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Organismes et syndicats tirent à boulets rouges sur le projet de loi 70

Organismes et syndicats tirent à boulets rouges sur le projet de loi 70

La plupart des centrales syndicales du Québec ont rejoint ce matin une coalition d'organismes communautaires afin de s'opposer au projet de loi 70 du gouvernement libéral, qui vise entre autres «à favoriser l'intégration en emploi».

À trois jours de l'ouverture de la commission parlementaire sur ce dossier, elles s'inquiètent de la possible création de mesures punitives pour les personnes assistées sociales.

« Être sur l'aide sociale, ce n'est pas un choix, explique la directrice de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), qui était accompagnée des dirigeants de la CSN, la FTQ et la CSQ. Le gouvernement par sa politique va jeter des enfants et des familles dans une plus grande pauvreté. C'est ouvrir la route vers la rue et vers l'itinérance. »

Depuis plusieurs semaines, la Coalition objectif dignité demande au gouvernement de retirer du projet de loi 70 le Programme objectif emploi qui obligerait les personnes faisant une première demande d'aide sociale à participer à un plan d'intégration. Les demandeurs qui refusent de participer pourraient voir leur prestation amputée de moitié.

Yann Tremblay-Marcotte, du Front commun des personnes assistées sociales du Québec estime qu'en cas de refus les prestataires pourraient se retrouver avec un chèque de 623 dollars par mois. « Qui peut vivre avec moins de 623 dollars par mois? », questionne-t-il.

Le porte-parole de la Coalition, Serge Petitclerc, estime que « les conditions de vie des bénéficiaires de l'aide sociale ne s'amélioreront pas, l'État ne réalisera pas réellement d'économies, la population ne sera pas mieux instruite et il n'y aura pas moins de pauvreté ».

D'après la Coalition objectif dignité, l'unique volonté du gouvernement est d'économiser 50 millions de dollars grâce à ce programme. Mario Beauchemin de la Centrale des syndicats du Québec juge que cette approche économique et coercitive n'a jamais fait ses preuves, ni au Québec, ni à l'étranger. Il constate que cette mesure vise en premier lieu les jeunes, qui sont plus nombreux à bénéficier des prestation sociales, et ne permettra pas aux personnes en difficulté de retrouver un travail stable, mais favorisera plutôt une succession d'emplois précaires.

« Il y a des études comparatives internationales qui démontrent que ces politiques de Workfare (NDLR : travailler pour le bien-être), ne fonctionnent pas, clame Mario Beauchemin. Cela permet à l'État de limiter ses dépenses en matière d'aide sociale, mais cela ne permet pas d'intégrer efficacement les jeunes sur le marché de l'emploi, puis d'éviter l'exclusion sociale. »

Sam Hamad ne réagit pas

Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Sam Hamad, a déclaré dernièrement que les sanctions devraient toucher environ 10% des demandeurs. Il assure être conscient que les jeunes sont les premiers concernés, mais soutient que sont projet de loi permettra de leur offrir « des cours, des études et de l'accompagnement ».

Le ministre a fait savoir qu'il ne réagirait pas aujourd'hui à la sortie des organisations syndicales et communautaires et qu'il attendra mercredi prochain, date de l'ouverture des consultations publiques sur le projet de loi 70. À cette occasion, la Coalition objectif dignité tiendra une manifestation dans les rues de Québec et un rassemblement devant l'Assemblée nationale.

