Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

L'Empire contre-attaque

Le manifesteest le symbole de la lutte de tous les Jedi qui veulent sortir l'humanité de l'ère du pétrole pour l'orienter vers les énergies renouvelables.
|
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Dans un article du Devoir, on nous annonce que 75 lobbyistes de l'industrie pétrolière sont plus actifs que jamais au Québec. Ce n'est qu'une autre indication que l'industrie contre-attaque en vue de « promouvoir » ses intérêts auprès du gouvernement et de modeler l'opinion publique. Un lobbyiste « enregistré » pour chaque député québécois au fédéral; trois lobbyistes pour cinq députés au provincial! Promouvoir ses intérêts est une chose; réduire les élus au rôle de simples pions en est une autre!

On voit que le gouvernement penche dans la direction du côté obscur de l'empire pétrolier. On le voit dans la façon de fabriquer de toutes pièces un pseudo-consensus social en invitant presque exclusivement des experts qui ont un penchant pour les énergies fossiles; pourtant, le vrai consensus social, axé sur un refus des gaz de schiste, s'est clairement exprimé dans deux BAPE différents! Le côté obscur de la force des pétrolières se manifeste aussi dans la course effrénée pour faire transporter le dilbit albertain dans des trains ou des oléoducs tout en refusant de répondre aux questions pertinentes comme la production de GES ou la sécurité des approvisionnements en eau potable.

Ce côté obscur apparait aussi dans l'empressement obsessif d'aller forer à Gaspé, à Anticosti ou à Old Harry. La dernière perle, c'est le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles qui acquiesce à l'idée d'aller forer au plus vite à Old Harry parce que Terre-Neuve pourrait nous tirer le tapis de sous les pieds. À la table ronde des experts, le 15 juin 2015, Pierre Arcand a dit textuellement que «la question fondamentale qu'il faut se poser: est-ce que nous allons laisser Terre-Neuve faire l'exploitation, assumer tous les risques, parce que les risques vont être exactement les mêmes, sans en tirer nécessairement des bénéfices? ».

Pour justifier cette hâte, on nous dit que Corridor Resources est activement à la recherche d'un partenaire pour démarrer les forages exploratoires. Selon la Coalition Saint-Laurent, depuis 1997, cette compagnie très junior lance chaque année un appel pour trouver un partenaire. Comme le dit Sylvain Archambault, de la Coalition Saint-Laurent, «posons-nous la question toute simple... si les compagnies majeures (Exxon, Shell, Husky, etc.) croyaient vraiment qu'il y a un pactole à Old Harry, ils auraient acheté Corridor depuis très longtemps!!! Old Harry semble être un mirage, une balloune que gouvernements et médias se sont amusés à gonfler depuis deux décennies.»

On peut deviner l'emprise du côté obscur de cette industrie en observant la désinformation qui circule dans les médias. À titre d'exemple, Youri Chassin, de l'Institut Économique de Montréal, affirme que « le moratoire présentement en vigueur bloque les activités... » C'est faux! Il n'y a jamais eu de moratoire légal dans les basses-terres du Saint-Laurent!

Un observateur attentif peut étudier l'approche à trois volets (Three-Track Approach) de TransCanada: promouvoir, répondre et faire pression sur les adversaires d'Énergie Est. Cela va dans le sens du plan proposé par l'agence Edelman. Entre autres choses, ce plan obtenu par Greenpeace proposait d'engager des tierces parties pour appuyer TransCanada en parlant et en agissant à sa place. Le plan de travail d'Edelman devait « compliquer la tâche [des] détracteurs, détourner leur attention de leur mission et les pousser à rediriger leurs ressources ».

Créer un consensus social payé de toutes pièces par le lobby des énergies fossiles. Peut-on trouver un meilleur exemple du côté obscur de l'empire pétrolier? Lorsque nos gouvernements participent à cet exercice, on ressent le même haut-le-cœur que Luke Skywalker qui se bat contre son ennemi mortel et qui l'entend lui dire «Je suis ton père»!

