit qui, selon son éditeur (Les Arènes), devrait "vous donner envie de méditer". Promesse tenue?

Premier enseignement? Ce qu'est la méditation. Nous avons, pour la plupart, une image plutôt infondée de cette pratique. "Souvent la méditation est présentée comme une façon de guérir le stress et d'être plus calme. Elle apporterait un bien-être. Je trouve cette manière d'en parler fausse et dangereuse" souligne Fabrice Midal.

La méditation apporte beaucoup plus et des sensations (toutes) très différentes. Comprendre que la méditation peut rapidement faire partie intégrante de votre vie, tout simplement tel un point d'équilibre, est quelque chose d'assez envisageable après la lecture de ce livre. Passons de la théorie à la pratique.

Première étape : commencer par être "présent"

La plus grande difficulté dans la méditation est, finalement, de réussir à se motiver. La première approche est toujours compliqué, on ne comprend pas trop: "Comment dois-je me positionner? À quoi dois-je penser? Quel est l'intérêt? Combien de temps dois-je tenir?" Nous avons plein de questions floues et certains doutes.

L'auteur explique, dès les premières pages du livre, qu'il faut s'engager à méditer quotidiennement et à comprendre la différence entre être présent et ne pas l'être. Cette distinction est la base de cette pratique, comprendre et assimiler ce que veut dire "vivre dans l'instant présent".

Qu'est ce que la méditation ?

"Comprendre de façon concrète et personnelle ce que cette phrase évoque, n'est pas une chose si évidente" avoue l'auteur. Il ne faut pas penser les choses mais les faire : "J'avais toujours supposé qu'il était préférable de penser boire un verre de vin que de le boire en vérité. Dans l'imaginaire tout est parfait. Dans la réalité, n'est on pas toujours un peu déçu?".

Deuxième étape: Se familiariser avec soi-même

Pratiquer quotidiennement plusieurs minutes voire plusieurs heures par jour nous aide à découvrir et à travailler notre esprit. Pour beaucoup d'entre nous, notre esprit est comme un étranger. " Un moment il est désespéré, un autre il est enthousiaste, sans que nous sachions ni pourquoi ni comment" écrit le philosophe. Notre corps cohabite avec un esprit inconnu, en quelque sorte.

La méditation aiderait à nous rendre familier avec notre esprit. Pas avec une notion de contrôle de soi mais plus comprendre comment nous réagissons aux choses. Pendant les séances de méditation il peut arriver que de la peur, de la douleur ou encore de la souffrance nous envahissent, des sentiments désagréables et douloureux. La méditation nous aide à comprendre comment notre esprit réagit, afin de pouvoir donner de bonnes réponses.

"Les pratiques auxquelles j'ai été confronté étaient en ce sens très éclairantes. Elles nous plongeaient dans le monde des émotions, en révélant leur cohérence et leur vérité. En nous apprenant à mieux comprendre la vérité à laquelle elles nous exposent". M.Midal

Troisième étape : apprendre à méditer partout et avec tout

Il ne faut pas considérer la pratique de la méditation comme une activité isolée et (trop) sérieuse, il faut essayer de réaliser des activités autour de cette réflexion. Exemple d'arts méditatifs qu'a pratiqué l'auteur pour l'aider à enrichir ses séances de méditation:

  • L'art floral japonais (ou ikebana): il suffit de faire des gestes avec attention, comme dans la pratique de la méditation. "Je découvrais grâce à cette pratique, une possibilité de demeurer dans un état de paix et d'harmonie".
  • Le tir à l'arc japonais (ou kyudo): à travers ce sport l'auteur a appris à réaliser de nombreuses postures parfaitement codifiées. Dans les sports que nous pratiquons le résultat nous intéresse tout particulièrement. Or ce n'est pas l'enjeu pour le kyudo. "Par votre rapport à l'arc, vous clarifiez votre esprit et pacifiez votre cœur pour pouvoir mieux entrer en rapport au réel."

Par le biais de ces activités complémentaires nous pouvons trouver d'autres éléments comme: avoir du courage, gérer sa peur, apprendre à vivre sincèrement, découvrir sa sensibilité et certaines nouvelles émotions. La méditation s'accompagne et se partage le plus possible.

Quatrième étape : méditer avec le corps

"Si j'ai un conseil à te donner , porte une plus grande attention à ta présence corporelle. Là est la la clef de la méditation", conseille l'auteur un jour à un ami. Dans la pratique de la méditation il ne faut pas oublier la position et le lien qui existe entre le corps et l'esprit. Pour bien méditer il faut être en contact avec la terre par les pieds et être droit pour que notre colonne vertébrale s'étende vers le ciel.

En aucun cas, pendant les séances, le corps et l'esprit ne doivent être séparés. Afin de réussir au mieux cette communication nous devons rester immobile. "Le fait que nous n'avons aucun défi à réussir nous permet de découvrir, de façon simplet et directe, la racine même de la présence corporelle", explique l'auteur.

Cinquième étape: Transmission de la méditation

Vous n'en êtes certainement pas encore au niveau de la transmission mais ce chapitre est intéressant pour d'autres raisons. Pour enseigner la méditation il faut "une stabilité parfaite de l'esprit", pas ordinaire, peu de personnes arrivent à la trouver. Fabrice Midal va commencer lui à enseigner par le fruit du hasard, afin de remplacer son propre professeur malade. L'enseignement de la méditation va lui ouvrir les yeux sur tout le savoir qu'il lui reste à découvrir.