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En période de crise, les offres d'emploi sont rares, les candidatures nombreuses, alors comment mettre toutes les chances de son côté? Le HuffPost C'est la vie a posé la question à Marion Aufseesser. Cliquez sur la flèche pour accéder à la diapo suivante. (credit:Shutterstock)
Ne pas communiquer à outrance sur son licenciement(02 of12)
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Sous l'effet du choc, c'est une erreur courante à l'heure des réseaux sociaux. "Il est vraiment déconseillé de dire à tout son entourage qu'on vient de se faire licencier," prévient Marion Aufsesser. De la même manière, la coach et psy recommande de ne pas se déclarer "sans emploi" ou "out of work" sur les réseaux sociaux professionnels tels que LinkedIn. Digérez d'abord la nouvelle avant de la partager. (credit:Shutterstock)
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Retrouver un travail passe aussi par de petites choses auxquelles on ne pense pas forcément. Vous avez un entretien téléphonique ou sur Skype à passer? Habillez-vous en conséquence. "Cela peut paraître bête mais on ne se comporte pas de la même manière selon que l'on est habillé d'une chemise et d'un pantalon, ou en jogging et t-shirt," affirme Marion Aufseesser.De la même manière, il ne faut pas hésiter à sortir de chez soi. "Avec les ordinateurs portables, on a tendance à tout faire chez soi depuis son canapé, or cela peut être une bonne idée d'en sortir à condition d'aller dans les bons endroits," rappelle la coach. Associations, bibliothèques, cafés, "sortir donne de l'énergie". (credit:Shutterstock)
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Cela semble une évidence pour la plupart d'entre nous aujourd'hui mais ce n'est pas le cas pour tout le monde. "Quelle que soit votre métier ou votre catégorie professionnelle, faire vivre son réseau est important," rappelle Marion Aufseesser. N'hésitez donc pas à aller à la rencontre des gens qui travaillent dans le même secteur. On ne perd rien à informer les autres de ses compétences et de sa disponibilité. (credit:Shutterstock)
Jeunes ou seniors : oublier les catégories(05 of12)
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"En France, certaines catégories sont dévalorisées," rappelle Marion Aufseesser. Quand on est jeune ou qu'on approche de la cinquantaine, on a l'impression d'être pénalisé. Il est impératif d'oublier ces messages que la société envoie et qui provoquent chez l'individu une forme d'a priori négatif. "Si l'on se dit que cela va être plus dur parce qu'on est jeune ou senior, on se positionne de manière moins affirmative sur le marché du travail," analyse-t-elle. Le maître mot : se concentrer sur sa valeur ajoutée. (credit:Shutterstock)
Ne pas penser à ce dont on a besoin mais à ce qu'on sait faire(06 of12)
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"L'employeur est plus intéressé par ce que vous savez faire que par ce que vous recherchez à titre personnel," explique la coach. En entretien, il convient donc de valoriser ses acquis plutôt que d'insister sur les compétences que vous cherchez à développer. À éviter : présenter comme objectif la recherche d'expérience ou de compétences. (credit:Shutterstock)
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Après un licenciement il est crucial de dégager du temps pour prendre du recul, ne pas se laisser submerger par l'angoisse, l'anxiété. "La panique n'est pas de bon conseil," rappelle Marion Aufesser. Tâchez donc d'accepter le présent, puis de vous focaliser sur l’opportunité à créer en construisant un nouveau projet professionnel. Cela passe aussi par savoir où l'on va afin de structurer son projet en conséquence. (credit:Shutterstock)
Y réfléchir à deux fois avant de devenir entrepreneur ou autoentrepreneur(08 of12)
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"Avant de faire ce choix, il est essentiel de s'assurer de sa motiviation," prévient Marion Aufseesser. Créer son entreprise ou sa microentrprise est une tâche difficile, coûteuse en temps et en épargne, mieux vaut donc y réfléchir à deux fois. "Certaines personnes sont motivées pour de mauvaises raisons," rappelle-t-elle, "ils veulent se prouver ou prouver aux autres qu'ils en sont capables, ce n'est pas forcément une bonne idée." Grâce à des questionnaires ou tout simplement au dialogue, ces mauvaises motivations sont faciles à débusquer. Pour les autres, l'auteure rappelle qu'il existe des solutions mixtes. "Si vous avez une idée ou un projet particulier en tête, il est possible que d'autres personnes l'aient eu aussi. Renseignez-vous, vous trouverez peut-être le moyen de mutualiser des fonds ou vos compétences," propose-t-elle. (credit:Shutterstock)
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Après un licenciement, le risque est de tomber dans l'apathie. "Pratiquer une activité physique est un bon moyen de rester dans l'action," conseille Marion Aufseesser. Du reste, il est prouvé qu'une pratique sportive ou celle de la méditation de pleine conscience par exemple réduisent le stress et l'anxiété. (credit:Shutterstock)
Sur son CV comme en entretien : aller droit au but(10 of12)
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"Plus qu'un bilan de vos compétences et de votre expérience, votre CV doit raconter une histoire," explique Marion Aufseesser. Le CV, c'est le "site web" de tout un chacun, "mais la plupart des gens se limitent au cahier des charges," déplore la coach. La solution? Aider le lecteur à s'y retrouver. À titre d'exemple, en haut du CV : un texte de 20 à 30 mots doit dire qui vous êtes et donner envie d'aller plus loin. Ne négligez pas non plus vos activités extraprofessionnelles. Elles renseignent sur votre profil. En entretien, on n'a pas le temps de chercher ses mots, il faut donc préparer ce qu'on va dire, et prévoir plusieurs scénarios en fonction des tournures que l'entretien pourrait prendre, "le meilleur moyen de sortir la bonne phrase au bon moment," explique la coach. (credit:Shutterstock)
P.O.S.I.T.I.V.E.R(11 of12)
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En période de transition, les difficultés sont parfois telles que l'idée même d'avoir à "positiver" prête à sourire. Néanmoins, on sait grâce aux travaux de Christophe André, Frédéric Fanget et Boris Cyrulnik entre autres que "la négativité entraîne la négativité," explique Marion Aufseesser. Briser ce cycle de la négativité est donc peut-être la première chose à faire. "On entend souvent dire qu'il ne faut pas croiser les bras en entretien, mais la vraie question ce n'est pas : est-ce que croiser les bras envoie un signal négatif, mais plutôt, qu'est-ce que le fait de croiser les bras a comme conséquences sur mon cerveau?" Se sentir bien, confiant, ne se décrète pas, mais il existe des leviers comportementaux sur lesquels on peut agir pour sortir du négativisme. (credit:Shutterstock)
Le livre(12 of12)
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Rebondir, réussir votre transition professionnelle, par Marion Aufseesser, (17€) aux éditions Odile Jacob. (credit:Odile Jacob)

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