L'argent de l'or noir amène une perversion de nos gouvernants et les transforme en des clones de Darth Vador. Notre manifeste «Élan global» est le symbole de la lutte de tous les Jedi qui veulent sortir l'humanité de l'ère du pétrole pour l'orienter vers les énergies renouvelables.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Comprendre les projets de pipelines
Prolongement du North East — Access Pipeline(01 of07)
Open Image Modal
Longueur : 297 km. Capacité : 350 000 barils par jour de bitume dilué. Investissements : non-disponible.Expansion d'un système d'oléoducs déjà en service. De Conklin, lieu d'extraction des sables bitumineux, jusqu'au terminal Sturgeon, près de Redwater, tous deux en Alberta. Le projet est peu controversé puisque d'autres pipelines existent déjà, presque sur les mêmes tracés. La construction est donc déjà amorcée. Source : Canadian Energy Pipeline Association
Northern Gateway — Enbridge(02 of07)
Open Image Modal
Longueur : 1,177 kmCapacité prévue : 525 000 barils de pétrole par jourInvestissements : 5,5 milliards de dollarsEnbridge cherche à exporter du pétrole vers la Chine depuis un terminal sur la côte ouest. Le projet est cependant sur la glace. Le gouvernement provincial de la Colombie-Britannique a refusé d'y donner son aval, considérant qu'Enbridge n'a pas donné de réponse satisfaisante aux inquiétudes de la population et des Premières Nations. Source : Canadian Energy Pipeline Association
Ligne 9B — Enbridge(03 of07)
Open Image Modal
Longueur : 639 kmCapacité : 300 000 barils de pétrole par jour Investissements : 110 millions de dollars (aucune nouvelle construction nécessaire)Un plan B qui devient crucial. Puisque le pétrole albertain se dirige vers une impasse avec deux projets freinés (Northern Gateway et Keystone XL), l'industrie cherche des débouchés à l'Est. Enbridge voudrait inverser le flux de l'oléoduc existant, pour acheminer du pétrole de North Westover (Ontario) jusqu'à Montréal. La compagnie Enbridge promet de fournir un pétrole brut moins dispendieux que celui actuellement importé de l'étranger. Les environnementalistes déplorent que le pétrole des sables bitumineux soit particulièrement polluant. Quelques groupes ont également évoqué des inquiétudes sur la sécurité du transport, rappelant qu'Enbridge a été reconnue responsable de plusieurs déversements aux États-Unis, dont celui de plus de 3 millions de litres au Michigan.La décision est attendue au début 2014.Source : Canadian Energy Pipeline Association
Oléoduc Énergie Est — TransCanada(04 of07)
Open Image Modal
Longueur totale : 4500 km Capacité : 1 million de barils de pétrole brut par jourInvestissements : 12 milliards de dollars L'objectif est de convertir 3000 km de gazoduc en oléoduc entre l'Alberta (Hardistry) et l'Ontario et construire un pipeline supplémentaire de 1400 km jusqu'à Saint-Jean au Nouveau-Brunswick. Le Québec deviendrait donc un endroit de transit. L'étude du projet qui nécessite de nouvelles infrastructures d'envergure pourrait être assez longue. Il ne démarrera pas avant 2017. Source : Canadian Energy Pipeline Association
Keystone XL — Trans Canada(05 of07)
Open Image Modal
Longueur : nouveau tronçon de 2000 km. Capacité : 830 000 barils de pétrole par jour Investissements : 7 milliards de dollars. L'industrie albertaine des sables bitumineux cherche à exporter le pétrole de l'Alberta jusqu'aux raffineries du Texas, pour le marché américain. Le projet affronte de l'opposition locale, puisque l'on redoute que les impacts économiques soient faibles et parce que le pétrole des sables bitumineux est réputé très polluant. Le président Obama hésite à approuver cet oléoduc. Source : Canadian Energy Pipeline Association
Expansion du pipeline Trans Mountain — Kinder Morgan(06 of07)
Open Image Modal
Longueur : 1150 km sont déjà en place, l'expansion prévoit 980 km supplémentaires pour transporter du pétrole brut. Capacité : Faire passer la capacité de 300 000 à 890 000 barils par jour.Investissements : 5,4 milliards de dollarsIl s'agit de doubler l'oléoduc déjà existant pour en augmenter la capacité, en conservant à peu près le même tracé. Des inquiétudes ont été soulevées quant à la sécurité du transport par oléoduc, puisque des fuites des tuyaux de cette compagnie sont survenues à plusieurs reprises dans les dernières années. La plus récente anomalie, en juin 2013, aurait laissé échapper jusqu'à 4000 litres.Source : Canadian Energy Pipeline Association
Programme « light oil access » — Enbridge(07 of07)
Open Image Modal
Longueur : plusieurs projets. Capacité totale : acheminement d'environ 400 000 barils supplémentaires par jourInvestissements : 6,2 milliards de dollars pour l'évaluation préliminaire. En réponse aux changements dans la production et la demande en Amérique du Nord, on veut approvisionner davantage les raffineries de l'Ontario, du Québec et du Midwest américain. Au programme : expansion des canalisations, augmentation de la puissance de pompage et de la capacité des terminaux. Les différents projets devraient être sur pied entre 2014 et 2016.Source : Canadian Energy Pipeline Association

Open Image Modal
Open Image Modal
-- Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.