Ce chapitre met en avant une chose importante de cette pratique : son intemporalité. Elle ne peut ni s’interrompre ni s'arrêter ni disparaître. Tant que votre esprit sera assez fort et clair pour continuer à vire au présent, vos séances de méditation pourront toujours avoir lieu et vous pourrez, peut être un jour, à votre tour transmettre et enseigner cet art.

Fabrice Midal souhaite avant tout transmettre un héritage - "Aujourd'hui l'essentiel de ma vie est dédié à transmettre la pratique de la méditation au sein de l'Ecole occidentale de méditation. [...] J'ai compris que de me plaindre de la disparition de l'héritage de Chogyam Trungpa (un maître de la méditation), de la fossilisation de l'université, de l'art devenu pur commerce, de la violence sociale, je devais retrousser mes manches et faire quelque chose de concret. [...] C'est mue par cet allant que s'est fondée l'Ecole et que j'allais enseigner de nombreux séminaires".

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7 bienfaits de la méditation
La méditation permet d'améliorer la plasticité du cerveau(01 of09)
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La méditation améliore les mécanismes par lesquels le cerveau est capable de se modifier par l'expérience. En clair, sa plasticité. Pendant une grande partie du siècle dernier, l'idée selon laquelle le cerveau cessait d'évoluer une fois passé l'âge adulte, prévalait chez les scientifiques.Mais des recherches conduites par le neuroscientifique Richard Davdison ont montré que les personnes pratiquant une activité de méditation régulière ont une activation plus intense de leur cortex préfrontal gauche que celle de leur cortex préfrontal droit ce qui leur permet de mieux contrôler leurs pensées et leur réactivé. (credit:Shutterstock)
Elle améliore notre matière grise(02 of09)
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En 2005, une étude menée auprès d'américains et d'américaines pratiquant la méditation a montré qu'ils avaient des parois corticales plus épaisses que les non pratiquants. Une information qui prend tout son sens une fois que l'on sait que les parois corticales sont étroitement associées à la prise de décision, l'attention et la mémoire et que plus elles sont épaisses, plus le cerveau vieillira lentiment. (credit:Shutterstock)
Meilleur que le sommeil ?(03 of09)
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Lors d'une étude, en 2006, des étudiants ont été invités à dormir, à méditer ou à regarder la télévision. On a ensuite testé leur vigilance en les invitant à appuyer sur un bouton à chaque fois qu'ils discernaient le flash d'une lumière sur un écran.Et ô surprise, ceux qui avaient choisi la méditation s'en sont mieux sortis que les rêveurs et les zappeurs avec des résultats de plus de 10% supérieurs. (credit:Alamy)
Plus efficace que les médicaments contre l'hypertension(04 of09)
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En 2008, le Dr Randy Zusman a demandé à 60 personnes souffrant d'hypertension artérielle d'essayer durant trois mois un programme de relaxation basée sur la méditation.Au sortir de l'expérience de trois mois sans aucune médication complémentaire, 40 des 60 patients ont fait montre d'une baisse significative de leur pression artérielle. Ils ont également pu réduire la consommation de certains de leurs médicaments grâce à la formation d'oxyde nitrique, qui ouvre les vaisseaux sanguins, résultant de la pratique de la relaxation. (credit:Alamy)
Elle peut participer à la protection de vos télomères(05 of09)
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Derrière ce nom barbare se cache en réalité des sortes de petits capuchons placés à l'extrémité de tous nos chromosomes pour les protéger. Plus ils sont longs plus vous êtes susceptibles de vivre longtemps.Or, des recherches effectuées par l'Université de Californie sous la houlette de Davis Shamatha ont montré que les personnes qui pratiquent la méditation ont une activité télomérase beaucoup plus élevée que les autres. En clair, des télomères plus longs, plus forts, plus efficaces. (credit:Alamy)
Elle peut ralentir la progression du virus du VIH(06 of09)
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Une autre étude menée en 2008 sur des patients séropositifs a révélé qu'après s'être adonné huit semaines durant à la méditation, ces derniers n'avaient montré aucun signe de baisse de leurs lymphocytes. Dans le même temps, les patients qui n'avaient pas médité les avaient vu se réduire comme peau de chagrin.Or lymphocytes et globules blancs sont, comme on le sait, le cerveau de notre système immunitaire et d'autant plus importants pour les personnes atteintes du VIH.L'étude a par ailleurs démontré une hausse des niveaux de lymphocytes après chaque séance de méditation. Mais en raison de la taille réduite de l'échantillon, seulement 48 volontaires, ces résultats, aussi encourageants soient-ils, sont bien évidemment à prendre avec des pincettes. Affaire à suivre donc. (credit:Alamy)
Ses propriétés anti-douleurs surpassent la morphine(07 of09)
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Nouvelle étude, nouveau bienfait. La Wake Forest Baptist University a constaté que la méditation pouvait réduire l'intensité de la douleur de 40% et son désagrément de 57%.À titre d'exemple, la morphine, pourtant archi reconnue dans ce domaine, n'agit qu'à hauteur de 25%.Comment c'est possible ? Tout simplement en agissant directement dans le cortex somatosensoriel qui est étroitement lié à la perception et au ressenti de la douleur.Les plus pragmatiques d'entre vous diront sûrement que c'est trop beau pour être vrai. Ils n'auront pas forcément tort, puisqu'une fois encore, la faiblesse numérique de l'échantillon de personnes sur lequel l'expérience a été menée impose de ne pas tirer de conclusions définitives. (credit:Alamy)
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young businessman sitting on... (credit:Shutterstock)
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beautiful young woman... (credit:Shutterstock)
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